La semaine du 19 au 25 décembre 2022
33 après la Révolution roumaine
Corina Cristea, 25.12.2022, 07:51
33 après la Révolution roumaine
Des cérémonies de commémoration des héros de la Révolution anticommuniste
roumaine de 1989 ont été organisées cette semaine partout en Roumanie. Le
président roumain Klaus Iohannis a déposé une couronne de fleurs à la croix
installée la Place de l’Université de Bucarest, où une minute de silence a été observée.
Rappelons-le, la Révolution anti-communiste roumaine s’est déclenchée le 16
décembre 1989, dans la ville de Timisoara, dans l’ouest, pour se propager
ensuite à Bucarest et dans d’autres villes. Dans la Capitale, la révolte qui a
mené à la chute du régime communiste a éclaté le 21 décembre, suite à un grand
rassemblement organisé par Nicolae Ceausescu lui-même, dans une tentative de
calmer la population et de préserver son pouvoir. Après l’échec de ce meeting, la révolte s’est
propagée à travers Bucarest. Les forces de répression ont utilisé les armes,
tuant une cinquantaine de personnes et faisant un millier de blessés. A l’aube
du 22 décembre 1989, tout semblait être calme à Bucarest, du moins au centre
ville, où les services de salubrité lavaient le sang des victimes tombées sur
le pavé, tués par balle. Et pourtant, en même temps, depuis les quatre coins de
la capitale, les ouvriers de toutes les usines bucarestoises descendaient dans
les rues pour protester contre le régime. Face à cette immense pression,
l’armée s’est retirée, les forces de l’ordre sont disparues et le dictateur
Nicolae Ceausescu n’a eu d’autre
solution que de s’enfuit à bord d’un hélicoptère depuis le toit du Comité
central du Parti Communiste Roumain. Au total, un millier de personnes ont été
tuées durant la révolution anticommuniste roumaine et quelque 3 000 ont été
blessées, dans des combats de rue qui ont eu lieu dans l’unique Etat de
l’Europe de l’est où le changement de régime s’est réalisé par la violence.
Visite
de la présidente du Parlement européen à Bucarest
« Il n’y a aucune raison justifiée pour ne pas accepter la Roumanie et
la Bulgarie dans l’espace Schengen, puisque les deux Etats remplissent toutes
les conditions nécessaires à l’adhésion », a déclaré lundi à Bucarest la
présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Dans une conférence de
presse aux côtés du président roumain Klaus Iohannis, la responsable européenne
a affirmé que des efforts étaient faits pour que cette situation soit réglée au
plus vite, dès l’année prochaine. « La frontière extérieure de l’Union
européenne est défendue : nous voyons que tous les Etats, y compris la Roumanie,
appliquent tous les aspects de l’acquis Schengen, ce qui répond à n’importe
quelle inquiétude qui pourrait exister de ce point de vue. », a rajouté la
responsable de l’UE. Pour sa part, le chef de l’Etat roumain a précisé que le
thème de l’adhésion à l’espace Schengen ne devrait pas figurer à l’ordre du
jour du Conseil européen extraordinaire de février 2023 et qu’il serait évoqué
uniquement dans le cadre des entretiens en marge de cette réunion. Rappelons-le,
début décembre, l’adhésion de la Roumanie à Schengen a été bloquée dans le
cadre du Conseil Justice et Affaires Intérieures par le véto de l’Autriche, qui
a invoqué des inquiétudes liées à la migration illégale. Néanmoins, les
documents de Frontex, soit l’Agence européenne pour la police aux frontières et
les garde-côtes, contredisent les déclarations du chancelier autrichien.
Délégation roumaine en Corée du
Sud
Une vaste délégation officielle roumaine, incluant plusieurs ministres,
mais aussi le premier ministre Nicolae Ciuca et le président de la Chambre des
Députés, Marcel Ciolacu s’est rendue cette semaine en Corée du Sud. La Roumanie
cherche à dérouler des projets économiques majeurs aux côtés des grandes
compagnies coréennes, dans des domaines clé tels les transports, l’énergie, la
défense, les TIC et les semi-conducteurs. L’industrie de la défense et
l’énergie ont dominé les pourparlers avec les responsables de Séoul, y compris
avec le premier ministre Han Duck-soo. Parmi les sujets à l’ordre du jour de la
réunion ont figuré notamment la gestion de la situation engendrée par
l’agression russe en Ukraine, la sécurité dans la région et la coopération
entre l’OTAN et la Corée du Sud. La délégation roumaine a également rencontré
des représentants de la communauté roumaine vivant dans ce pays.
Visite à Chisinau du chef de la diplomatie roumaine Bogdan Aurescu
La Roumanie continuera de soutenir
la République de Moldova voisine pour que celle-ci puisse dépasser les crises
auxquelles elle est confrontée, a réitéré lundi à Chisinau le chef de la
diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu. Le ministre roumain a rencontré la
présidente moldave, Maia Sandu, la première ministre Natalia Gavrilita, son
homologue Nicu Popescu et le président du Parlement moldave, Igor Grosu. Les
responsables roumains et moldaves ont souligné l’importance du développement
des interconnexions d’électricité entre les deux Etats, la simplification du
trafic transfrontalier, y compris par la construction de nouveaux ponts sur la
rivière de Prut qui les sépare. Egalement à l’ordre du jour de la
réunion : la mise en place de l’accord d’assistance financière
non-remboursable d’une valeur de 100 millions d’euros, une aide offerte à
Chisinau par les autorités de Bucarest, sans oublier la mise en fonction d’une
plateforme de soutien à la République de Moldova, initiée par le ministre
Aurescu et ses homologues allemand et français. Le parcours européen de
Chisinau et l’appui concret de la Roumanie en vue de cet objectif, y compris par
le lancement des négociations d’adhésion à l’UE ont également été évoqués.