La semaine du 22 au 27 février 2016
Bilan 2015 de la Direction nationale anticorruption
Daniela Budu, 27.02.2016, 13:14
Il faut combattre la corruption avec la puissance maximale en Roumanie, et la DNA doit être un joueur concentré sur la lutte contre ce fléau qui touche profondément la société. C’est ce qu’a déclaré le président roumain Klaus Iohannis lors de la présentation du bilan 2015 du Parquet national anti-corruption. A son tour, la procureure en chef de cette institution a déclaré que la Direction nationale anti-corruption devait poursuivre ses enquêtes et œuvrer à ce qu’elle a appelé « le nettoyage » du pays des corrompus. Un communiqué précise qu’en 2015 l’activité de l’institution a été marquée par une série de premières pour la Justice roumaine : la poursuite pénale et la mise en examen d’un premier ministre en exercice – Victor Ponta, ainsi que l’arrestation d’un juge de la Cour Constitutionnelle – Toni Grebla et du maire de la Capitale, Sorin Oprescu. L’année dernière, la justice roumaine a enregistré le plus important nombre de hauts responsables déférés à la Justice.
D’ailleurs, cette semaine, le Sénat de Bucarest a approuvé la demande des procureurs de démarrer les poursuites pénales à l’encontre de l’ancien ministre de l’Intérieur, Gabriel Oprea. Aux côtés de plusieurs hauts responsables du ministère de l’intérieur, M Oprea fait l’objet d’une enquête du Parquet anti-corruption pour abus de fonctions. Il est désormais poursuivi pour deux délits d’abus de fonctions dans un dossier pénal visant l’utilisation illégale d’un convoi officiel. Par ailleurs, les procureurs de la DNA ont démarré une enquête visant le député social-démocrate Madalin Voicu et le député Nicolae Paun, représentant de la communauté rom au Parlement roumain, accusés d’évasion fiscale, détournement de fonds européens et blanchiment d’argent. Ils auraient mis au point un plan de détournement de 6 millions d’euros destinés initialement à la formation professionnelle des roms. Enfin, dans le même dossier, la sénatrice libérale Doina Tudor est accusée de complicité d’acceptation de pots-de-vin.
2016 – une année électorale différente?
Une année électorale sans accents populistes, mais avec un accent mis sur les besoins des citoyens et sur la collaboration avec les autres pouvoirs de l’Etat – voilà les éléments essentiels que le président roumain Klaus Iohannis définit pour le Parlement de Bucarest en matière de politique intérieure. Comme 2016 est une année d’élections municipales et législatives, la classe politique a la chance de faire les choses différemment, a affirmé le président Iohannis.
Klaus Iohannis: « Ce que je vous propose c’est une année électorale différente, qui ne soit marquée ni par le populisme ni par l’absence des grands thèmes d’intérêt public, mais qui ne soit non plus une année des mesures hasardeuses. »
Selon le chef de l’Etat, les enjeux majeurs de l’année 2016 sont un regain de confiance dans la classe politique, un bon fonctionnement des institutions démocratiques, la continuation des efforts dans des domaines où la Roumanie a enregistré des progrès, ayant récupéré le respect de ses partenaires étrangers. Par ailleurs, à l’occasion d’une conférence à Bucarest avec les représentants des organisations des Roumains de la diaspora, Klaus Iohannis a souligné le fait que les Roumains de l’étranger étaient des vecteurs du développement et de la modernisation du pays. Il leur a donc proposé un partenariat à court terme censé transformer la Roumanie en un Etat prospère et puissant.
Débureaucratiser l’administration publique
Le gouvernement de Bucarest a lancé cette semaine la « Commission de réduction de la paperasse » , un projet censé diminuer la bureaucratie. S’y ajoute une plate-forme en ligne où les Roumains peuvent faire part de leur expérience dans les relations avec les autorités. Et les Roumains n’ont pas hésité à s’y exprimer dès les premières heures d’existence de cette page Internet. Ils dénoncent entre autres le nombre trop grand de papiers nécessaires pour obtenir un permis de construire, les taxes trop élevées pour les cartes d’identité ou encore le fait de demander des copies certifiées conformes à l’original pour des documents ayant une date de validité indéfinie et qui figurent déjà dans la base de données.
Voici les principes sur lesquels s’appuiera ce processus visant à simplifier la bureaucratie, tels qu’expliqués par le premier ministre Dacian Ciolos : « Premièrement, il faut qu’une institution demande une seule fois au citoyen telle ou telle information, laquelle, une fois stockée dans une base de données, pourra être réutilisée, si nécessaire. Deuxièmement, il faut mettre au point le transfert électronique de données entre les institutions. Troisièmement, remplacer , là où c’est possible, les documents certifiés conformes à l’original, par des déclarations sur l’honneur, afin d’éviter les coûts supplémentaires et la bureaucratie excessive. Enfin, supprimer les documents inutiles et introduire les procédures numériques ».
La cause de l’infection chez les bébés
Une souche agressive de la bactérie E.Coli a causé le syndrome hémolytique et urémique chez plusieurs bébés du sud de la Roumanie. C’est la conclusion des autorités qui n’ont pourtant pas décelé les possibles sources de contamination. Des équipes d’inspecteurs sanitaires-vétérinaires sont en train de prélever des échantillons de produits laitiers, de viande, de fruits et légumes. A son tour, le Corps de contrôle du gouvernement examine la manière dont les protocoles médicaux ont été respectés.
Par ailleurs, le président Klaus Iohannis a demandé cette semaine des solutions censées accroître l’efficacité et la performance du système sanitaire roumain, au plus grand profit de la population. Dans le discours prononcé lors du lancement du débat public sur le plan pluriannuel d’éducation pour la santé et de promotion de la santé, le chef de l’Etat a plaidé en faveur d’un mode de vie sain.
Situation compliquée pour la Télévision Nationale Roumaine
L’avenir de la télévision publique roumaine TVR qui a accumulé des dettes immenses a fait l’objet d’un débat au Parlement de Bucarest. Entre autres, deux solutions envisageables pour sortir de cette impasse, à court terme, ont été évoquées. D’une part, il s’agit de la modification visant la loi de l’insolvabilité afin qu’elle puisse être applicable aussi à la TVR. D’autre part, la compagnie pourrait déposer le bilan, de sorte qu’une nouvelle société puisse être créée après sa fermeture. Les leaders politiques participants aux débats ont critiqué la proposition de faire fusionner la télévision et la radio publiques roumaines, vu que la Société Roumaine de Radiodiffusion fonctionne bien et elle n’est pas confrontée aux problèmes financiers de la TVR.