La semaine du 22 au 27 novembre 2021
Corina Cristea, 26.11.2021, 19:53
Le nouveau gouvernement de Bucarest
Le Parlement de Bucarest a
donné jeudi son vote de confiance au cabinet proposé par le libéral, Nicolae
Ciuca. La nouvelle formule gouvernementale comporte 20 portefeuilles
ministériels partagés entre les trois partis désormais au pouvoir – le PNL, le
PSD et l’UDMR. Les Roumains attendent maintenant que le gouvernement se mette à
travailler pour solutionner les crises que le pays traverse et pour concrétiser
leurs promesses, a fait savoir le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, lors de la
cérémonie d’investiture :
« La crise politique a pris fin,
mais les autres crises et problèmes perdurent. La pandémie continue, la crise
énergétique aussi, on aura bientôt un collectif budgétaire et on devra préparer
et voter le budget pour l’année prochaine. Les gens espèrent toucher leurs
salaires et pensions de retraite à temps et nombre de choses cherchent
désespérément une solution. Voilà pourquoi, la Roumanie avait besoin d’un
gouvernement solide, soutenu par une majorité parlementaire confortable et ce
gouvernement, il est enfin en place ».
Les négociations politiques
entre le PSD, bénéficiant de la majorité législative et le PNL, au pouvoir aux
côtés de l’UDMR depuis 2020, ont été compliquées et elles ont débouché sur une
solution de compromis : une fonction de premier ministre tournante, un
programme de gouvernance censé répondre aux attentes des deux électorats et un
algorithme de partage équitable des portefeuilles ministériels. Les choses se
sont avérées beaucoup plus simple pour l’UDMR. L’Union a gardé les trois
ministères qu’elle s’est vu déjà attribués lors de la précédente gouvernance, à
savoir le Développement régional, l’Environnement et le Sport, tout comme la
fonction de vice premier ministre. Le programme de gouvernance prévoit une
enveloppe de 7% du PIB allouée aux investissements, la mise en place du Plan
national de Relance et de Résilience et l’utilisation du Plan d’Investissements
« Anghel Saligny » pour diminuer les décalages entre les différentes
régions du pays. L’actuel gouvernement prévoit la majoration des indemnités
sociales, des allocations familiales, du SMIC et des pensions de retraite. En
début de l’année prochaine, les responsables au pouvoir se proposent d’examiner
un mécanisme de protection des consommateurs face à la flambée des tarifs
énergétiques. Par ailleurs, le Ministère de l’Education s’est engagé à créer un
comité en charge de l’élaboration d’une nouvelle loi de l’éducation nationale,
tandis que des dizaines de milliards d’euros seront investis dans la prochaine
décennie dans l’infrastructure de Transports. La nouvelle coalition au pouvoir
en Roumanie se propose également de faire en sorte pour répondre aux conditions
imposées par le Mécanisme de coopération et de vérification. Par ailleurs, les
relations au sein de l’OTAN, de l’UE et du Partenariat stratégique avec les
Etats-Unis continueront à représenter les principaux piliers sur lesquels
reposera la politique de défense et de sécurité de Bucarest. Renforcer sa
présence au sein des structures euro-atlantiques reste une des principales
priorités pour la Roumanie.
La situation épidémiologique en Roumanie
L’un des portefeuilles
ministériels les plus difficiles à assumer, surtout dans l’actuel contexte
mondial, est bien évidemment, celui de la Santé. Celui-ci est revenu au médecin
Alexandru Rafila, représentant de la Roumanie auprès de l’OMS. En tête de ses
priorités : accélérer la vaccination, moderniser 46 hôpitaux à travers la
Roumanie et adopter une liste de mesures censées protéger le pays d’une vague
épidémiologique similaire à la dernière.
« Ce qui nous préoccupe à l’heure
actuelle est de faire un partenariat
avec le personnel de santé et d’arriver à bénéficier du soutien de la
population aux mesures sanitaires. Les centaines de morts rapportés
quotidiennement en Roumanie m’ont particulièrement touché. C’est inimaginable
qu’un pays de l’UE détienne le record du plus grand nombre de décès rapporté à
la population. Du coup, on doit faire de notre mieux pour qu’une telle
situation ne se répète plus et pour que les gens reprennent confiance. Dans le
courant de l’année prochaine, on doit retrouver la voie vers la
normalité ».
Cette semaine, le nombre de
nouveaux cas d’infection au coronavirus a continué à baisser en Roumanie, en
chutant en dessous de la barre de 2000 cas enregistrés en 24 heures. Pourtant,
le nombre de décès reste élevé, quelque 200 Roumains succombent chaque jour au
coronavirus. La campagne de vaccination
piétine à nouveau et le taux de vaccination en Roumanie atteint à peine 40% de
la population éligible. Sur l’ensemble de la totalité des départements
nationaux, très peu sont toujours en rouge. Dans ce contexte, le Ministère de
l’Education nationale a décidé de la reprise des cours en présentiel partout où
le taux d’incidence est inférieur à 3 cas pour mille habitants.
Pourparlers roumano- moldaves à Bucarest
La cheffe de l’Etat moldave,
Maia Sandu, a visité cette semaine Bucarest pour des pourparlers avec son
homologue roumain. La visite a eu lieu dans le contexte du 30ème
anniversaire des relations diplomatiques entre la Roumanie et la République de
Moldova. L’occasion pour les deux chefs d’Etat de réitérer les rapports
privilégiés bilatéraux. La République de Moldova jouit du soutien durable et
inconditionnel de Bucarest, a affirmé Klaus Iohannis. Ses pourparlers avec son
homologue moldave ont visé tous les domaines dans lesquels les deux pays mènent
des projets communs, tels l’interconnexion énergétique, le renforcement de la
sécurité énergétique, le développement de l’infrastructure de transport, la
poursuite des aides non remboursables, le développement des communications et
de la coopération dans le domaine de l’Education. La visite de Maia Sandu à
Bucarest a constitué aussi une occasion pour le président Iohannis de réitérer
le soutien de la Roumanie au parcours européen de son voisinmoldave. Bucarest est notre principal
appui économique, politique, diplomatique, culturel et éducationnel, a affirmé
pour sa part la cheffe de l’Etat moldave, qui a invoqué aussi l’unité
culturelle, historique et linguistique entre les deux pays.