La semaine du 24 au 29 novembre 2014
Le PSD, après les élections
Roxana Vasile, 29.11.2014, 13:56
Tendu, long, mais nécessaire – ainsi décrivait le premier ministre Victor Ponta le Comité exécutif national du Parti Social Démocrate. Ce fut la première réunion de la direction des sociaux-démocrates roumains après la défaite du premier ministre au récent scrutin présidentiel. Quest-ce quils ont décidé? Le PSD continuera à diriger le pays. Au moment où lUnion Démocratique des Magyares de Roumanie a décidé de quitter lExécutif, les populistes du Parti du Peuple Dan Diaconescu ont annoncé leur disponibilité de rejoindre une nouvelle coalition au pouvoir aux côtés de lalliance formée du PSD, de lUnion Nationale pour le Progrès de la Roumanie, du Parti Conservateur et du Parti Libéral réformateur. Une autre décision qui a agité les esprits a été celle dexclure du parti 3 membres marquants du PSD.
Victor Ponta: « Les 80 collègues qui ont voté « pour » ont considéré que cétait un moment où chacun devait choisir sa propre voie. Nous avons parlé de lavenir et du fait quune équipe devait avoir de la cohésion pour pouvoir faire face aux moments difficiles ».
Le fait que le Comité exécutif national du PSD a beaucoup agité les esprits est confirmé aussi par la réaction devant la presse de Marian Vanghelie, ancien vice-président, un des membres qui viennent dêtre exclus du parti: « Je nai jamais vu de ma vie une exécution pareille, ni même au Parti Communiste. Ils ont peur dun congrès véritable et ont voulu nous jeter hors du parti. Vous serez surpris de ce qui va se passer et de qui suivra ».
Le Congrès du PSD aura lieu en mars prochain. Ce sera loccasion de présenter un nouveau projet politique et une nouvelle équipe, tout cela dans le but déclaré de se détacher des étiquettes de « communiste », « corrompu » et « dirigé par des barons ».
Bilan de la Direction Nationale Anticorruption
Selon le président élu de la Roumanie, Klaus Iohannis, le phénomène de la corruption est le plus grave problème intérieur de sécurité nationale qui entraîne la ségrégation économique et sociale ainsi quun renversement des valeurs. Cest pourquoi, estime-t-il encore, un processus dassainissement moral de la classe politique est nécessaire. Selon la procureure en chef de la DNA, Laura Codruţa Kövesi, la confiance de la population en son institution est à la hausse. En témoigne le nombre important de dénonciations et de saisines faites par les citoyens et par les institutions publiques, en plus des celles formulées par les services de renseignements et qui comptent pour 83% des dossiers traités au cours des 10 premiers mois de lannée.
Laura Codruţa Kövesi: « Jusquici, en 2014, nous avons reçu plus de 1600 saisines de la part de personnes physiques et morales, par comparaison avec 2010, lorsquil n’y en a eu que 1.032. A mon avis on sadresse à une institution uniquement au moment où on lui fait confiance et lorsquon sait que la saisine a une chance raisonnable de recevoir la solution adéquate ».
Notons aussi que 1007 personnes ont été condamnées pour des faits de corruption cette année.
Une affaire de quelques dizaines de millions deuros dans le collimateur des procureurs
LAutorité nationale pour la restitution des propriétés est dans le collimateur du Parquet national anticorruption. Son ancienne chef, Crinuţa Dumitrean, vient dêtre placée en détention provisoire pour 30 jours, alors que son ancienne vice présidente, Oana Vasilescu, est en liberté et fait lobjet de poursuites pénales sous contrôle judiciaire dans un dossier où la directrice de la Direction pour l’Investigation des Infractions de Crime Organisé et de Terrorisme, Alina Bica, avait déjà été arrêtée. Les trois femmes sont accusées dabus de fonctions, à lépoque où elles étaient membres de la Commission centrale chargée de la restitution de terrains confisqués à lépoque communiste. En 2011 elles auraient approuvé des dédommagements surévalués à un homme daffaires pour un parc de Bucarest. Un préjudice qui dépasse les 60 millions deuros. Vu que le député démocrate libéral Catalin Teodorescu et celui de l’UDMR, Marko- Attila Gabor, faisaient aussi partie de cette Commission, les procureurs ont demandé le feu vert de la Chambre des députés pour procéder à leur mise en examen. Selon l’enquête, l’homme d’affaires Dorin Cocos serait lui aussi impliqué dans ce scandale. L’ancien époux d’Elena Udrea, leader du Parti du Mouvement Populaire et l’un des candidats au scrutin présidentiel de novembre, aurait demandé 10 millions d’euros afin d’intervenir en faveur de la demande de dédommagement.
Microsoft – un dossier lourd
Le sénateur de l’Union nationale pour le Progrès de la Roumanie et ancien secrétaire général du Gouvernement s’est présenté jeudi devant les procureurs de la Direction nationale anticorruption pour apprendre les accusations à son encontre dans le dossier épineux sur l’achat de licences Microsoft. Le parlementaire est accusé d’avoir prétendu des pots-de-vin pour faire du trafic d’influence en faveur de la société Fujitsu Siemens Computers, intermédiaire des licences Microsoft. Par ailleurs, soupçonnée d’abus de fonctions, l’ex ministre sociale-démocrate de l’Education, Ecaterina Andronescu, a été également accusée par les procureurs qui ont demandé le lancement des poursuites pénales contre 9 anciens ministres aussi bien de gauche que de droite. Impliqués également dans cette affaire, les hommes d’affaires Nicolae Dumitru et Dorin Cocos, l’ex ministre des Communications, Gabriel Sandu, et le maire de la ville de Piatra Neamt, Gheorghe Stefan, risquent de rester en détention provisoire une trentaine jours supplémentaires, suite à la prolongation de leur mandat de détention provisoire.
Elections législatives en République de Moldova
Proche de l’Occident ou de la Russie? La direction dans laquelle se dirigera la République de Moldova dépend du résultat des élections législatives de dimanche. Selon les sondages d’opinion, l’électorat se dit plutôt en faveur des trois partis pro-européens représentés au Parlement et qui réuniraient quelque 40% des intentions de vote. Pourtant, les mêmes sondages donnent le Parti communiste pour la formation avec le plus grand électorat – 20%. La Roumanie, dont la classe politique appuie le parcours européen de son voisin moldave, attend impatiemment le résultat du scrutin. (Trad. Valentina Beleavski, Ioana Stancescu)