La semaine du 21 au 27 mars 2022
Sommets ciblés sur
la guerre en Ukraine
Corina Cristea, 26.03.2022, 09:00
Sommets ciblés sur
la guerre en Ukraine
Mobilisation diplomatique sans précédent des démocraties
occidentales cette semaine à Bruxelles, où pas moins de trois sommets ont
été consacrés à la situation en Ukraine : celui de l’OTAN, de l’UE et des
sept pays les plus industrialisés du monde. Dans le cadre d’une déclaration
commune, les leaders du G7 ont demandé à la Russie de respecter la décision de
la Cour Internationale de Justice et de mettre immédiatement fin à ses opérations
militaires en Ukraine. Le G7 exige aussi un retrait des forces russes et promet
de s’assurer que les sanctions imposées à la Russie soient strictement
appliquées. Dans le cadre du sommet de l’OTAN, l’Alliance de l’Atlantique Nord
a décidé d’offrir une aide complémentaire à l’Ukraine. « C’est la plus
grande crise de sécurité depuis une génération, nous sommes unis pour que notre
Alliance reste forte et que nos peuples soient en sécurité », a déclaré
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, dont le mandat a été prolongé
jusqu’au 30 septembre 2023. Il a annoncé la création de quatre nouveaux groupes
de combat en Roumanie, Hongrie, Bulgarie et Slovaquie, censés consolider les
quatre groupes qui existent déjà en Pologne et dans les Etats baltes. Cette décision
est censée renforcer le flanc est de l’OTAN de la mer Baltique à la mer Noire.
Les leaders de l’Alliance de l’Atlantique Nord élaboreront également des plans
pour créer des forces et des capacités supplémentaires avant le sommet de juin,
a précisé le président américain Joe Biden. Le leader de la Maison Blanche
s’est rendu cette semaine en Europe pour participer aux trois sommets déroulés
à Bruxelles avant de se rendre ensuite en Pologne, Etat vers lequel se sont
dirigés la plupart des réfugiés d’Ukraine. Dans le cadre de la réunion de
l’OTAN, le président Klaus Iohannis a souligné que le renforcement de la
présence alliée en Roumanie, à la mer Noire et sur l’ensemble du flanc est
constituait un objectif stratégique des autorités de Bucarest et une réponse
aux conséquences de l’agression russe sur la sécurité européenne et
euro-atlantique.
Décisions
concernant la sécurité énergétique de l’Europe
L’impact économique de la guerre en Ukraine, la crise des
réfugiés et la sécurité énergétique de l’Europe, sur la toile de fond des
mesures de réduction de la dépendance envers la Russie – c’étaient les thèmes à
l’ordre du jour du Conseil européen de Bruxelles. La Commission européenne
souhaite que les Etats membres achètent en commun du gaz dans une tentative de renforcer
la sécurité énergétique de l’Union et de réduire la dépendance des
hydrocarbures russes. Une stratégie à ce sujet a été publiée mercredi par
l’exécutif communautaire, à la veille de la réunion à Bruxelles des chefs
d’Etats et de gouvernements de l’Union européenne. Un nouveau groupe de travail
devrait s’occuper de la conclusion de partenariats avec des Etats
extracommunautaires et l’activité de cette équipe devrait s’inspirer de
l’expérience acquise durant la pandémie, lorsque des vaccins anti-Covid 19 ont
été achetés en commun pour tous les Etats membres, précise la Commission
européenne. C’est justement dans les efforts de réduire la dépendance du gaz
russe que s’inscrit aussi l’annonce du président Joe Biden et de la cheffe de
la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur un accord visant à accroître
les quantités de gaz liquéfié fournies par les Etats-Unis à l’Europe. Les
autorités de Bruxelles souhaitent s’assurer qu’avant le 1er novembre
prochain, tous les Etats membres remplissent leurs dépôts de gaz à hauteur de 80
% de leur capacité. Pour l’hiver suivant, les réserves devraient s’élever à 90 %
de la capacité de stockage.
Parallèlement, en raison de la crise énergétique générée par la guerre
en Ukraine, les responsables européens ont repensé leur position à l’égard de
l’énergie à base de charbon. Même la Roumanie, pays qui est moins dépendant des
ressources énergétiques en provenance de la Fédération de Russie, se prépare à
extraire plus de charbon.
Appui pour les
réfugiés d’Ukraine
L’Union européenne propose une majoration de 3,4
milliards d’euros des fonds destinés aux Etats membres qui reçoivent des
réfugiés d’Ukraine. Les fonds seront acheminés aux Etats qui partagent une
frontière avec ce pays – la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie,
mais aussi à ceux qui ont reçu un très grand nombre de personnes par rapport à
leur population – l’Autriche, la Bulgarie, la République Tchèque et l’Estonie.
Selon un communiqué de l’exécutif communautaire, à l’heure actuelle les efforts
se concentrent sur la protection des enfants, l’accès à l’éducation, les
services de santé mais aussi sur l’accès aux emplois et au logement. 10
millions d’Ukrainiens, soit un quart de la population du pays, ont été obligés de
quitter leur maison à cause de la guerre déclenchée par la Russie, le 24
février. Plusieurs centaines de milliers de réfugiés ont traversé la frontière
en Roumanie et tous les partenaires de Bucarest ont loué les efforts des
autorités et de la population de les accueillir. La Commission européenne a
décidé d’envoyer en Roumanie une équipe en charge d’évaluer les dépenses du
gouvernement et d’établir un mécanisme de décompte. Par ailleurs, l’exécutif de
Bucarest a élaboré un plan national d’appui des réfugiés et il a mis en place
six groupes de travail qui devraient gérer les problèmes de ceux qui décident
de rester en Roumanie. De l’autre côté de la frontière, les combats se
poursuivent. L’Ukraine commence son deuxième mois de guerre et sa résistance à
l’assaut de l’armée russe. Le nombre de victimes, militaires des deux côtés et
civiles ukrainiennes ne fait qu’augmenter, alors que les négociations de paix
n’ont pas abouti à des résultats concrets.
L’ex-président de la Roumanie, Traian Băsescu,
collaborateur confirmé de la police politique communiste
L’ex-président
roumain, Traian Băsescu, a collaboré avec la Securitate en tant que police
politique, a décidé cette semaine la Haute Cour de Cassation et de
Justice, qui a maintenu ainsi par arrêt définitif la décision rendue en
première instance. Cela fait des années que le Conseil national d’étude des
archives de la Securitate vérifie Traian Băsescu, qui a reçu d’ailleurs
plusieurs certificats attestant le fait qu’il n’avait pas collaboré avec
l’ancienne Securitate, dont le dernier en 2014. Pourtant, en 2019, lorsque
Traian Băsescu a été élu eurodéputé, le Conseil national d’étude des archives
de la Securitate a constaté en vertu de toute une série de documents que
l’ex-président de la Roumanie avait en fait été collaborateur de la Securitate.
Traian Băsescu a refusé de commenter l’arrêt de la Haute Cour de Cassation et
de Justice et annoncé son intention de le contester devant la Cour européenne
des droits de l’Homme. (Trad. Alexandru Diaconescu)