La semaine du 20 au 26 janvier 2025
Urgence : réduire le déficit budgétaire. /La restructuration des institutions et des compagnies de l’Etat. / Le PSD a validé la candidature de Crin Antonescu à l’élection présidentielle./ Une enquête sur l’avis des Roumains sur l’appartenance à l’OTAN et à l’UE. / L’affiche du Festival international de musique classique George Enescu.
Daniela Budu, 26.01.2025, 10:30
Urgence : réduire le déficit budgétaire
Les ministres européens des Finances ont approuvé mardi le plan de la Roumanie de réduire le déficit budgétaire, aux côtés des plans avancés par 7 autres Etats-membres pour lesquels la Commission a ouvert une procédure spéciale de déficit excessif. Le plan fiscal de la Roumanie vise à stabiliser la dette publique et à réduire progressivement le déficit en dessous des 3 % du PIB durant la période 2025-2031. Selon le ministre des Finances, Tánczos Barna, étaler la réduction du déficit sur 7 ans au lieu de 4, cela permettra à l’économie roumaine à maintenir un niveau adéquat des investissements publics. C’est aussi une manière d’éviter les déséquilibres et de garantir une croissance économique durable. En marge du Conseil de Bruxelles, le ministre roumain des Finances s’est entretenu avec le commissaire européen à l’Economie, le Letton Valdis Dombrolskis, pour lui expliquer en détail le plan proposé par Bucarest. Dans les 7 années à venir, la Roumanie recevra de l’assistance financière et technique pour rétablir son équilibre macroéconomique. La CE demande à Bucarest de tenir sous contrôle les dépenses publiques et de faire croitre l’économie par le biais des investissements.
La restructuration des instructions et compagnies de l’Etat
Des restructurations importantes de personnels au sein des institutions publiques roumaines s’annoncent. Par exemple, les quelques 800 postes de fonctionnaire de l’administration du Sénat seront réduits à 600 environ, alors que le parc automobile et les quotas de carburants seront également diminués, a fait savoir le président du Sénat, Ilie Bolojan. Il assure pourtant que ce sera un processus correct et transparent censé rendre plus efficace l’activité de l’institution à des coûts plus bas. Les employés du Sénat n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement, entre autres par une manifestation de protestation spontanée. A leur tour, les fédérations syndicales ont dénoncé ce qu’elles ont appelé la « méthode abusive et opaque » par laquelle les mesures de restructuration sont adoptées et rendues publiques, estimant que cette réorganisation de l’institution « manque de transparence et n’est pas correcte ». Même cas de figure pour la Chambre des Députés, où plus de 200 postes sur environ 1 100 devraient être supprimés aux dires de son président, Ciprian Şerban. Aux réductions des personnels s’ajouteront de mesures visant l’efficacité énergétique, par exemple réduire l’éclairage du bâtiment du Palais du Parlement. Le plan de réorganisation sera achevé la semaine prochaine. Ces annonces concernant la réorganisation des institutions publiques centrales et des compagnies d’Etat, ont été faites alors que l’Exécutif de Bucarest se voit obligé de réduire le déficit budgétaire et les dépenses publiques.
Dans l’opposition, l’Union Sauvez la Roumanie demande aux leaders de la coalition gouvernementale de présenter publiquement la liste des instituts et des agences concernées, ainsi que les critères selon lesquels les postes seront supprimés ou fusionnés, tout comme les critères de sélection des employés.
Le PSD a validé la candidature de Crin Antonescu à l’élection présidentielle
A Bucarest, la direction du PSD a validé mardi l’ancien leader libéral Crin Antonescu en tant que candidat commun de la coalition gouvernementale à l’élection présidentielle de mai prochain. Cette décision a été prise après avoir examiné les études sociologiques menées ces deux dernières semaines sur les intentions de vote des Roumains pour ce nouveau scrutin présidentiel. Mardi encore, les sociaux-démocrates ont fixé la date du Congrès extraordinaire de leur parti : c’est le 2 février prochain que la candidature de Crin Antonescu sera pleinement validée. C’est maintenant au PNL et à l’Union démocrate-magyare de Roumanie de s’exprimer sur la candidature de celui-ci. Pour rappel, l’élection présidentielle a été fixée le 04 et le 18 mai prochains. En début de semaine, à Bucarest, l’Autorité électorale permanente avait annoncé que les partis pouvaient commencer à ramasser des signatures pour les candidats qui les représenteront au futur scrutin présidentiel. Les signatures peuvent être ramassée uniquement en format physique et un électeur a le droit de soutenir plusieurs candidats.
Une enquête sur l’avis des Roumains sur l’appartenance à l’OTAN et à l’UE
Une enquête publiée par le centre de recherches INSCOP cette semaine constate que 90 % des Roumains questionnés rejette l’idée de quitter l’OTAN, soit un nombre record d’attachement aux valeurs de l’Alliance. Les données recueillies à la fin de l’année dernière témoignent du fait que, ces 3 dernières années, le taux d’adhésion des Romains aux valeurs occidentales a augmenté de 10 %, notamment du point de vue des alliances politiques et militaires. Selon la même enquête, l’appartenance à l’UE est vue comme un avantage pour la vie économique et sociale, familiale et personnelle par trois quarts des sujets, alors qu’il y a trois ans, c’était valable pour 55 % des Roumains. Et pas en dernier lieu, 88 % des participants au sondage ont affirmé que la Roumanie devait rester au sein de l’UE, 78 % estimant que l’avenir économique du pays dépendait de son appartenance au bloc communautaire. A comparer avec les chiffres d’il y a 3 ans, lorsqu’un quart de la population questionnée aurait préféré que la Roumanie quitte l’UE. Néanmoins, aux yeux de plus de la moitié des Roumains, les autorités devraient se concentrer en priorité sur les intérêts nationaux, même si cela pourrait signifier le non-respect des normes européennes.
L’affiche du Festival international de musique classique George Enescu
L’affiche du Festival international de musique classique George Enescu a été rendu public cette semaine et les abonnements ont été mis en vente. Cette année la 27e édition du Festival marquera les 70 ans écoulés depuis la disparition du plus grand compositeur roumain. Déjà environ 4000 artistes roumains et étrangers ont confirmé leur participation, soit 80 orchestres et groupes musicaux de 28 pays qui ramèneront sur le devant de la scène tant l’héritage artistique de George Enescu que son impact sur la musique classique universelle. Un programme inédit est prévu pour cette édition anniversaire, censé attirer toutes les catégories de public, à commencer par les amateurs de musique et jusqu’aux jeunes, avec une centaine de concerts et de spectacles réunies dans 7 grandes catégories. Le Festival international de musique classique George Enescu aura lieu du 24 août au 21 septembre prochains sous le haut patronage du président de la Roumanie. (trad. Valentina Beleavski)