La semaine du 25 au 31 janvier
Des retards dans la campagne de vaccination
Daniela Budu, 30.01.2021, 00:41
Des retards dans la campagne de vaccination
Les autorités sanitaires roumaines espèrent que le calendrier de vaccination fixé initialement pourra être respecté. Cela voudrait dire, dans un premier temps, recevoir les trois millions de doses de vaccin anti-Covid prévues à la livraison avant fin mars et réussir à vacciner dix millions de Roumains avant septembre. Le premier couac dans les livraisons s’est déjà produit la semaine dernière, lorsque la Roumanie a reçu seulement la moitié des doses attendues. Cela a obligé les autorités à décaler de dix jours les rendez-vous de vaccination de plus de 35.000 personnes, tous salariés des secteurs jugés essentiels. Le choix a été fait de donner la priorité aux malades chroniques et aux personnes âgées dans cette deuxième phase de la campagne de vaccination. Ceci étant, les dernières statistiques placent la Roumanie parmi les premiers pays en Europe et dans le monde d’après le taux de la population déjà immunisée contre la Covid-19.
Par ailleurs, le ministère de la Santé considère qu’il est nécessaire d’opérer des changements du côté des tests effectués chaque jour et des indices compris dans les rapports des infections au nouveau coronavirus. De l’avis de la secrétaire d’État Andreea Moldoveanu, les données officielles ne reflètent pas la situation réelle dans le pays, car on teste moins que ce qu’il faudrait et que beaucoup de tests positifs ne sont pas rapportés. Mme. Moldovan estime que les autorités roumaines sont obligées de se tenir prêtes et de savoir exactement ce qu’elles ont à faire, alors qu’en Europe et ailleurs dans le monde, le nombre de cas de contamination au Sars-Cov-2 augmente de manière inquiétante et qu’on introduit des restrictions supplémentaires.C’est dans ce contexte pour le moins compliqué que la capitale Bucarest a renoncé à une partie des restrictions en place, après que le taux de contamination est resté sous le seuil de 3 pour mille pendant plusieurs jours d’affilée. Les bars, restaurants, théâtres, cinémas et autres salles de jeux sont de nouveau ouverts à Bucarest, à partir du lundi 25 janvier. Ces lieux peuvent accueillir le public et les clients à 30% de leurs capacités, tant que le nombre de contaminations ne reparte pas à la hausse. Pour ce qui est de la réouverture des écoles à partir du 8 février, après les vacances d’hiver, une décision en ce sens est attendue la semaine prochaine et c’est le nombre des contaminations qui inclinera la balance d’un côté ou de l’autre.
Enfin, le semaine se clôture sur une triste nouvelle : un incendie s’est de nouveau déclaré dans un hôpital du pays, après celui de novembre à l’Hôpital départemental d’urgence de Piatra-Neamț, dans le nord-est du pays. Vendredi, très tôt le matin, quatre chambres de l’Institut Matei Balș de Bucarest, qui traite des patients malades de Covid-19, ont pris feu. Il y a eu des victimes et plus de 100 patients ont été évacués et transférés dans d’autres pavillons ou dans d’autres hôpitaux de la capitale roumaine.
Le gouvernement roumain maintient la cible de déficit budgétaire à 7% du PIB
Cette année, le projet de budget de l’Etat s’accompagne d’un ample paquet de réformes dans trois domaines : la rémunération dans la fonction publique, le système de retraites et l’administration fiscale. Autant de projets que les responsables politiques de Bucarest se proposent de finaliser d’ici deux semaines et sur lesquels le futur budget reposera non seulement en 2021, mais aussi à l’avenir, selon le premier ministre, le libéral Florin Cîtu:« Nous souhaitons soumettre au Parlement non seulement le projet de budget, mais tout le paquet de réformes sur lequel ce budget repose et dont les effets sur l’économie roumaine seront visibles à moyen et à long terme, mais plus en 2022. » Le chef du gouvernement roumain a précisé que les cibles budgétaires étaient maintenues, à savoir un déficit public de 7% du PIB et le soutien à la relance économique.
En 2020, le déficit budgétaire de la Roumanie est monté à presque 10%, soit le double de la valeur enregistrée une année auparavant. Les sociaux- démocrates, d’opposition, ont élaboré leur propre projet de budget ; selon eux, il priorise la Santé, l’Education, la reprise économique et l’augmentation du niveau de vie des Roumains. Le leader du PSD, Marcel Ciolacu :« C’est pour la première fois ces 30 dernières années qu’un parti d’opposition avance une proposition de budget alternatif. Nous considérons que les citoyens ont le droit de connaître l’alternative à l’austérité avancée par le gouvernement en place. Ce que notre parti fait aujourd’hui, c’est de soumettre au débat public des solutions concrètes censées améliorer le niveau de vie des citoyens. » Les sociaux- démocrates préparent des amendements au projet de budget avancé par le cabinet Cîtu.
Nouvelle semaine de protestations en Roumani
Des protestations ont eu lieu cette semaine tant à Bucarest que dans d’autres villes de Roumanie. Les membres de la Confédération syndicale « Solidaritatea sanitară » ont manifesté devant plusieurs ministères, mécontents du refus du gouvernement de majorer les salaires de l’ensemble des personnels sanitaires, une année après avoir été en première ligne dans la lutte contre la Covid-19. Par ailleurs, les syndicalistes de la confédération Cartel Alfa ont poursuivi leurs actions démarrées le 14 janvier, pour protester contre les salaires et les retraites trop faibles. Ils comptent poursuivre les manifestations en février aussi.Les policiers sont également sortis dans les rues de plusieurs grandes villes de Roumanie pour dénoncer la décision du gouvernement de geler leurs salaires. Ils menacent de suspendre leurs activités si leurs revendications restent sans écho. Enfin, mécontents d’une majoration de seulement 3% de leurs pensions, les retraités ont décidé de protester eux aussi. De l’autre côté de la barricade, le ministère du Travail a lancé un nouveau système de calcul des retraites censé effacer les iniquités du système. Pour commencer, il procèdera à une réévaluation des 5 millions dossiers de retraite avant de recalculer effectivement les montants des pensions mensuelles, a fait savoir la ministre de tutelle, Raluca Turcan. La dernière fois que les autorités de Bucarest ont recalculé les retraites remonte aux années 2005-2010. (trad. Elena Diaconu, Ioana Stancescu)