La semaine du 22 au 27 mai 2017
La Roumanie au sommet de l’OTAN de Bruxelles
Roxana Vasile, 27.05.2017, 15:35
La Roumanie au sommet de l’OTAN de Bruxelles
Un nouveau sommet de l’OTAN s’est déroulé jeudi à Bruxelles, la Roumanie y étant représentée par son président, Klaus Iohannis. Bucarest a d’ailleurs atteint ses objectifs fixés pour cette réunion, s’est félicité le chef de l’Etat roumain : « Je suis persuadé que ce sommet a contribué à garantir une défense solide pour la Roumanie ainsi qu’un rôle visible de notre pays dans le maintien de la sécurité de la région et de l’espace euro-atlantique. De notre point de vue, ce fut un sommet réussi », a déclaré Klaus Iohannis.
Bucarest souhaite que l’OTAN soit une Alliance forte, unie et cohésive et que la relation transatlantique soit renforcée de manière équilibrée, tout comme le flanc oriental. Klaus Iohannis : « Je constate avec grande joie que l’idée a été reprise par les autres membres aussi et que l’on est en train de travailler sur un format qui favorisera une approche équilibrée sur le flanc est. Certes, il est très important pour nous que le bassin de la Mer Noire reste au centre de l’attention. De plus, pour ce qui est du flanc oriental, il est clair qu’il faut parler de la Russie aussi. Et là les choses sont très claires pour nous : nous souhaitons avoir une approche unitaire, qui ne soit ni en faveur ni contre la Russie», a affirmé le chef de l’Etat roumain. Klaus Iohannis a mis en évidence l’importance d’avoir une relation transatlantique solide. Pour ce faire, la Roumanie a déjà alloué 2% de son PIB à la Défense.
Une démarche très appréciée par les alliés qui ont également convenu d’être plus actifs dans la lutte contre le terrorisme en devenant membre de la Coalition contre le groupe terroriste Etat Islamique, sans toutefois s’impliquer dans les opérations de combat. Par ailleurs, en marge de la réunion de Bruxelles, le président Klaus Iohannis s’est entretenu avec son homologue polonais Andrzej Duda au sujet du partenariat stratégique entre les deux pays, sur la coopération dans le cadre de l’OTAN et sur les préparatifs en vue du sommet de l’Alliance que la capitale roumaine, Bucarest, accueillera en 2018, surtout que les deux pays sont considérés comme les Etats les plus importants du flanc oriental de l’OTAN.
L’économie roumaine vue par la Commission européenne et le FMI
Cette semaine, la Commission européenne a mis en garde Bucarest contre son écart significatif qui avait effectué par rapport à ses objectifs budgétaires à moyen terme en 2016, déviation qui pourrait se reproduire cette année aussi. L’exécutif communautaire s’attend à ce que la Roumanie enregistre un déficit budgétaire de 3,5% du PIB en 2017, voire de 3,7% en 2018, soit largement au-dessus du déficit maximum de 3% stipulé par les traités européens. Bruxelles craint notamment que la mise en œuvre de la loi de la grille salariale unique dans le secteur public, actuellement débattue par le Parlement roumain, pourrait porter dans le rouge les dépenses que la coalition gouvernementale du Parti social-démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates pourrait se permettre. La Commission recommande donc à la Roumanie d’utiliser des revenus supplémentaires afin de réduire le déficit, d’enrayer l’évasion et le travail au noir ainsi que de mieux collecter les taxes. Mêmes avertissements de la part du FMI aussi. L’organisme financier international table sur un déficit roumain de 3,7% du PIB en 2017, mais dans les conditions d’une croissance économique de 4,2%.
Le Parlement examine la loi de la grille salariale unique pour le secteur public
Les salaires doivent augmenter, afin que les Roumains ne quittent plus le pays, même si cela suppose des dépenses budgétaires plus importantes, estime le principal pilier de la coalition au pouvoir à Bucarest, PSD. Le Sénat, la chambre haute du législatif roumain a déjà adopté la loi de la grille salariale unique dans le secteur public, élaborée par le gouvernement. Mais c’est la Chambre des députés qui aura le dernier mot à dire sur cette question, en tant qu’assemblée décisionnelle. Le document comporte des majorations salariales progressives jusqu’en 2022. Les sénateurs de la coalition au pouvoir PSD-ALDE ont été rejoints par ceux de l’Union démocrate magyare de Roumanie. En revanche, l’opposition – l’Union Sauvez la Roumanie, le Parti national libéral et le Parti du mouvement populaire – a largement critiqué le projet de loi, arguant de l’absence de la source de financement explicite de ces majorations ainsi que de toute évaluation de l’impact budgétaire. Plus de 300 amendements avaient été déposés pour modifier l’acte réglementaire, dont la moitié ont été avalisés. Sur cette toile de fond, le président roumain, Klaus Iohannis, a promulgué mardi une autre loi qui augmente les revenus salariaux des militaires, 46 mille personnes devant en être les bénéficiaires.
L’enquête sur le scrutin présidentiel de 2009
Une commission parlementaire spéciale enquête les circonstances dans lesquelles l’ex-président de droite, Traian Basescu, s’est adjugé son second mandat à la tête de l’Etat, en 2009. Il avait alors dépassé de justesse le leader social-démocrate de l’époque, Mircea Geoana. Cette démarche parlementaire survient après les révélations d’un journaliste controversé, Dan Andronic. Entendu par la commission, celui-ci a pourtant précisé qu’il ne possédait pas d’informations supplémentaires par rapport à celles qui avaient déjà été présentées par les médias, ni d’autres renseignements indiquant que les élections de 2009 auraient été fraudées. Consultant politique du président Traian Basescu, qui avait remporté à l’époque son deuxième mandat présidentiel, M Andronic a affirmé que le soir du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2009, il avait rencontré dans un cadre informel la procureure générale Laura Codruta Kövesi, l’ex directeur du Service roumain de renseignements George Maior et son premier adjoint, Florian Coldea. Tous ces responsables semblaient participer à une cellule de crise, parce qu’ils risquaient tous d’être destitués en cas de victoire de Mircea Geoana, a déclaré Dan Andronic. Mardi, l’ex-adversaire malheureux de Traian Basescu, Mircea Geoana, ainsi que son chef de campagne électorale, l’ancien parlementaire social-démocrate Viorel Hrebenciuc, ont comparu devant la commission parlementaire. A l’issue des auditions, Mircea Geoana a déclaré qu’il y avait eu un effort délibéré, coordonnée depuis le plus haut niveau de l’Etat roumain, pour influencer les élections de 2009. A son tour, Viorel Hrebenciuc a affirmé que des problèmes avaient été constatés pour ce qui est du vote de la diaspora. Il a également dit soupçonner que ces élections ont été truquées. La commission parlementaire spéciale doit entendre aussi d’autres personnalités politiques et diplomates impliqués dans le scrutin présidentiel de l’époque. (trad. Andrei Popov)