La semaine du 22 au 28 mai 2023
Le changement de gouvernement est remis à plus tard alors que la grève des enseignants se poursuit
Corina Cristea, 28.05.2023, 15:40
Le changement de gouvernement est remis à plus tard alors que la grève des enseignants se poursuit
Selon les termes du protocole de la coalition gouvernementale, le premier ministre libéral Nicolae Ciuca aurait dû présenter sa démission le 26 mai et selon ses déclarations de cette semaine il comptait le faire avant même la fin des négociations avec le PSD et l’UDMR sur le partage des fonctions ministérielles. La rotation gouvernementale, suite à laquelle les fonctions de premier ministre devraient être assumées par le leader du PSD, Marcel Ciolacu, a été pourtant ajournée au dernier moment sur fond d’une situation compliquée provoquée par la grève de l’Education nationale, déclenchée le 22 mai. « Nous avons décidé d’attendre que ces problèmes soient solutionnés avant que je dépose mon mandat et je continue donc à assumer la responsabilité des fonctions de premier ministre. J’espère ainsi créer les conditions nécessaires pour mettre en application au plus vite la rotation gouvernementale au sein de la coalition » a annoncé vendredi matin le premier ministre Nicolae Ciuca. Il a également appelé au bon sens des enseignants précisant que le gouvernement ne pouvait pas assumer de déséquilibrer tout le budget par une mesure unidirectionnelle. Plusieurs rounds de négociations entre les représentants du gouvernement et des syndicats de l’Education nationale ont eu lieu durant la semaine, mais après chaque réunion les syndicalistes sont redescendus dans la rue. Une manifestation a réuni une dizaine de milliers de personnes dans le centre-ville, alors qu’à travers le pays des actions similaires ont eu lieu dans plusieurs villes réunissant des personnels mécontents des offres reçues de la part des autorités. Les syndicalistes du système de Santé ont manifesté mardi devant le ministère de la Santé. Ils ont annoncé le déclenchement d’une grève d’avertissement le 8 juin qui prévoit une interruption de l’activité de deux heures, suivie par la grève générale le 15 juin. Aux dires des syndicalistes du secteur, la loi n’est pas appliquée dans son intégralité, puisque certaines catégories de salariés n’ont toujours pas reçu les majorations salariales promises.
L’Allemagne réitère son soutien à l’adhésion roumaine à l’Espace Schengen
Cela fait plusieurs années que l’Allemagne considère que la Roumanie mérite bien une place au sein de l’Espace Schengen, a affirmé le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, en visite en Roumanie à l’invitation de son homologue de Bucarest, Klaus Iohannis. J’espère qu’à force de soutenir les efforts européens de renforcement de la sécurité intérieure et de protection des frontières extérieures de l’UE, nous arriverons à rejoindre l’espace de libre circulation. La place de la Roumanie est sans nul doute, à l’intérieur de l’espace Schengen a renchérit pour sa part, le leader de Bucarest. Les deux chefs d’Etat se sont attaqués à des sujets de coopération politique, sécuritaire et économique. Ils ont transmis des messages de solidarité à l’Ukraine et à la République de Moldova. Jeudi et vendredi, le responsable allemand a visité Sibiu et Timisoara où il a rencontré des représentants de la minorité allemande. CortinăLe ministre roumain de la Défense, à la réunion du Conseil Affaires EtrangèresLa Roumanie a participé au Conseil des affaires étrangères dans sa formation Défense. Bucarest y a été représenté par le ministre de tutelle, Angel Tîlvar. Dans un entretien sur Radio Roumanie, celui-ci a déclaré que les pourparlers de Bruxelles avaient débouché sur une meilleure cohésion entre l’UE et l’OTAN. La Roumanie ne dépense pas, mais elle investit dans le domaine de la Défense » a lancé M. Tîlvar. «L’actuel contexte politique prouve que nous avons bien fait de décider de majorer l’enveloppe accordée à la Défense à 2% ces six dernières années. Le fait de passer à 2,5% cette année, permettra donc à l’armée de s’approvisionner en d’autres équipements modernes censés assurer aux citoyens un environnement pacifique, prédictible et stable » a conclu le responsable roumain de la Défense.
La situation économique de la Roumanie, sous la loupe de Bruxelles
La Commission européenne tire à nouveau la sonnette d’alarme au sujet de la situation économique de la Roumanie, actuellement l’unique Etat de l’UE visé par une procédure de déficit excessif, à cause des évolutions d’avant la pandémie. Jusqu’à l’année prochaine, la Roumanie devra réduire son déficit en-dessous de la barre des 3%. L’exécutif communautaire recommande au gouvernement roumain de réviser à la baisse les mesures de soutien économique en vigueur jusqu’à la fin 2023 et d’utiliser les économies qui en résultent pour réduire le déficit public. Une autre recommandation faite par la Commission vise à assurer une gouvernance efficace et à consolider la capacité administrative afin de permettre la mise en place constante et rapide du Plan national de relance et de résilience. La Roumanie dispose donc de six mois pour résoudre plusieurs aspects identifiés par la Commission européenne concernant les jalons du Plan national de relance et de résilience, qu’elle n’a pas réalisés correctement jusqu’ici. Pour ce qui est de l’état actuel de la mise en œuvre de celui-ci, la secrétaire d’Etat du ministère des investissements et des projets européens, Carmen Moraru a dit qu’à présent les contrats de financement s’élevaient à quelque 26 millions d’euros, ayant pour bénéficiaires les ministères du Développement et des Transports, mais aussi ceux de l’Education nationale et de l’Environnement. Tous ces ministères ont déjà lancé des projets importants.
La Roumanie, condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme
La Roumanie est tenue d’adopter la législation nécessaire pour reconnaître les droits des couples formés de personnes du même sexe. Mardi, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la Roumanie pour son refus de reconnaître légalement ces mariages, à l’issue d’un procès collectif démarré il y a 4 ans par 21 familles formées de personnes du même sexe. La Roumanie, qui a décriminalisé l’homosexualité en 2011, soit quelques décennies plus tard que les autres Etats-membres, ne reconnaît pas encore ni le mariage, ni le partenariat civil entre les personnes du même sexe. Plus encore, plusieurs propositions législatives cherchant à modifier le partenariat civil afin d’y inclure de tels couples ont échoué ces dernières années. Entre temps, l’Eglise orthodoxe roumaine a durement critiqué la décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.