La semaine du 25 au 30 avril 2022
Daniela Budu, 29.04.2022, 21:15
La Roumanie
soutient l’Ukraine
La Roumanie a réitéré son soutien à son voisin ukrainien
à travers une série de visites entreprises dernièrement par de hauts
responsables de Bucarest. Ce fut le cas du premier ministre Nicolae Ciucă, du
président de la Chambre des députés, Marcel Ciolacu, et du chef de la
diplomatie de Bucarest, Bogdan Aurescu, tous les trois en visite mardi dans
l’Ukraine voisine. Mercredi, ce fut le tour du leader du Sénat, Florin Cîţu, de
voyager à Kiev, pour participer au Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, patronné
par le président Volodymyr Zelensky. Il avait reçu la veille le chef du cabinet
de Bucarest, Nicolae Ciucă. D’ailleurs, lors de sa visite éclair en Ukraine, M Ciucă
s’est entretenu aussi avec les chefs du gouvernement et de la Rada suprême,
soit le Parlement du pays voisin. Leurs pourparlers ont porté sur le soutien
que la Roumanie continuera à accorder à l’Ukraine, la situation humanitaire et
le processus de reconstruction du pays après la guerre. L’occasion pour le chef
du cabinet roumain de condamner, encore une fois, sévèrement la violation russe
de la souveraineté et l’intégrité territoriale de son voisin ukrainien. Condamnant
de nouveau l’armée russe pour les atrocités qu’elle a commises, Nicolae Ciucă a
assuré Kiev du soutien que Bucarest accorde aux démarches internationales
censées traduire en justice les auteurs de tous ces crimes. Pour sa part,
Volodymyr Zelenski a affirmé que cette visite « représente un signal
important de soutien à l’Ukraine dans sa lutte contre la Fédération de Russie ».
A Kiev, le premier ministre roumain a profité de sa visite pour évoquer aussi
la situation de la minorité roumaine vivant en Ukraine. Nicolae Ciucă :
« Le président Zelensky a souligné que la minorité
roumaine d’Ukraine bénéficiera des mêmes droits que celle ukrainienne, qui vit
en Roumanie. Les mêmes droits exactement, je tiens à le préciser. J’ai souligné
que ces Roumains sont des citoyens ukrainiens, censés faire leur devoir envers
le pays, mais qu’ils doivent bénéficier du soutien des autorités et des
institutions ukrainiennes pour préserver leur identité de langue et de
culture », a affirmé Nicolae Ciucă.
Par ailleurs, le premier ministre a déclaré qu’à l’heure actuelle,
la Roumanie n’est pas impactée pour le moment par la décision de Gazprom de
stopper ses livraisons de gaz à la Bulgarie et la Pologne. Le géant russe a
pris cette mesure après le refus de Sofia et de Varsovie de payer le
combustible en roubles, selon les exigences de Moscou. En Roumanie, le gaz
consommé est inférieur aux capacités de production du pays, a fait savoir le
chef du gouvernement roumain, tout en précisant que le pays est un des rares Etats
européens qui bénéficient de ressources gazières consistantes. En revanche, à
moyen et à long terme, la Roumanie aura elle aussi besoin de gaz, a déclaré
Nicolae Ciucă. Assumés par la coalition au pouvoir à Bucarest, les projets de
loi pour l’exploitation gazière offshore et terrestre, permettront à la
Roumanie de démarrer les investissements pour l’exploitation des gisements de
gaz en mer Noire et à ceux de grande profondeur, de la région de Buzău. A son
tour, le président de la Chambre des députés a déclaré que sa visite à Kiev avait
mis en lumière la volonté de la majorité politique et parlementaire roumaine de
soutenir l’Ukraine. Quant au président du Sénat, il a estimé que les autorités ukrainiennes
considéraient l’avenir avec optimisme, en dépit de la situation difficile dans
laquelle se trouve le pays voisin. Il a précisé que même si, pour l’instant,
les sanctions contre la Russie perturbent plusieurs secteurs d’activité, à long
terme, elles sont censées assurer la sécurité et l’intégrité nationale.
Enfin, le soutien de la Roumanie à la souveraineté et
l’intégrité territoriale de son voisin ukrainien a été exprimé aussi par le
ministre roumain de la Défense, Vasile Dîncu. Il a participé mardi à la
première réunion du Groupe consultatif sur la sécurité de l’Ukraine, à la Base aérienne
de Ramstein, en Allemagne. L’occasion pour le responsable roumain de condamner
les atrocités commises par les soldats russes et de réitérer la nécessité
d’établir de toute urgence des couloirs humanitaires qui fonctionnent
inconditionnellement. Vasile Dîncu a également eu une brève entrevue avec son
homologue ukrainien, lors de laquelle le responsable roumain a exprimé sa
solidarité avec l’Ukraine et la disponibilité de maintenir un dialogue constant
et ouvert.
La Roumanie soutient Chişinău dans son parcours européen
C’est toujours le ministère de la Défense de Bucarest qui
précise que la Roumanie n’a pas, présentement, de soldats en République de Moldova
pour participer à des exercices militaires communs ou autres avec les forces
moldaves. Ces précisions surviennent après qu’une publication de langue russe a
publié de fausses informations selon lesquelles la Roumanie aurait l’intention,
aux côtés de l’OTAN, d’attaquer la Transnistrie, afin d’annexer ensuite la
République de Moldova. La publication affirmait aussi que des militaires
roumains auraient déjà été déployés en terre moldave. Ces fausses informations
surviennent à une série d’attaques, dont les auteurs restent encore inconnus, commises
dernièrement en Transnistrie. Sur la toile de fond des provocations armées de
la région séparatiste, les partis parlementaires de Roumanie ont réaffirmé leur
soutien au parcours européen de Chişinău. La République de Moldova, disent-ils,
devrait recevoir un signal ferme de la part de Bruxelles quant au soutien
qu’elle se verra accorder à l’avenir aussi, afin d’intégrer l’Union européenne.
Le chef du gouvernement et leader du PNL, Nicolae Ciucă, a plaidé pour une
analyse attentive et équilibrée des incidents intervenus en Transnistrie afin
d’éviter une escalade de la situation déjà fragile dans la zone. Pour sa part,
Marcel Ciolacu, à la tête du PSD, pense que les attaques de Tiraspol ne sont qu’une
tentative d’intimidation. Il a décidé d’une réunion conjointe des directions de
la Chambre des députés et du Sénat de Bucarest avec le Parlement moldave, dans
les semaines à venir. Une idée soutenue aussi par l’USR, d’opposition, selon
qui les incidents de Transnistrie ne représentent que de simples provocations
sur lesquelles on doit poser un regard avec sagesse diplomatique. La seule
chance pour que la République de Moldova soit un pays européen, c’est
d’intégrer l’UE, a encore affirmé l’Union Sauvez la Roumanie. Quant à l’UDMR,
celle-ci affirme qu’il faudrait examiner les demandes d’adhésion européenne de
l’Ukraine, de la République de Moldova et de la Géorgie afin que ces pays
deviennent officiellement candidats à l’UE. L’AUR a condamné également les
incidents de Tiraspol, en précisant que Chişinău ne devrait plus rester dans la
zone grise de l’Europe. (Trad. Ioana Stancescu)