La semaine du 21 au 27 novembre 2022
Le mécanisme de communication et de vérification sera-t-il levé?
Newsroom, 27.11.2022, 13:10
Semaine particulièrement importante pour les autorités de Bucarest ! La Commission européenne a décidé que la Roumanie avait rempli ses engagements assumés dans le cadre du mécanisme de coopération et de vérification et a recommandé la levée de ce mécanisme de suivi de la Justice roumaine. Parmi les réformes que Bruxelles a jugées de positives figurent les lois de la Justice, récemment adoptées, une nouvelle stratégie de développement du système judiciaire, ainsi que la lutte contre la corruption. La Commission avertit toutefois qu’il est important que la Roumanie poursuive les efforts visant à transposer les engagements restants, figurant dans le rapport dans des lois concrètes et à les implémenter », dans le cadre du mécanisme visant l’état de droit. Les autorités de Bucarest ont salué la décision de la Commission européenne affirmant que la Roumanie confirme ainsi avoir réalisé les reformes nécessaires. La suspension du Mécanisme de communication et de vérification était essentielle à l’adhésion à l’espace Schengen, puisque les Pays-Bas conditionnaient l’adhésion de la Roumanie à l’espace de libre circulation à la résolution des problèmes liés à l’Etat de droit et à la corruption. Et même le premier ministre néerlandais Mark Rutte a rappelé aux autorités le mois dernier à Bucarest que son pays allait retirer son opposition face à l’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen lorsque toutes les conditions figurant au mécanisme de coopération et de vérification seraient respectées.
Visite en Letonie et en Lituanie du président roumain Klaus Iohannis.
L’adhésion de la Roumanie à l’espace européen de libre circulation a été évoquée aussi par le président Klaus IOhannis lors de sa réunion avec ses homologues de Letonnie et de Lituanie dans le cadre des visites que le chef de l’Etat roumain a faites dans ces deux Etats cette semaine. La Roumanie et la Letonnie célèbrent cette année le centenaire des relations diplomatiques et le chef de l’Etat a parlé au président Egils Levits du renforcement de la coopération et de la coordination des efforts des deux pays au sein de l’UE, de l’OTAN et dans le cadre d’autres formats régionaux. Côté adhésion de la Roumanie à Schengen, le président roumain a déclaré que la Roumanie n’a pas été, n’est pas et ne sera pas un pays qui permettrait la migration non contrôlée et le passage illégal de ses frontières. C’est une réponse aux inquiétudes exprimées ces derniers temps par le chancelier autrichien au sujet des 75 000 personnes qui auraient traversé l’UE jusqu’en Autriche sans être enregistrées. Klaus Iohannis: « Le flux migratoire non-contrôlé n’a jamais existé, n’existe toujours pas et n’existera jamais en Roumanie. Ce n’est pas par la Roumanie que passent ces migrants et ce n’est pas de Roumanie qu’ils proviennent. La route des Balkans pose problème, nous le savons tous et nous en Roumanie nous avons adopté toutes les mesures nécessaires. » D’ailleurs, le ministre roumain de l’Intérieur, Lucian Bode, s’est rendu à Vienne pour assurer son homologue Gerhard Karner, que l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen de libre circulation serait un point positif à la sécurité européenne et non pas un danger pour les Etats membres. Il a également rappelé que les experts de la Commission avaient décidé suite à la vérification des frontières du pays que la Roumanie respectait toutes les normes européennes d’adhésion à l’espace Schengen de libre circulation européenne. Enfin, à Vilnius, la réunion de Klaus Iohannis avec son homologue lituanien, Gitanas Nauseda, a visé notamment la situation sécuritaire de la région. Selon le leader de Vilnius, le prochain paquet de sanctions à l’adresse de la Russie imposé à cause de son agression contre l’Ukraine devrait être approuvé au plus vite. Klaus Iohannis a déclaré que la Roumanie soutenait et soutiendrait les autorités de Chisinau dans le contexte des attaques russes visant l’infrastructure énergétique ukrainienne qui ont plongé dans le noir aussi la République de Moldova. La Roumanie restera solidaire avec la République de Moldova et continuera à l’appuyer autant que nécessaire, a également assuré le ministre roumain des AE, Bogdan Aurescu, à Paris dans le cadre de la plate-forme d’appui de ce pays. Ce qui plus est, la Roumanie, aux côtés de la France et de l’Allemagne ont annoncé une nouvelle tranche d’aide à Chisinau de plus de 100 millions d’euros.
Première séance commune des gouvernements roumain et espagnol.
L’agression non provoquée, injustifiée et illégale de la Russie sur l’Ukraine a été fermement condamnée aussi par les premiers ministres – roumain, Nicolae Ciuca, et espagnol, Pedro Sanchez, lors de la première séance commune de cabinets de Bucarest et Madrid. Dans la déclaration commune signé par les deux responsables, les deux pays ont réaffirmé leur statut de partenaires solidaires au sein de l’UE et d’alliés qui soutiennent la sécurité de l’espace euro-atlantique dans le cadre de l’OTAN. Au niveau européen, Bucarest et Madrid s’engagent à appuyer tant la politique d’élargissement de l’UE da la zone des Balkans occidentaux que le parcours européen de l’Ukraine et de la République de Moldova. Au niveau bilatéral, les deux exécutifs ont décidé de créer un groupe de travail pour accorder la double citoyenneté aux ressortissants roumains d’Espagne. Dans ce contexte, le premier ministre espagnol a remercié les plus d’un million de Roumains établis dans son pays pour leur contribution au développement de l’Espagne et pour s’être très bien intégrés au sein de la société espagnole. A son tour, le premier ministre roumain Nicolae Ciuca a déclaré : « Je profite de cette opportunité pour remercier les Roumains pour la manière dont ils se sont intégrés, pour leur comportement, pour le fait d’avoir compris qu’il faut bien représenter la Roumanie où qu’ils déroulent leur activité. » Des mémorandums de coopération dans plusieurs domaines ont été aussi conclus à l’issue de cette séance commune des gouvernements roumain et espagnol.
Décisions importantes à Bucarest concernant l’énergie et les salaires
C’est sur la toile de fond de la crise énergétique à laquelle se confronte toute l’Europe que la Chambre des Députés de Bucarest a adopté mercredi en tant que chambre décisionnelle un projet de modification du décret gouvernemental visant l’énergie. Celui-ci plafonnait le prix de l’électricité à quelque é6 centimes d’euros par kWh. Le plafonnement se fera en fonction de la consommation réalisée et s’appliquera à commencer par le 1er janvier prochain jusqu’au 31 mars 2025. Et ce fut également cette semaine que les représentants du gouvernement, des syndicats et du patronat ont décidé de majorer le salaire minimum de 510 euros à 600 euros à partir du 1er janvier prochain. Quelque 40 euros seront exonérés d’impôt. Conformément au même accord entre les trois acteurs, dans le domaine du BTP, le salaire minimum sera d’environ 800 euros. Selon l’exécutif, cette majoration devrait générer des effets positifs sur la croissance économique tant par l’augmentation du pouvoir d’achat des salariés que par la réduction du chômage. Antérieurement, les leaders de la coalition à la gouvernance avaient décidé de majorer de12,5 % les pensions de retraite basée sur le principe de la contribution. Les retraités à très bas revenus recevront aussi une aide supplémentaire de la part de l’Etat. De son côté, le premier ministre a assuré que toutes ces mesures de soutien à la population agréées par la coalition, n’allaient pas causer de déséquilibres budgétaires. Pourtant, l’opposition parlementaire ne partage pas cette opinion, se disant mécontente du bilan d’une année de gouvernance du cabinet de la coalition formée du PSD, PNL et l’UDMR, dirigé par le libéral Nicoale Ciuca. L’Union Sauvez la Roumanie (USR) a dénoncé l’inflation énorme, le manque de préoccupation pour la réduction des dépenses des ministères et le maintien des régimes spéciaux de retraite. Toujours dans l’opposition, le parti ultra-nationaliste l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR) a accusé l’Exécutif d’incompétence et de manque de volonté pour prendre des mesures à même d’aider la population et l’économie. (Daniela Budu)