La semaine du 17 au 23 septembre 2018
Le sommet de l’Initiative des Trois Mers
Corina Cristea, 22.09.2018, 09:16
Le sommet de l’Initiative des Trois Mers, plate-forme politique flexible lancée en 2015, a réuni à Bucarest, au début de cette semaine, des leaders des 12 Etats membres de l’UE situés dans le voisinage des mers Baltique, Adriatique et Noire. Deux premières ont été retenues lors du sommet : la participation du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et la tenue du Forum d’affaires de l’Initiative des Trois Mers. Le sommet a été une réussite, avec des résultats manifestes, a estimé Klaus Iohannis, le président de la Roumanie, pays hôte du sommet que l’on cite «Le plus important a été, probablement, le fait d’avoir exprimé le soutien politique pour une liste de projets d’interconnexion régionaux prioritaires dans les secteurs de l’énergie, des transports et du numérique. Cette liste repose sur les contributions des Etats participants à l’Initiative, y compris la Roumanie. La sélection des projets a pris en compte des critères tels l’impact régional, la faisabilité économique, la compatibilité avec les priorités et les politiques de l’Union européenne. »
L’Initiative des Trois Mers vient appuyer l’objectif commun de l’UE visant au rapprochement entre l’Est et l’Ouest du continent, a précisé la commissaire européenne à la politique régionale, Corina Creţu dans une déclaration «C’est une initiative importante et légitime, qui contribue au développement régional, amplifiant ainsi le processus de cohésion à l’échelle de l’Union européenne. Elle peut offrir prospérité et sécurité à tous les Etats membres. La Commission européenne estime que ce sommet est une opportunité unique de réaffirmer l’importance, pour l’ensemble de l’UE, d’un haut degré de connectivité en Europe Centrale et Orientale, qu’il s’agisse de l’énergie, des transports ou du numérique. »
Invité spécial au Sommet de Bucarest, le secrétaire américain à l’énergie, Rick Perry, a assuré que l’Europe pouvait compter sur les Etats-Unis, en tant que partenaire de confiance dans ce secteur, étroitement lié à la sécurité nationale.
Référendum pour redéfinir la famille
Le gouvernement de gauche de Bucarest a approuvé, ce mardi, les détails techniques de l’organisation, les 6 et 7 octobre prochains, du référendum sur la redéfinition de la famille. La Cour constitutionnelle avait décidé, la veille, que les dispositions de la Constitution du pays étaient respectées par la loi de révision de la Loi fondamentale dans le sens de redéfinir la famille comme reposant sur le mariage librement consenti entre un homme et une femme et non plus entre les époux, comme c’est le cas actuellement. Cette loi résulte d’une initiative citoyenne, portée par des organisations chrétiennes, adeptes de la famille traditionnelle, initiative qui a collecté 3 millions de signatures, mais qui est contestée par des associations de défense des droits et des libertés civiles, y compris pour les minorités sexuelles. La première ministre Viorica Dăncilă a demandé aux institutions chargées d’organiser le référendum de faire preuve de responsabilité et de démarrer d’urgence les actions nécessaires. De hauts prélats de l’Eglise orthodoxe, majoritaire en Roumanie, ont exhorté leurs fidèles à voter « oui » au référendum. En revanche, les représentants de « Respect. Platforma pentru Drepturi şi Libertăţi/La plate-forme pour les Droits et les Libertés », réunissant 110 organisations, appellent à boycotter le référendum, pour que cette initiative, qu’ils jugent nuisible et dangereuse, ne soit pas adoptée.
Réunion au sommet à Salzbourg
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé, à l’issue de la réunion informelle des leaders européens de Salzbourg, en Autriche, que l’Union européenne souhaitait finaliser les négociations sur le Brexit avant le mois d’octobre et convoquer un nouveau sommet en novembre pour acter l’accord avec Londres. L’agenda du sommet, où la Roumanie a été représentée par le président Klaus Iohannis, a également inclus la migration et la sécurité intérieure comme thèmes principaux des débats. La présidence autrichienne du Conseil de l’UE a présenté un état des lieux concernant l’application de deux nouveaux concepts lancés cet été, à savoir les plates-formes de débarquement des migrants à l’extérieur de l’UE et les centres contrôlés à l’intérieur de celle-ci. Au nom de la Roumanie le président roumain Klaus Iohannis a plaidé pour une collaboration intense post-Brexit avec les autorités de Londres en matière de sécurité et de politique étrangère. Bucarest souhaite que l’UE parle d’une seule voix, cohérente, dans le processus de négociation avec les Britanniques, afin d’obtenir un accord équitable pour toutes les parties. Par ailleurs, au sujet de la sécurité intérieure de l’espace communautaire, le président Iohannis a affirmé que la Roumanie souhaitait des frontières européennes renforcées aussi bien à travers des textes règlementaires que par une augmentation des effectifs de l’agence Frontex.
Les travaux du Comité exécutif du PSD
Le leader social- démocrate, Liviu Dragnea a été reconfirmé vendredi dans ses fonctions après avoir gagné un vote de confiance lors de la réunion du Comité exécutif du PSD. L’occasion pour M. Dragnea d’annoncer une nouvelle réunion de la direction sociale – démocrate en octobre, quand un remaniement pourrait avoir lieu. La réunion de vendredi est intervenue suite une lettre ouverte publiée par des membres de haut rang du parti. Les signataires du document soutenaient entre autres que la situation juridique de Liviu Dragnea est devenue une source de vulnérabilité pour le parti, en particulier dans la perspective des élections européennes de 2019 et des élections locales et législatives prévues en 2020. Ils ont également demandé que la première ministre, Viorica Dancila, aussi présidente exécutive du PSD, assure l’intérim à la tête du parti jusqu’à l’organisation d’un congrès extraordinaire. (Trad. : Ileana Ţăroi)