La semaine du 19 au 24 octobre 2015
Les experts du FMI en visite à Bucarest
Mihai Pelin, 24.10.2015, 13:18
Les experts du FMI en visite à Bucarest
Une délégation du Fonds monétaire international a fait une visite à Bucarest pour des discussions avec les responsables roumains. Les experts internationaux ont estimé un déficit budgétaire de 3% du PIB pour 2016 et supérieur à 3% pour 2017 suite à la baisse massive des taxes et des impôts et aux majorations salariales prévues. Le FMI recommande aux autorités roumaines de limiter le déficit budgétaire en 2016 à 1,5%. A l’issue d’une entrevue avec le chef de l’Etat roumain, les représentants du FMI se sont dits plutôt réservés en ce qui concerne l’accomplissement par la Roumanie des conditions requises pour bénéficier d’un accord de type Flexible Credit Liface. Ils ont formulé des objections visant les réformes structurelles et le risque de perdre le contrôle sur le déficit budgétaire. Le premier ministre roumain, Victor Ponta, a pour sa part affirmé que la Roumanie respecterait la cible de déficit de 1,86% approuvée par le Parlement. Le dernier accord avec le FMI, d’un montant de 2 milliards d’euros, a expiré en 2015, mais les autorités de Bucarest n’ont pas touché aux fonds.
Le chef de la diplomatie roumaine a visité Israël et la Palestine
Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a effectué lundi et mardi une visite officielle en Israël et en Palestine. Lundi, à Ramallah, Aurescu a rencontré le président palestinien, Mahmoud Abbas, avec lequel il a examiné la situation au Moyen Orient et les perspectives d’une reprise des négociations de paix israélo- palestiniennes. A Jérusalem, le responsable roumain a eu une entrevue avec le premier ministre Benjamin Netanyahu. A cette occasion, Aurescu a souligné l’importance du regain de confiance en tant que prémisse pour la relance des négociations directes de paix entre Israël et la partie palestinienne et la nécessité de détendre la situation. Les deux hommes ont réaffirmé l’existence de relations bilatérales privilégiées entre leurs pays. Aurescu a, dans ce contexte, évoqué l’essor de la coopération dans des domaines militaire et de la cybersécurité. Lors de cette visite, le chef de la diplomatie roumaine a rencontré aussi des représentants de la communauté israélienne d’origine roumaine.
Le Parlement de Bucarest débat du projet de loi sur le vote par correspondance
Le projet de loi sur le vote par correspondance se trouve à la Chambre des Députés de Bucarest, l’organisme décisionnel du Parlement. Lundi le projet de loi a été adopté par une large majorité des sénateurs roumains, tant par les sociaux-démocrates qui dominent la coalition gouvernementale que par les libéraux, membres du plus important parti d’opposition. Cette technique de vote sera utilisée aux scrutins législatifs, présidentiel et pour le Parlement européen uniquement par les Roumains qui ont leur domicile ou leur résidence à l’étranger. Quelques mois avant chaque scrutin, les électeurs devraient s’inscrire dans le Registre électoral. Selon le document élaboré par l’Autorité Electorale Permanente, un bureau électoral pour le vote par correspondance sera créé pour chaque 10.000 électeurs. Rappelons que les lacunes d’organisation ont fait que lors du dernier scrutin présidentiel, des milliers de Roumains de la diaspora aient fait la queue des heures entières devant les bureaux de vote ouverts à l’étranger sans arriver à exprimer leur option électorale.
L’ex président roumain, Ion Iliescu, sous enquête dans le dossier de la descente des mineurs sur Bucarest en juin 1990
L’ancien président roumain Ion Iliescu a été mis en examen pour crimes contre l’humanité dans le dossier de « la descente des mineurs sur Bucarest les 13 – 15 juin 1990 », descente qui a mis fin à une ample manifestation contre le pouvoir de gauche installé après la chute de la dictature communiste. Plusieurs dignitaires sont visés dans le même dossier : l’ancien directeur du Service Roumain de renseignements, Virgil Magureanu, le ministre de la Défense de l’époque, Victor Stanculescu, tout comme l’ex premier ministre, Petre Roman, et Gelu Voican Voiculescu. Sur la toile de fond d’incidents violents dans la capitale, que l’armée avait déjà réussi à stopper, le président de l’époque, Ion Iliescu, a demandé à la population de défendre les institutions démocratiques sous prétexte d’une tentative de putsch d’extrême droite. Suite à son appel, les mineurs de la Vallée de la rivière Jiu (sud-ouest) se sont rendus à Bucarest où ils ont attaqué l’Université, les sièges des partis de l’opposition et les rédactions de plusieurs journaux indépendants. Leurs actions ont fait 4 victimes officielles, des centaines de blessés et plus d’un millier d’arrestations abusives. L’année derrière, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a rendu un arrêt obligeant la Roumanie à poursuivre l’enquête sur la descente des mineurs sur Bucarest en 1990.
Le gouvernement fait le deuxième collectif budgétaire de l’année
Le gouvernement de Bucarest vient d’adopter le 2e collectif budgétaire de cette année. Aux termes du projet de décret du ministère de Finances, les recettes et les dépenses augmenteront de 2,6 milliards de lei (soit quelque 600 millions d’euros) chaque année, alors que le déficit restera à 1,85% du PIB. C’est le ministère de l’Agriculture qui sera le principal bénéficiaire de cet argent, à savoir quelque 158 millions d’euros. De même, le budget du Fonds national unique d’assurances maladie augmentera pour soutenir les majorations salariales approuvées à compter du 1er octobre 2015. Des enveloppes importantes sont aussi destinées au ministère du Développement régional et de l’Administration publique, au ministère des Fonds européens, à ceux de l’Education et du Travail. Par contre, le ministère des Transports et celui de l’Energie auront des manques à gagner importants, mais le gouvernement accordera en revanche de l’argent à la Compagnie nationale de chemin de fer et à l’Autorité de transport souterrain, Metrorex. L’opposition libérale dénonce la réduction des fonds destinés à l’infrastructure routière.
Les fonctionnaires publics frappés par des coupes salariales en 2010 se voient
Les enseignants, les magistrats et les fonctionnaires publics ayant gagné les procès contre l’ancien cabinet d’Emil Boc qu’ils ont traduit en justice sous l’accusation de non paiement des droits salariaux se verront verser par anticipation les sommes dues. Le premier ministre Victor Ponta a annoncé que l’excédent budgétaire de 2015 permet le versement par anticipation des différences salariales de sorte que les catégories salariales concernées ne doivent plus attendre jusqu’en 2016. Rappelons-le, sur fond de crise, le gouvernement d’Emil Boc a décidé d’amputer de 25% tous les salaires des fonctionnaires publics. (Trad. Ioana Stancescu)