La semaine du 24 au 30 avril 2023
Corina Cristea, 01.05.2023, 11:37
Schengen,
toujours pas
L’Autriche n’est pas en mesure de donner une date exacte
pour l’adhésion de la Roumanie à l’espace de libre circulation européen car
celui-ci ne fonctionne pas correctement – voilà les conclusions du ministre de
l’Intérieur Autrichien, Gerhard
Karner, qu’il a délivrées au gouvernement roumain lors de sa visite officielle
à Bucarest jeudi. Pour son homologue roumain, le libéral Lucian Bode, cette
visite avait pour objectif de réchauffer les relations bilatérales entre les
deux pays, ce qui n’a pas du tout été le cas. La Croatie a quant à elle intégré
l’espace Schengen le 1e janvier dernier. Rappelons qu’en décembre dernier, les
ministres de l’Intérieur des Etats membres de l’UE, réunis à Bruxelles dans le
cadre du Conseil Justice et Affaires intérieures (JAI), ont approuvé
l’intégration à l’espace Schengen des Etats d’ex-Yougoslavie, membres de l’UE depuis 2013, permettant ainsi
la libre circulation de près de 400 millions de personnes, sans aucun contrôle
aux frontières. A l’inverse, la candidature de la Roumanie et de la Bulgarie,
membres de l’UE depuis 2007, a été refusée suite au véto de l’Autriche et des
Pays-Bas. « L’attitude regrettable et injustifiée de l’Autriche risque
d’affecter l’unité et la cohésion européennes, dont nous avons tant besoin,
surtout dans le contexte géopolitique actuel », avait alors déclaré le
président roumain K. Iohannis. Tout comme Lucian Bode, le Premier ministre
roumain Nicolae Ciuca, a à son tour exprimé sa « profonde déception »
face au « manque de consensus au sein du JAI ». Dans l’opposition, le
dirigeant du parti roumain USR, Cătălin Drulă, considère quant à lui que cette décision
est profondément injuste et a appelé le ministre de l’Intérieur roumain à
démissionner. George Simion, président du parti AUR a, de son côté, exigé la
démission du gouvernement Ciuca et estime que la décision de Bruxelles est un
échec cuisant pour l’ensemble de la diplomatie roumaine. Six mois plus tard, la
situation n’a pas bougé d’un iota : la Roumanie demeure à l’extérieur des
frontières de Schengen et personne n’a démissionné au sein du gouvernement
roumain. Rien d’étonnant alors de voir croître l’euroscepticisme dans ce pays traditionnellement
europhile.
Tournée en Amérique du Sud du président roumain
Le président Klaus Iohannis a terminé mardi sa tournée d’une semaine en
Amérique latine avec une dernière étape en Argentine. Une tournée qui a débuté
au Brésil, où le président roumain a rencontré son homologue, Luiz Inacio Lula
da Silva, ainsi que des représentants des autorités locales de Rio de Janeiro.
Les deux chefs d’Etat ont signé une déclaration commune sur le développement
des relations bilatérales dans divers domaines. Le président brésilien a
déclaré qu’en plus des relations politiques et commerciales que son pays
entretient avec la Roumanie, les relations humaines sont également importantes,
car plus de 40 000 citoyens d’origine roumaine vivent actuellement au Brésil. La deuxième étape de la tournée présidentielle a eu lieu au Chili,
où Iohannis s’est entretenu avec le président Gabriel Boric, avec qui il a
convenu de développer la coopération bilatérale dans les domaines du commerce
et des investissements, entre autres. A cette occasion, un mémorandum de
collaboration a été signé entre les institutions des deux pays, chargées de
gérer les situations d’urgence, comme les tremblements de terre et les
incendies de forêt. Iohannis a également annoncé la
création du premier poste de lectorat en langue roumaine en Amérique latine. Un
poste qui devrait être créé d’ici la fin de cette année, à l’Université de
Santiago du Chili. Enfin, selon les communiqués officiels, à Buenos
Aires, les discussions du président roumain avec son homologue argentin,
Alberto Fernández, ont visé à dynamiser le dialogue politico-diplomatique
bilatéral. Deux protocoles d’accord ont également été signés : l’un dans le
domaine des situations d’urgence, et l’autre dans le secteur de la recherche
agronomique et de la protection de l’environnement.
La situation
de la presse en Roumanie
L’État roumain reste en fin de classement des états de
l’Europe en termes de respect et de garantie de la liberté et de la sécurité de
la presse, ainsi que de l’accès illimité aux informations d’intérêt public,
déclare la présidente de l’organisation ActiveWatch, Liana Ganea. Ces déclarations font suite à celles de
Vera Jourova, vice-présidente de la
Commission européenne en charge des valeurs et de la transparence, qui estime quant à elle que « la
situation des médias roumains n’est pas toute rose et pourrait être
considérablement améliorée ». Les deux femmes considèrent qu’il y a de gros problèmes avec les
médias de masse en Roumanie. Des problèmes qui, selon elles, relèvent de la
compétence de l’État. Parmi eux, le manque de transparence des actionnaires des
entreprises de presse et leur influence sur la ligne éditoriale, les attaques
contre les journalistes issus de l’espace du pouvoir ou encore la
multiplication des discours agressifs à leur égard. De nombreux journalistes font
encore l’objet de menaces, voire de menaces de mort. En 2022, les tribunaux
roumains ont, à ce titre, condamné deux personnes ayant commis des crimes
visant la sécurité des journalistes.
Des
nouvelles règles pour les réfugiés ukrainiens
Depuis
le 10 février 2022, deux semaines avant que l’armée russe n’envahisse leur
pays, plus de 4 millions de citoyens ukrainiens ont traversé la frontière pour
rejoindre la Roumanie voisine. La plupart ont continué leur voyage vers des
pays de l’ouest de l’Europe. Toutefois, plus de 100 milles ont décidé de rester
en Roumanie. Le Gouvernement de Bucarest a récemment décidé que les personnes
accueillant des réfugiés ukrainiens ne seraient remboursées pour les dépenses relatif
à l’hébergement et la nourriture que jusqu’à la fin du mois d’avril. Ensuite,
les réfugiés ukrainiens feront l’objet de nouvelles règles, approuvées par une
ordonnance d’urgence. Ainsi, à compter du 1er mai, les personnes se
qui rendent en Roumanie depuis l’Ukraine recevront directement une somme
forfaitaire mensuelle, pour quatre mois, visant à couvrir leurs besoins
immédiats, à savoir l’hébergement et la nourriture. L’argent sera alloué via le
budget des inspectorats pour les situations d’urgence. Après ces quatre mois,
le soutien financier couvrira uniquement les dépenses relatives à l’hébergement
jusqu’à la fin de l’année. Les réfugiés seront ensuite encouragés à
s’enregistrer auprès des agences pour
l’emploi, afin d’avoir accès aux mesures de soutien pour trouver un
travail ou pour recevoir les allocations chômage. Selon Dan Cărbunaru, porte-parole du Gouvernement
de Bucarest, ces règles sont toujours valables pour les citoyens roumains.
Sport
L’équipe du Sepsi OSK Sfântu Gheorghe
(centre) disputera cette année la finale de la Coupe de Roumanie face à l’équipe
de l’Université de Cluj (nord-ouest).Sepsi a battu en demi finale l’actuel
champion national, le CFR de Cluj, 3-0, alors que de sont côté le club de
l’Université de Cluj a battu l’UTA Arad 1-0. Toujours en sport, le
Roumain Denis Mihai a remporté la médaille de bronze en lutte gréco-romaine aux
Championnats d’Europe en Croatie, à Zagreb. C’est la seule médaille obtenue par
la Roumanie dans les compétitions masculines. Le
bilan de la délégation tricolore est bien plus riche dans les épreuves
féminines : deux médailles d’or, obtenues par Andreea Ana et Alexandra Anghel,
et deux médailles de bronze, remportées par Cătălina Axente et Kriszta Incze. (Trad. Charlotte Fromenteaud, Andra Juganaru)