La semaine du 21 au 27 avril 2025

Le commissaire européen au budget, à la lutte contre la fraude et à l'administration publique, Piotr Serafin, en visite en Roumanie / Le ministère roumain des Finances a réitéré son engagement à ramener le déficit budgétaire à 7 % du PIB d'ici la fin de l'année / Le gouvernement roumain a proclamé le samedi 26 avril journée de deuil national à l’occasion des funérailles du pape François / À l’occasion de la Journée des forces terrestres, la Roumanie a honoré la mémoire de ses militaires tombés en service. / La police néerlandaise a annoncé l’arrestation de deux jeunes hommes, portant à sept le nombre total de personnes interpellées dans l’affaire du vol du trésor dace de Roumanie.

Leyla Cheamil, 27.04.2025, 10:40

Budget post-2027 : Bucarest plaide pour une Europe plus flexible et équitable

Le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a accueilli jeudi à Bucarest Piotr Serafin, commissaire européen en charge du budget, de la lutte contre la fraude et de l’administration publique. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une tournée diplomatique du haut fonctionnaire européen à travers les États membres, destinée à poser les jalons du futur cadre financier pluriannuel (CFP) de l’Union européenne pour l’après-2027. À cette occasion, Ilie Bolojan a souligné les attentes de la Roumanie quant à la nécessité de concevoir un budget européen plus simple, plus souple et davantage adapté aux spécificités nationales. Selon lui, le prochain CFP devra non seulement refléter les grandes priorités de l’Union, mais aussi garantir une réponse rapide aux imprévus économiques, sociaux ou géopolitiques. Il a insisté sur l’importance de préserver les politiques traditionnelles de l’Union, au premier rang desquelles la politique agricole commune (PAC), qui doit, selon lui, rester une politique distincte dotée d’un financement stable et équitable pour les agriculteurs. De son côté, le commissaire européen Piotr Serafin a réitéré l’engagement de la Commission en faveur d’une architecture budgétaire tournée vers l’avenir. Il a affirmé que la future enveloppe financière de l’UE devra continuer à soutenir les efforts des États membres en matière de croissance économique, de compétitivité, de cohésion territoriale, mais aussi de sécurité et de défense. Il a conclu en rappelant que la simplification et la flexibilité resteraient des priorités centrales dans la conception du prochain budget européen, afin de mieux répondre aux attentes des citoyens et aux défis du continent.

Des finances sous pression et une croissance ralentie

Le ministère roumain des Finances a réitéré son engagement à ramener le déficit budgétaire à 7 % du PIB d’ici la fin de l’année, conformément au plan de redressement budgétaire négocié avec la Commission européenne. Cette déclaration intervient après la publication par Eurostat de chiffres préoccupants : la Roumanie a enregistré en 2024 le plus fort déficit de l’Union européenne, atteignant 9,3 % du produit intérieur brut, un niveau nettement supérieur aux prévisions initiales du gouvernement. Le ministère a expliqué ce dérapage budgétaire par une accumulation de dépenses non anticipées, dues notamment à des paiements en suspens effectués en fin d’année par plusieurs institutions publiques. Ces sorties financières ont alourdi les comptes de manière inattendue, accentuant le fossé entre les prévisions et la réalité comptable. Le tableau macroéconomique s’assombrit davantage avec les prévisions revues à la baisse des grandes institutions financières. Selon la Banque mondiale, la croissance du PIB roumain devrait chuter à 1,3 % en 2025, contre 2,1 % estimés auparavant. Ce chiffre place la Roumanie au deuxième rang des plus faibles croissances en Europe et en Asie centrale, juste devant la Moldavie. Pour 2026, les perspectives restent moroses, avec une estimation de 1,9 % de croissance, ce qui en ferait la troisième performance la plus faible de la région.

La Roumanie rend hommage au pape François par une journée de deuil national

Le gouvernement roumain a proclamé le samedi 26 avril journée de deuil national à l’occasion des funérailles du pape François, décédé lundi après douze années de pontificat. Cette décision symbolique reflète la reconnaissance de l’influence spirituelle du souverain pontife, même dans un pays à majorité orthodoxe. À cette date, les drapeaux seront mis en berne sur l’ensemble des bâtiments officiels — institutions publiques, administrations centrales et locales — en signe de respect. À Bucarest, représentants de l’État et dignitaires religieux ont unanimement salué la mémoire du pape, soulignant son engagement œcuménique et son message d’unité entre les confessions chrétiennes. En mai 2019, le pape François avait marqué les esprits lors d’un voyage de trois jours en Roumanie, le plus long jamais effectué par un souverain pontife dans ce pays. Ce déplacement avait été perçu comme un moment fort dans les rapprochements entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe roumaine, cette dernière étant prédominante et ayant ses propres rites, liturgies et traditions millénaires. Les Roumains orthodoxes, très attachés à leur patrimoine religieux, avaient accueilli le pape avec curiosité et respect, renforçant un climat de tolérance interconfessionnelle. À l’annonce de son décès, de nombreux fidèles roumains ont suivi avec émotion les images venues du Vatican, où le corps du pape François était exposé en cercueil ouvert dans la basilique Saint-Pierre. Ce dernier hommage témoigne de l’empreinte laissée par le pape, au-delà des frontières confessionnelles et culturelles.

La Roumanie rend hommage à ses héros militaires tombés au combat

À l’occasion de la Journée des forces terrestres, célébrée ce mercredi, la Roumanie a honoré la mémoire de ses militaires tombés en service. À Bucarest comme dans de nombreuses localités du pays, des cérémonies militaires et religieuses ont été organisées devant les monuments consacrés aux héros nationaux. Ces commémorations ont rappelé le sacrifice de ceux qui ont donné leur vie pour la défense du pays. Le président par intérim Ilie Bolojan a salué l’engagement des forces armées roumaines, soulignant leur professionnalisme et leur coopération étroite avec les alliés internationaux. Il a également rappelé que le contexte sécuritaire actuel, marqué par la guerre en Ukraine, impose une vigilance accrue dans toute la région. Dans le même esprit de mémoire, le ministère de la Défense nationale a organisé cette semaine une série d’événements solennels pour commémorer les soldats roumains tombés sur le front occidental il y a 80 ans, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Des marches du souvenir et des cérémonies officielles se sont tenues en Roumanie et au-delà des frontières, dans des lieux emblématiques : le cimetière de Rákoskeresztúr à Budapest, le cimetière militaire roumain de Zvolen en Slovaquie, et le cimetière central de Brno, en République tchèque. Par ces gestes, la Roumanie entend maintenir vivante la mémoire de ses soldats, et rappeler l’importance de la solidarité internationale face aux menaces contemporaines.

Vol du trésor Dace au musée Drents : deux nouveaux suspects interpellés aux Pays-Bas

L’enquête sur le spectaculaire cambriolage perpétré en janvier dernier au musée Drents d’Assen, aux Pays-Bas, connaît de nouveaux développements. La police néerlandaise a annoncé l’arrestation de deux jeunes hommes, âgés de 20 et 18 ans, portant à sept le nombre total de personnes interpellées dans cette affaire. Quatre d’entre elles restent en détention. L’un des deux derniers suspects arrêtés serait l’homme identifié sur des images de vidéosurveillance dans un magasin de bricolage d’Assen, peu avant le vol. Malgré ces avancées, les autorités n’ont toujours pas mis la main sur les objets volés. En janvier, une explosion avait retenti dans le musée, causée par les malfaiteurs pour accéder à la salle d’exposition. Parmi les pièces dérobées figuraient trois bracelets et un casque en or, éléments emblématiques de l’exposition « Dacie. Royaume d’or et d’argent », qui rassemblait plus de 500 artefacts prêtés par la Roumanie. Les objets volés, d’une valeur historique inestimable, sont toujours activement recherchés.