La semaine du 24 au 29 septembre 2018
Le président Klaus Iohannis à l’ONU
Corina Cristea, 29.09.2018, 13:29
Le président Klaus Iohannis à l’ONU
Le président Klaus Iohannis a déclaré, du haut de la tribune de l’ONU, que la Roumanie était déterminée à consolider le partenariat entre l’UE et l’ONU pendant la présidence Du Conseil de l’Union européenne, dans la première moitié de 2019. « Lorsque je parle d’un engagement, je ne me réfère pas seulement aux politiciens et aux diplomates. Il faut impliquer aussi les jeunes générations, les représentants de la société civile, les journalistes, les hommes d’affaires. Nous avons besoin de tous pour promouvoir la cause du multilatéralisme et du leadership global », a déclaré le chef de l’Etat roumain. Klaus Iohannis a plaidé, du haut de la tribune de l’ONU, en faveur de l’élection de la Roumanie comme membre non permanent du Conseil de sécurité, pour la période 2020-2021. Dans le discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le chef de l’Etat roumain a déclaré que la paix, le développement et la justice constituent le fondement multilatéral du pays. La Roumanie sera un partenaire responsable pour promouvoir l’agenda commun de l’ONU, a encore affirmé le président Klaus Iohannis. Il a ajouté dans son intervention que les Etats membres des NU ont le devoir de mieux expliquer à leurs citoyens quels sont les défis actuels à l’adresse de la paix, de l’équité et de la durabilité des sociétés et de parler davantage de leur rôle dans l’organisation pour les aborder.
Visite de la première ministre roumaine à Bruxelles
La première ministre roumaine, Viorica Dancila s’est déplacée cette semaine à Bruxelles, où elle a présenté aux leaders des principaux groupes du Parlement européen la situation politique de Roumanie. La visite de Mme Dancila à Bruxelles a eu lieu avant la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, prévue la semaine prochaine. La première ministère roumaine y a été invitée pour une discussion sur les protestations antigouvernementales du 10 août dernier à Bucarest, marquées par l’intervention musclée des gendarmes. La première ministre a parlé des mesures prises au plan économique et social, visant à réaliser la justice sociale, à défendre les droits et libertés citoyennes et à équilibrer la balance des pouvoirs au sein de l’Etat, selon un communiqué de presse du gouvernement. Au sujet des réformes dans le domaine de la justice, la première ministre a indiqué qu’elles avaient visé à mieux harmoniser le système judiciaire roumain avec les pratiques européennes et les recommandations de la Commission de Venise. La modalité dont la première ministre a présenté la position du gouvernement a été éclaircissante pour nos partenaires européens que le cabinet du PSD prend des décisions justifiées, conformes à la législation interne et aux valeurs européennes, a déclaré la députée européenne Gabriela Zoană, à l’issue des débats au Parlement européen.
Euractiv rappelle toutefois que les sociaux-démocrates européens avaient reproché à la première ministre Dăncilă que le PSD, au pouvoir en Roumanie, s’écartait de la ligne « progressiste » européenne. Selon la source citée, les eurodéputés socialistes ont demandé de la « clarté » dans une série d’aspects, allant des cas majeurs de corruption jusqu’au référendum des 6 et 7 octobre, qui appelle les Roumains à dire s’ils sont d’accord avec la redéfinition de la famille dans la Constitution comme étant fondée sur le mariage entre un homme et une femme. Euractiv cite un député européen socialiste, qui rappelle que la Charte des droits fondamentaux de l’UE indique explicitement que les gens ont le droit de se marier sans discrimination d’orientation sexuelle. Dans un post sur son compte Twitter après ses discussions avec la première ministre roumaine, le leader des Populaires européens, Manfred Weber, s’est déclaré préoccupé par la situation en Roumanie, et a estimé que l’indépendance du système judiciaire était sous pression.
Décisions du gouvernement de Bucarest
Le gouvernement a adopté, réuni jeudi, une ordonnance d’urgence censée modifier la législation en matière de procédure d’insolvabilité. Les nouvelles dispositions doivent stopper certaines pratiques abusives et assurer des chances égales au développement des affaires. A présent, plus de 6000 compagnies, avec près de 65.000 salariés, sont insolvables en Roumanie, ce qui imposait des mesures urgentes, a déclaré le ministre des Finances, Eugen Teodorovici. Il a précisé que les modifications apportées avaient été déterminées par une série de dysfonctionnements qui se sont fait jour suite à l’application des formes antérieures de la loi de l’insolvabilité. L’ordonnance d’urgence prévoit la conversion de la dette des sociétés en actions. Ces dernières seront en possession de l’Etat, au compte des arriérés des compagnies respectives au budget de l’Etat, et le Fisc disposera d’une procédure claire en ce sens, a précisé le ministre.
Le milieu des affaires critique ces modifications et parle d’une nationalisation masquée. Une autre décision prise à la réunion gouvernementale a été que l’enseignement de la langue roumaine au primaire, dans les classes où l’enseignement est dispensé dans les langues des minorités nationales, se fasse par les professeurs qui donnent cours aux classes en question. Avant la prise de cette décision, qu’il n’a pas agréée, le ministre de l’Education, Valentin Popa, a annoncé sa démission. La modification a été faite à la demande de l’UDMR, avec laquelle la coalition PSD-ALDE au pouvoir a un protocole de collaboration. Dans une déclaration, le ministre démissionnaire s’est expliqué. Valentin Popa a déclaré que la langue roumaine et la Roumanie « ne sont pas négociables » et que tous les enfants du pays doivent connaître la langue roumaine, pour avoir la chance de vivre et de travailler dans ce pays. (Trad. Ligia Mihaiescu)