La semaine du 18 au 24 mars 2024
Des élections en Roumanie/ Un fugitif de la justice rapatrié/ Le retard des réformes du PNRR/ Des protestations sociales/ De retour sur le terrain
Ştefan Stoica, 22.03.2024, 13:00
Des élections en Roumanie
Les deux partis de la coalition au pouvoir en Roumanie ont désigné le médecin orthopédiste, Cătălin Cîrstoiu (50 ans), à la tête d’un des hôpitaux les plus importants de la capitale, comme candidat commun dans la course à la Municipalité de Bucarest. La décision intervient à moins de trois mois des élections locales prévues le 9 juin, en même temps que celles européennes. Cătălin Cîrstoiu restera indépendant et il sera appuyé dans sa campagne électorale par l’ancienne édile de Bucarest, la sociale-démocrate Gabriela Firea et l’actuel ministre de l’Energie, le libéral Sebastian Burduja. Chacun d’entre eux avait espéré représenter la coalition dans la course à la Mairie, mais les partis ont décidé autrement. Les élections locales se dérouleront en un seul tour de scrutin et donc, le médecin Cătălin Cîrstoiu aura la mission difficile de surclasser l’actuel maire de Bucarest, Nicusor Dan, soutenu par l’Alliance de la Droite Unie formée par l’USR, le PMP et la Force de la Droite. Par ailleurs, un candidat indépendant a dominé aussi la liste commune PSD-PNL pour les élections européennes. Il s’agit de Ramona Chiriac, à la tête de la Représentation de la Commission européenne en Roumanie. Après avoir relevé le défi dans un premier temps, celle-ci a fini par renoncer à la course électorale.
Un fugitif de la justice rapatrié
Une chose est sûre et certaine:Cătălin Cherecheş ne pourra plus briguer un nouveau mandat à la tête de la Municipalité de Baia Mare. L’ancien édile a été extradé cette semaine par les autorités d’Allemagne où il s’était caché pour échapper à une peine de prison ferme de 5 ans pour corruption. Le 24 novembre 2023, quelques jours avant que le verdict ne tombe, Cherecheş a fui la Roumanie. Il a été arrêté par la suite en Bavière. La cheffe de la Justice, Alina Gorghiu, a déclaré que son ministère avait offert des garanties aux autorités allemandes visant les conditions de détention dans la prison où le fugitif était censé se retrouver. En fait, il est monnaie courante que les condamnés de Roumanie invoquent la situation déplorabledes prisons roumaines pour justifier leur fuite. Le Ministère de la Justice de Roumanie a proposé la soi-disant « loi des condamnés en fuite ». Le projet de loi prévoit que les personnes définitivement condamnées et qui refusent de se présenter au commissariat dans les sept jours suivant au verdict, seront considérées en fuite et risqueront une peine supplémentaire allant de 6 mois à 3 ans de prison ferme. Le projet prévoit aussi que les fugitifs assument les coûts de leur rapatriement. L’année dernière, l’Etat roumain a déboursé plus de 10 millions de lei, soit 2 millions d’euros pour rapatrier 800 fugitifs de la justice.
Le retard des réformes du PNRR
Une nouvelle négociation des objectifs stipulés par le Plan national de relance et de résilience n’est plus possible. Par conséquent, la Roumanie est obligée à réaliser d’ici août 2026, 400 jalons et cibles stipulés par le PNRR, précise les experts communautaires. A leurs dires, Bucarest a mis en place des réformes importantes grâce aux subventions accordées, dans des domaines tels l’Energie, la Justice, la lutte contre la corruption et le système de la retraite. En revanche, des retards sont enregistrés dans des chapitres essentiels comme par exemple, la réforme fiscale ou la gouvernance d’entreprise dans le secteur publique. L’Exécutif de Bruxelles s’inquiète aussi par le niveau du déficit fiscal qui approche les 7%, un niveau qui dépasse largement la cible prévue pour cette année. A leur défense, les autorités roumaines invoquent la crise énergétique,la flambée de l’inflation, les conséquences de la guerre en Ukraine ou les problèmes de distribution alimentaire. N’empêche, Bucarest s’engage à respecter tous les jalons stipulés dans le cadre du PNRR.
Des protestations sociales
Les salariés de la Poste roumaine ont observé mercredi une grève d’avertissement de deux heures pour réclamer des majorations salariales. Selon le Bloc national syndical, plus de 60% d’entre eux touchent le Smic. Les protestataires demandent une augmentation de 400 lei, soit 80 euros de leurs salaires et un bonus de loyauté de 25%. Le Bloc national syndical précise que si les revendications des fonctionnaires restent sans écho, une grève générale sera déclenchée. La direction de la Poste affirme qu’une hausse salariale de 250 lei, soit 50 euros, est prévue à partir du mois de juin. Les protestations des salariés de la Poste s’ajoutent à celles déclenchées lundi par les employers communaux. Selon le syndicat qui les représente les 60 milles fonctionnaires sont les seuls du système public dont les salaires n’ont pas augmenté depuis 2021. Des problèmes agitent aussi le système de santé public. Mécontente de la hausse de 20% proposée par le gouvernement et considérant comme insuffisante la rémunération des gardes des médecins, la Fédération La Solidarité sanitaire a organisé un référendum pour déclencher la grève générale.
De retour sur le terrain
Suspendue initialement 4 ans pour dopage, Simona Halep a profité de la réduction de sa peine pour renouer avec le circuit. Elle est revenue mardi, sur le terrain, au tableau du concours de simples dames de Miami 1000 WTA, grâce à une wild card offerte par les organisateurs. Un retour conclu par une défaite face à l’Espagnole Paula Badosa (1-6, 6-4, 6-3). Halep, 32 ans, est repartie à zéro dans le classement mondial. Son cas est susceptible d’entraîner des changements dans le cadre du règlement de compétition dans le sens où les sportifs suspendus et dont la suspension a été réduite ou annuléepourraient récupérer une partie de leurs points. Le Tribunal arbitral du sport de Lausanne a réduit de 4 ans à 9 mois la suspension pour dopage de la Roumaine qui aurait pu revenir sur le terrain depuis juillet dernier. Une telle décision l’aurait propulsée parmi les cent meilleures joueuses du monde.