La semaine du 19 au 25 décembre 2016
A Bucarest, consultations du président avec les partis parlementaires en vue de désigner le premier ministre
Corina Cristea, 24.12.2016, 12:38
A Bucarest, consultations du président avec les partis parlementaires en vue de désigner le premier ministre
Le premier ministre qui formera la nouveau gouvernement de la Roumanie sera désigné après Noël, a annoncé le président Klaus Iohannis, qui a précisé avoir reçu deux propositions pour le poste de premier ministre lors des consultations avec les six partis parlementaires. Klaus Iohannis: « Le PSD a proposé Mme Shhaideh, tandis que le PMP a proposé M Tomac. Dautre part, entre temps, une coalition majoritaire a été constituée au Parlement, formée du PSD, de lALDE et de lUDMR. Par conséquent, jaurai des discussions sur ces sujets les prochains jours, et la désignation aura lieu après Noël. »
La sociale-démocrate Sevil Shhaideh, ethnique turque, est à présent conseillère au ministère du Développement régional, quelle a conduit pour peu de temps lannée dernière, pendant le gouvernement Ponta. Quant à lui, le député Eugen Tomac a été secrétaire dEtat au Département pour les Roumains de la diaspora du ministère roumain des Affaires étrangères, entre 2009 – 2012. Le PSD, qui a gagné haut la main les élections du 11 décembre, a constitué une coalition avec lALDE, le parti dirigé par le président du Sénat, Călin Popescu Tăriceanu, et ils ont signé ensemble un protocole de collaboration parlementaire pour les 4 prochaines années avec lUDMR. Les trois partis sengagent à se consulter et à soutenir conjointement des initiatives législatives, tandis que lUDMR sengage à soutenir les projets proposés par le gouvernement. Les démarches législatives des domaines de léducation et de la santé, ainsi que la finalisation de linfrastructure de transport routier prévue au programme de gouvernance PSD-ALDE sont considérées prioritaires.
Le nouveau Parlement, mise en service
Après que, mardi, le Sénat et la Chambre des députés se soient réunis pour la première fois dans la nouvelle formule, les procédures pour valider les mandats, pour prêter serment, la constitution des commissions de spécialité et lélection des directions des deux Chambres du parlement se sont déroulées dans un rythme alerte. Călin Popescu-Tăriceanu, coprésident de lALDE, a été élu pour un nouveau mandat de président du Sénat, avec 87 voix pour et 40 contre. Il a exhorté ses collègues sénateurs à prendre leur mission au sérieux et à agir de manière à ce que lassemblée législative devienne une institution puissante, non pas une à rôle décoratif. Liviu Dragnea a été élu président de la Chambre des députés, avec 216 voix pour et 101 contre. Le leader du Parti social-démocrate a demandé aux parlementaires dêtre des partenaires au moment de soutenir des projets importants pour le pays, quelle que soit leur couleur politique.
Les membres des deux Bureaux permanents du Sénat et de la Chambre des députés ont également été élus, en fonction du poids parlementaire. Une autre étape nécessaire au déroulement de lactivité du nouveau Parlement, cest la création des groupes parlementaires. Il en existe six au Sénat : ceux du PSD, du PNL, de lUSR, de lALDE, de lUDMR et du PMP ; à la Chambre des députés, en dehors des mêmes, le groupe parlementaire des minorités nationales sest constitué en plus. Les sénateurs ont élu par vote la composition des 22 commissions de spécialité. Cest toujours par vote quont été désignés les présidents, vice-présidents et les secrétaires des commissions permanentes, suivant le nombre de mandats obtenus par chaque formation politique.
Le PSD détient la présidence de 11 commissions, dont la commission juridique, celle de budget et celle denseignement. Le PNL conduira cinq commissions, telles que celle de défense et économique, tandis que lALDE a obtenu la direction des commissions de constitutionnalité et de développement régional. LUSR, parti récemment créé, détient la présidence de deux commissions : celles denvironnement et de légalité des chances. Le PMP de lancien président Traian Băsescu et lUDMR sont chefs dune seule commission : développement et stratégie économique, respectivement celle de santé.
En Roumanie, commémoration des martyrs de la révolution anticommuniste dil y a 27 ans
Les festivités et les commémorations consacrées à la Révolution roumaine de décembre 1989 se sont déroulées tout au long de cette semaine à Bucarest et dans de nombreuses villes et communes du pays, notamment dans les localités portant le titre de « martyres ». Cest le 22 décembre 1989 que des dizaines de milliers de Bucarestois sont sortis dans les rues pour protester contre le régime dictatorial de Nicolae Ceausescu. Le 21 décembre, après six jours de révolte, la ville de Timisoara, dans louest de la Roumanie, sétait proclamée « libérée du communisme », un geste qui a représenté le catalyseur du reste du mouvement. Dans la capitale, Bucarest, les manifestants avaient occupé la Place du Palais et forcé lentrée du Comité central du Parti communiste, qui sy trouvait. Nicolae et Elena Ceausescu ont pris la fuite en hélicoptère mais ils ont été arrêtés quelques heures plus tard. Les protestataires ont également occupé la Radio et la Télévision dEtat qui ont été deux des repères les plus chauds de la révolution roumaine. A loccasion des 27 ans écoulés depuis ces événements, le Parlement sest réuni en séance plénière, tandis que le chef de lEtat, Klaus Iohannis, a adressé un message aux Roumains. « Nous devons garder avec reconnaissance et un profond respect la mémoire des martyrs de décembre 1989, la Roumanie libre et démocratique naurait pas existé sans leur sacrifice », affirme-t-il dans ce message. Rappelons-le, la Roumanie reste le seul pays du camp communiste où le changement de régime sest fait violemment et où les dirigeants du pays ont été exécutés.