La semaine du 24 au 29 février 2020
Coronavirus en Roumanie
Roxana Vasile, 28.02.2020, 16:48
Coronavirus en Roumanie
Deux mois après son apparition en Chine, le nouveau coronavirus est arrivé cette semaine en Roumanie. Le patient zéro n’est pourtant pas un Roumain, chose inhabituelle à première vue, étant donné que l’Italie – pays qui accueille une importante communauté roumaine – est aussi l’Etat européen le plus touché par le coronavirus. Il s’agit d’un ressortissant italien qui a visité pendant quelques jours la Roumanie, et testé positif au coronavirus après sa rentrée en Italie. Le premier Roumain infecté est âgé de 25 ans, il est entré en contact avec le ressortissant italien et à présent il est en isolement à l’Hôpital des maladies infectieuses « Matei Bals » de Bucarest. Actuellement, il est seulement un porteur sain du virus. Dès l’apparition du Covid-19, les autorités roumaines se sont préparées à tout scénario possible, et suite à sa propagation en Europe, les mesures de protection ont été renforcées. Il s’agit de vérifications supplémentaires aux points d’entrée dans le pays et du placement en quarantaine de tous les voyageurs en provenance des régions à risque, mesures qui vont jusqu’à l’institution d’un numéro vert et la mise en place d’une campagne d’information des citoyens, fruit de la collaboration entre le gouvernement et la Croix Rouge. Afin d’assurer une communication correcte et transparente pour la population et les médias, un groupe de communication intégrée a été mis en place au sein du Département des situations d’urgences. Toutes les communications publiques à ce sujet se réaliseront par le biais de cette structure. Mercredi, le président Klaus Iohannis a convoqué le Conseil suprême de défense de la Roumanie afin de mettre au point une stratégie de lutte contre une épidémie potentielle de coronavirus au niveau national.
Evolutions sur la scène politique roumaine
La Roumanie a un nouveau premier ministre désigné, en la personne du ministre des Finances par intérim, Florin Cîţu. C’est ce que le chef de l’Etat a annoncé mercredi en soirée ; il a également passé en revue les événements qui ont eu lieu sur la scène politique roumaine depuis l’installation du gouvernement libéral. Klaus Iohannis a loué le Parti national libéral pour son agenda réformateur et a reproché au PSD d’avoir constamment tenté de bloquer l’activité de l’exécutif. Le président a rappelé que le premier cabinet libéral du premier ministre Ludovic Orban a été destitué par motion de censure par une majorité constituée autour du PSD contre le projet de loi qui prévoyait le retour à l’élection des maires par un scrutin à deux tours. Une nouvelle désignation de M Orban a été contestée à la Cour constitutionnelle par les adversaires politiques sociaux-démocrates. Etat donné les déclarations faites par les leaders du PNL et le chef de l’Etat visant l’organisation d’élections anticipées et de ne pas constituer une majorité parlementaire censée accorder le vote d’investiture au gouvernement, la Cour a déclarée inconstitutionnelle la nomination de Ludovic Orban qui a dû par la suite rendre son mandat. Le président Iohannis a affirmé que par la désignation de Florin Cîtu, il a cherché à dépasser le blocage politique et à résoudre les problèmes du pays. Florin Cîţu, qui a annoncé vendredi avoir élaboré une liste de ministres et un programme de gouvernance, tentera de rassembler une majorité nécessaire à une investiture. L’unique modification dans la composition du Cabinet a été la nomination de Lucian Heius au ministère des Finances, portefeuille assuré jusqu’ici par Florin Cîtu. Le principal parti d’opposition, le PSD, a annoncé qu’il ne voterait pas un gouvernement dirigé par Florin Cîtu.
Le rapport de la Commission européenne sur la Roumanie
La Roumanie risque de ne pas maintenir le même déficit budgétaire si elle augmente les retraites et les salaires. C’est une des conclusions de la Commission européenne qui a rendu publics les 27 rapports qui analysent les principaux défis sociaux-économiques auxquels se confronte chaque Etat membre de l’Union. Les experts de l’UE ont pris en compte la progression de la productivité, l’équité et la stabilité macro-économique. Selon ce document, le marché de l’emploi est de plus en plus restreint en Roumanie, avec un taux très bas de participation de la main d’œuvre et un déclin de la population active, à causse aussi de l’émigration. Ce qui plus est, les politiques visant l’enseignement et le développement de nouvelles aptitudes se sont avérées inefficaces et n’ont pas répondu aux besoins du marché de l’emploi. Selon les auteurs de ce rapport, une importante source de déséquilibres réside dans le fait que les salaires ont augmenté beaucoup plus vite que la productivité du travail. Le document note aussi que malgré une croissance économique moyenne de 5% ces trois dernières années, l’inégalité sociale et la pauvreté demeurent importantes en Roumanie, alors que les différences entre le niveau de développement de chaque région ne font que se creuser. Et pourtant, depuis 2013 déjà, la Roumanie fait des progrès notables notamment pour ce qui est de la mise en œuvre des recommandations spécifiques. Malgré des efforts consentis dans plusieurs domaines, les actions sont toujours assez lentes et le pays peine à obtenir des résultats notables dans la mise en œuvre des réformes, affirme l’exécutif communautaire.