La semaine du 20 au 25 janvier 2014
Roxana Vasile, 25.01.2014, 13:00
Le rapport MCV de la Commission européenne
La Commission européenne a rendu public, en début de semaine, le rapport du Mécanisme de coopération et de vérification sur la justice roumaine. L’évaluation de cette année était d’autant plus attendue que plusieurs Etats membres de l’UE ont mis en relation directe le contenu de ce document avec leur accord à l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen. Le nouveau rapport de la CE constate les progrès enregistrés par la Roumanie dans de nombreux domaines et le bilan positif en matière d’intégrité des institutions judiciaires clé, malgré des contextes parfois difficiles. La Commission fait aussi des recommandations, notamment en ce qui concerne la réforme de la justice et la lutte contre la corruption, et continue de se dire préoccupée par l’indépendance de la justice. Le rapport n’est jugé ni positif ni négatif, il évoque des progrès enregistrés dans certains domaines et des pas qui restent à faire dans d’autres. De l’avis de Bucarest, faire de ce rapport une condition de l’entrée de la Roumanie dans l’espace de libre circulation est une démarche artificielle, l’évaluation Schengen prend en compte exclusivement des critères techniques, que la Roumanie remplit parfaitement.
Accident d’avion avec des implications politiques
Deux morts, cinq blessés, la démission du ministre de l’Intérieur, Radu Stroe, ainsi que des destitutions parmi les membres de l’administration de Bucarest, et un flot de déclarations politiques — voilà le tableau général de l’accident d’avion qui s’est produit lundi dans l’ouest de la Roumanie. Un avion de petites dimensions, avec à bord des médecins spécialisés en transplantations, a fait un atterrissage forcé, dans des conditions météo défavorables, dans une zone boisée des Monts Apuseni. Le pilote et une étudiante en médecine ont perdu la vie, tandis que le copilote et quatre chirurgiens ont été blessés. Les opérations de recherche et de sauvetage des victimes ont commencé tard et se sont terminées à peine sept heures après la production de l’accident. La première personne arrivée sur les lieux du drame n’a pas été un sauveteur spécialisé, mais un habitant de l’endroit. Le premier ministre Victor Ponta a déclaré qu’il s’agissait d’un échec qui devait mener à des responsabilités personnelles, à l’amélioration des procédures et à un moment de réflexion sur la manière dont l’argent public est dépensé.
Mission économique à Bucarest
Une mission conjointe du FMI, de la Commission européenne et de la Banque mondiale se trouve à Bucarest jusqu’au 5 février, pour une mission d’évaluation. Les pourparlers avec les autorités roumaines visent les récentes évolutions économiques, la restructuration des compagnies à capital d’Etat, un suivi plus strict des investissements réalisés avec de l’argent public, le contrôle des arriérés et des mesures censées compenser la baisse des recettes budgétaires. En plus, le FMI souhaite s’assurer que le déficit budgétaire ne dépasse pas la cible établie de 2,2% du PIB, convenue dans l’accord de précaution conclu par la Roumanie l’année dernière. Les bailleurs de fonds auraient dû venir en Roumanie en décembre 2013, mais ils ont ajourné leur visite après le refus du président Traian Băsescu de signer la dernière lettre d’intention avec le FMI. Le chef de l’Etat s’était opposé à une décision du cabinet et des experts de la troïka d’introduire une accise supplémentaire sur le carburant, position qu’il a réaffirmée lors de sa rencontre avec les experts du Fonds. L’augmentation de l’accise a été repoussée au 1er avril.
La pauvreté et la main d’œuvre en Europe
Cela fait cinq ans que la crise économique frappe l’Europe, faisant le lit de la pauvreté. Une analyse de la Commission européenne pour l’année 2013 indique le fait que le chômage — qui a atteint des niveaux records dans certains Etats communautaires — préoccupe et inquiète Bruxelles. Ce n’est pas que la création d’emplois qui est importante — affirmait le commissaire aux affaires sociales, László Andor — mais aussi la qualité de ces emplois, où ce qui joue, ce sont le type de travail, le salaire, le temps de travail et la situation familiale. En Roumanie, en 2012, par rapport à 2011, le risque de pauvreté et d’exclusion sociale a augmenté de plus de la moitié pour les personnes de moins de 18 ans et de 40% parmi celles de 15 à 62 ans. Le taux de chômage, qui n’est pas trop élevé, est tombé de 7,4 à 7%. Pourtant, bien que la majorité de la population active de la Roumanie ait un emploi, elle est mal payée.
Visite du président roumain en Israël et dans les territoires palestiniens
Le plaidoyer pour la paix au Proche Orient a été le leitmotiv des discussions que le président de la Roumanie, Traian Băsescu, a eues cette semaine avec les leaders de Tel Aviv et Ramallah, mais aussi avec les Juifs originaires de Roumanie ou avec les ressortissants roumains établis dans les territoires palestiniens. En visite officielle dans l’Etat hébreu et les territoires palestiniens, le président Băsescu a dit tant à son homologue israélien, Shimon Peres, qu’au dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, que la Roumanie soutient sans réserves l’initiative de paix du secrétaire d’Etat américain, John Kerry. Le chef de l’Etat roumain a répété que la paix est impossible sans que la sécurité d’Israël soit garantie, mais que les Palestiniens ont aussi droit à leur propre Etat. Traian Băsescu a d’ailleurs reconnu qu’il était intéressé par la finalisation des négociations de paix aussi en raison du fait que beaucoup de citoyens roumains vivent tant dans l’Etat hébreu que dans les territoires palestiniens. Bucarest se considère directement responsable de leur sort.
Union des Principautés roumaines
Chaque année, au 24 janvier, les Roumains fêtent l’union des principautés de Moldavie et de Valachie. Il y a 155 ans, à l’issue d’un vote populaire, le leader unioniste Alexandru Ioan Cuza était élu prince régnant des deux principautés qui partageaient la même identité ethnique, linguistique et culturelle. Les réformes qui suivirent, parmi lesquelles une nouvelle Constitution, de nouvelles lois — notamment celles électorale et de la justice — la sécularisation des domaines ecclésiastiques, l’introduction de l’enseignement gratuit et obligatoire ont constitué les fondements de l’Etat roumain moderne. La Grande Union de 1918 de la Roumanie avec les provinces historiques à population roumaine majoritaire, administrées par les empires multinationaux voisins, a parachevé la création de l’Etat national unitaire roumain…(trad.: Ileana Taroi, Ligia Mihaiescu)