La semaine du 25 au 29 octobre 2021
Nouvelles restrictions antiépidémiques
Bogdan Matei, 30.10.2021, 10:15
Nouvelles restrictions antiépidémiques
Presque tous les jours de cette semaine, le nombre de nouveaux cas de contamination au COVID-19 s’est chiffré en Roumanie à plus de dix mille, et celui des décès des suites du nouveau coronavirus — à plusieurs centaines. Les autorités ont rendu obligatoire le pass sanitaire pour l’accès à la plupart des activités sociales. L’accès aux institutions publiques, aux restaurants, aux théâtres ou aux cinémas se fait uniquement sur présentation de ce document, et pour l’avoir, le titulaire doit être complètement vacciné, avoir récemment guéri de la maladie ou avoir été testé négatif. Le port du masque de protection est redevenu obligatoire, y compris dans les espaces ouverts. Le couvre-feu a également été réintroduit nuitamment, la circulation étant soumise à restrictions entre 22 h et 5 h. Les personnes vaccinées ou guéries de la maladie, les urgences ou les déplacements professionnels y font exception. La peur de la maladie et le ras-le-bol des restrictions semblent avoir vaincu chez de nombreux Roumains la réticence à se faire immuniser, largement partagée d’ailleurs dans de nombreux pays d’Europe centrale et de l’Est. Le bilan quotidien des inoculations a généralement dépassé la centaine de milliers, la plupart avec la première dose. Les autorités estiment que si ce rythme est maintenu, la couverture vaccinale de 70 % chez les de plus de 12 ans peut être dépassée d’ici la fin de l’année, soit près de 12 millions de Roumains vaccinés avec au moins une dose, contre moins de sept millions aujourd’hui.
Scandale des faux certificats
La pandémie peut aussi être très lucrative. Un centre de vaccination anti-COVID-19 de Bucarest a fermé temporairement jeudi après que des soupçons se soient fait jour que de faux certificats Covid numériques de l’UE y étaient délivrés. Les policiers ont perquisitionné plusieurs domiciles à Bucarest et recueilli des preuves, et près de 170 personnes seront auditionnées. Un fonctionnaire public a été retenu. Les procureurs affirment que les fonctionnaires affectés à ce centre ont inscrit dans les certificats de vaccination les données d’identification de personnes qui n’avaient pas reçu de vaccin. Les personnes qui avaient pris rendez-vous afin de se faire vacciner dans ce centre seront accueillies dans d’autres établissements et l’activité redémarrera après le changement de l’ensemble de l’équipe impliquée dans la délivrance de faux certificats.
Une année plus tard, à Piatra Neamţ
Si l’enquête de Bucarest ne fait que commencer, dans celle sur la tragédie d’il y a un an à l’Hôpital départemental des urgences de Piatra-Neamţ (nord-est), les premières conclusions se profilent. L’hôpital, en tant que personne morale, et dix personnes physiques sont poursuivies pénalement par les procureurs pour l’incendie du 14 novembre 2020, dans lequel dix patients ont péri. Parmi les personnes mises en examen on retrouve six directeurs par intérim de l’établissement de santé, accusés de ne pas avoir revu les procédures après que l’hôpital soit devenu dédié au COVID. Ils n’auraient pas fixé de mesures de prévention censées assurer la sécurité dans l’Unité de soins intensifs. Les mêmes accusations sont également portées contre l’Hôpital des urgences ainsi que contre les deux infirmières qui soignaient des personnes atteintes de COVID-19 la nuit de l’incendie. Elles avaient laissé sans surveillance, au chevet d’un patient agonisant, une chandelle qui aurait déclenché l’incendie. Deux médecins d’anesthésie et de soins intensifs font également l’objet de poursuites pénales, dont l’un est le chef même de ce service, pour avoir falsifié des documents sur les soins prodigués aux patients. Des incendies dans les unités de réanimation, qui ont fait de nombreuses victimes – un cauchemar récurrent dans le système de santé roumain – se sont également produits cette année à l’Hôpital Matei Balş de Bucarest et à l’Hôpital départemental de Constanţa (sud-est).
Plan national de relance et de résilience
Les ministres européens des Finances ont approuvé jeudi au Conseil Affaires économiques et financières de l’Union la recommandation de la Commission européenne sur le Plan national de relance et de résilience de la Roumanie, mais aussi de l’Estonie et de la Finlande. C’était la dernière procédure avant que la Roumanie puisse accéder aux fonds alloués, et les premiers montants pourraient arriver au pays d’ici la fin de l’année. Il s’agit, pour commencer, d’un préfinancement de 3,7 milliards d’euros. L’enveloppe totale allouée à la Roumanie par le PNRR s’élève à plus de 29 milliards d’euros. Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a indiqué que l’allocation de ces fonds n’était pas affectée par l’absence d’un gouvernement doté des pleins pouvoirs à Bucarest. Jusqu’à présent, 22 des 27 plans de relance des Etats membres ont été approuvés par Bruxelles, et 17 États ont également reçu une partie des fonds.
Journée de l’Armée et centenaire du dernier souverain
Lundi, des cérémonies militaires et religieuses ont eu lieu, comme chaque année, pour la Journée de l’Armée roumaine, et de nombreux événements d’évocation ont marqué l’anniversaire d’un siècle depuis la naissance du dernier souverain de Roumanie, le roi Michel Ier. Les deux moments se superposent, car le 25 octobre 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée libérait le dernier lopin de terre roumaine occupée par la Hongrie de Horthy. Les historiens disent que l’assaut final aurait pu avoir lieu quelques jours plus tôt, mais les généraux ont décidé de dédier la victoire à l’anniversaire de leur jeune roi courageux. Le 23 août de la même année, il ordonna l’arrestation du dirigeant de facto de l’État, le maréchal Ion Antonescu, le retrait de la Roumanie de l’alliance avec l’Allemagne hitlérienne et son retour aux côtés de ses alliés traditionnels, les États-Unis et la Grande-Bretagne. Selon les historiens, cette décision a écourté la guerre d’au moins six mois et sauvé des centaines de milliers de vies. Trois ans plus tard, alors que le pays était pratiquement sous occupation militaire soviétique et dirigé par un gouvernement communiste fantoche, le roi fut forcé à abdiquer et à s’exiler en Occident. Le souverain n’a pu rentrer au pays qu’après la révolution anticommuniste de 1989, il a recouvré sa nationalité roumaine, retirée par les communistes, et une partie de ses propriétés. En tant qu’ambassadeur spécial, le roi Michel a promu, auprès des grandes chancelleries occidentales, l’admission de la Roumanie à l’OTAN en 2004 et à l’UE en 2007. Il s’est éteint le 5 décembre 2017.
(Trad.: Ligia)