La semaine du 20 au 25 avril 2020
1. L’Evolution de l’épidémie de Covid-19 en Roumanie
România Internațional, 25.04.2020, 14:44
1. L’Evolution de l’épidémie de Covid-19 en Roumanie
En Roumanie, le nombre de cas d’infection au nouveau coronavirus a dépassé le seuil psychologique de 10.000, et le nombre de décès est de plus de 500. A l’étranger, plus de 1000 ressortissants roumains sont infectés et plusieurs dizaines ont perdu la vie des suites de la maladie. Dans ce contexte, le président roumain Klaus Iohannis a annoncé, mercredi, que la fin de l’état d’urgence, le 15 mai prochain, s’accompagnerait de la levée des restrictions de déplacement des personnes, mais le port du masque de protection deviendrait obligatoire dans les espaces publics fermés et dans les transports en commun, alors que les rassemblements publics resteraient proscrits. En attendant, a précisé le chef de l’Etat, la population devait respecter le confinement et les restrictions imposées par les autorités, afin de limiter la propagation de Sars-Cov-2.
Le président Klaus Iohannis a insisté sur le besoin de rester vigilant, car la Roumanie n’a pas encore atteint le pic de l’épidémie, estimé pour la première quinzaine du mois prochain. Selon lui, au niveau mondial, le risque majeur est d’être confronté à une deuxième vague épidémique, y compris dans les zones où la situation semblait sous contrôle. Le premier ministre Ludovic Orban a, lui aussi, annoncé qu’après le 15 mai, les gens pourraient sortir se promener, qu’ils pourraient se déplacer sans compléter une autorisation de déplacement dérogatoire, mais que certaines restrictions seraient maintenues. L’obligation de distanciation physique restera en vigueur, tandis que les promenades seront individuelles ou en groupe formé de trois personnes, maximum. Cela s’applique à tous les citoyens, y compris aux plus de 65 ans, ces derniers étant actuellement autorisés à se déplacer uniquement pendant deux heures, en milieu de journée.
2. Dans l’actuel contexte pandémique, le Parlement roumain a adopté plusieurs lois
La Chambre des députés a adopté, en tant qu’assemblée décisionnelle, plusieurs projets de loi visant l’actuelle situation de crise. Parmi eux, une initiative avancée par le PSD de verser aux héritiers de tous les acteurs de la santé décédés dans la lutte contre le coronavirus une indemnité mensuelle allant jusqu’à 75% du salaire du défunt. En l’absence d’héritiers directs, ce sera aux parents de toucher une rente allant jusqu’à 50% du montant des indemnités dues aux héritiers. Tous les groupes parlementaires ont soutenu cette initiative. Par ailleurs, tous ceux qui paieront leurs impôts à terme se verront accorder une prime de 10% de réduction sur le total à verser.
Les députés ont également adopté l’ordonnance d’urgence par laquelle le gouvernement a décidé le report d’ici la fin de l’année du paiement des mensualités des crédits bancaires, mais sous une forme proposée par le PSD. Aux termes de l’actuel projet, cette facilité sera mise en place à l’intention de tous les débiteurs qui le souhaitent et des entreprises dont les revenus ont diminué de 15% en raison de la crise provoquée par la pandémie. Les fermiers dont les cultures ont été compromises par la pandémie pourront reporter de 18 mois le paiement de leurs mensualités. Le PNL, au pouvoir, accuse les sociaux-démocrates de populisme et menace d’attaquer ces modifications à la Cour constitutionnelle. Le Sénat a, pour sa part, adopté plusieurs projets de loi, dont le plus important porte sur les arrêts de travail indemnisés, accordés aux parents tenus de garder leurs enfants pendant la période de confinement, quand les écoles sont fermées. Selon les libéraux, dans ce contexte, tous les clients des banques se précipiteront pour demander le report du paiement des mensualités et tous les crédits seront à risque.
Par ailleurs, la Chambre des députés a décidé de prolonger de six mois les mandats des élus locaux à partir de la levée de l’état d’urgence et de confier au Parlement la tâche de fixer, par loi organique, la date des futures élections locales. Jusqu’à présent, c’était au gouvernement de le décider, d’où la révolte du PNL qui a déjà annoncé contester cette décision auprès de la Cour constitutionnelle. Jeudi, le premier ministre roumain, Ludovic Orban, a précisé que si la première vague de pandémie prenait fin début juillet, il serait possible d’organiser les élections en septembre. Plus ce sera vite, mieux ce sera, a-t-il précisé, tout en rappelant que le contexte épidémiologique aura son mot à dire. Quant au scrutin législatif prévu en décembre, le chef du gouvernement a rappelé que, pour booster la présence aux urnes, une idée serait de mettre en place, au niveau national aussi, le vote électronique et par correspondance dont bénéficient seulement les Roumains de la diaspora.
3. Conseil européen en ligne : une feuille de route commune pour relancer l’économie
Jeudi, lors d’un sommet en visioconférence, les 27 leaders de l’Union européenne ont demandé à la Commission européenne de préparer un plan de sortie de crise. Il devrait comprendre une proposition budgétaire pour la période 2021-2027, et aussi un fonds de redressement de l’économie communautaire après les dispositifs d’isolement adoptés pour limiter la pandémie de Covid-19. Le plan devrait être présenté en mai. Même si aucun montant n’a été fixé, les responsables avancent des chiffres entre 1 et 1,5 trillions d’euros. Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a plaidé pour la création d’un fonds de redressement économique dont puissent profiter tous les Etats membres. Il a aussi précisé que la Roumanie avait reçu jusqu’à présent 1,5 milliards d’euros d’aides de la part de l’Union européenne.Andrea Bojoi