La semaine du 17 au 23 octobre 2022
Le Conseil européen
se penche sur la thématique énergétique
Mihai Pelin, 23.10.2022, 10:14
Le Conseil européen
se penche sur la thématique énergétique
Au Conseil européen à Bruxelles, le président roumain Klaus
Iohannis a déclaré qu’il falait trouver des solutions sur le long terme pour
produire suffisamment d’énergie à un prix décent. Il a ajouté qu’il était
satisfait de la proposition européenne visant à encadrer les prix de l’énergie,
précisant que la Roumanie était d’accord avec les nouvelles mesures proposées.
Dans ce contexte, le chef de l’Etat a également fait référence à la
diversification des ressources en énergie, allant de l’énergie verte à
l’exploitation gazière en mer Noire. La présidente de la Commission européenne,
Ursula von der Leyen, est favorable à l’achat en commun de gaz naturel
par les Etats membres, un éventuel plafonnement des prix, la formation d’un
consortium européen des compagnies gazières et la mise en place d’accords de
solidarité entre Etats voisins. A l’agenda de la réunion se trouvait également
l’analyse de l’évolution de la guerre menée par la Russie en Ukraine, en accord
avec les engagements européens de continuer à soutenir l’Ukraine sur les plans
politique, financier, humanitaire et militaire.
De l’argent européen pour aider la
Roumanie à faire face à la flambée des prix de l’énergie
La Roumanie va
recevoir 2,2 milliards d’euros de la part de l’UE afin d’aider les populations
vulnérables et les entreprises à faire face à la majoration des factures
d’énergie, après que la Commission européenne a décidé que 10 % des fonds non
alloués de la période de programmation 2014 – 2020 pouvaient être orientés vers
d’autres formes de soutien. Selon le premier ministre roumain Nicolae Ciuca,
ces fonds permettront non seulement d’aider les familles dans le besoin en
couvrant une partie des factures d’énergie et en émettant des bons d’achat, mais
aussi à soutenir les petites et moyennes entreprises et à créer des
emplois.
Les syndicats protestent en Roumanie
Plusieurs manifestations de protestation ont eu lieu cette
semaine en Roumanie. Les syndicalistes ont dénoncé les salaires trop bas par
rapport aux prix trop élevés. Lundi, plusieurs syndicats membres de la
principale organisation syndicale, Cartel Alfa, ont envoyé des convois pour sillonner le pays et organiser des protestations dans différentes villes avant
de se réunir jeudi dans la capitale, Bucarest, pour une ample manif. Les
syndicalistes demandent au gouvernement de contrôler les prix et les taxes sur
les profits supplémentaires, d’augmenter les salaires et les pensions de
retraite, de débloquer les négociations collectives et d’appliquer
intégralement et sans discrimination la Loi des salaires dans le secteur
public, sans oublier la Loi portant sur le Statut du personnel du domaine
ferroviaire.
Les lois de la justice, adoptées au Parlement
Les 3 lois initiées par le
ministère roumain de la Justice, qui visent le Conseil supérieur de la
Magistrature, l’Organsation judiciaire et le Statut des juges et des
procureurs, ont été adoptées par le Sénat de Bucarest, qui est la chambre
décisionnelle dans ce cas. L’opposition, dont notamment l’Union Sauvez la
Roumanie (USR) critique pourtant les trois textes, et notamment la manière dont
les débats ont eu lieu à ce sujet, accusant aussi le pouvoir de ne pas avoir
attendu l’avis consultatif de la Commission de Venise en ce sens. En réplique,
la coalition formée du Parti Social-démocrate, du Parti national libéral et de
l’Union démocrate magyare de Roumanie affirme que les trois actes normatifs ont
été élaborés dans le respect des recommandations faites par les institutions
européennes compétentes en la matière. N’empêche, les parlementaires de l’USR
et de l’Alliance pour l’Union de la Roumanie (les deux d’opposition) et des
parlementaires non affiliés appartenant au parti appelé La Force de la Droite
ont saisi la Cour Constitutionnelle au sujet des trois lois mentionnées.
Motion rejetée
contre le ministre de l’Intérieur
Mercredi, la Chambre des députés de
Bucarest a rejeté la motion simple contre le ministre de l’Intérieur, Lucian
Bode, déposée par l’USR et des élus nationaux non affiliés à un groupe
parlementaire, membres du parti La Force de la Droite. Ceux-ci ont demandé à
Lucian Bode de quitter son fauteuil de ministre pour ne pas avoir réussi à
réformer l’Institution qu’il dirige. Les signataires de la motion dénoncent
notamment la manière dont a été fait l’appel d’offre pour l’acquisition de 600
automobiles BMW, dont sera dotée la Police Roumaine. En même temps, ils
accusent le ministre d’avoir classé Secret défense sa thèse de doctorat, même
avant sa publication. Pour sa part, Lucian Bode a rejeté ces accusations et
affirmé que le texte de la motion à son encontre était parsemé de mensonges.
Décisions
concernant l’adhésion de la Roumanie à Schengen
Les autorités de Bucarest ont salué la résolution adoptée
mardi, par le Parlement européen qui soutient à une large majorité de voix,
l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à Schengen. C’est la quatrième
résolution en ce sens votée par l’Assemblée législative européenne. Par contre,
le Parlement hollandais a adopté jeudi une résolution qui demande au Gouvernement
des Pays-Bas de rester prudent quant à l’adhésion de la Roumanie et de la
Bulgarie à l’espace Schengen. Les parlementaires demandent à l’exécutif dirigé
par Mark Rutte de ne pas faire de pas irréversible en vue de l’extension de
l’espace de libre circulation, avant d’avoir effectué des investigations
supplémentaires sur la surveillance par ces deux pays de leurs frontières. A
l’heure actuelle, tous les Etats de l’UE font partie de l’espace Schengen, à
l’exception de 5 pays : la Bulgarie, de la Croatie, de Chypre, de
l’Irlande et la Roumanie. Les autorités roumaines rappellent que la Roumanie
remplit les critères techniques et réaffirment que le pays est prêt à faire
partie de l’espace européen de libre circulation. Cette décision doit être
prise à l’unanimité du Conseil européen qui se réunira le 8 décembre prochain.
Ample
exercice militaire sur le Danube
Plus de 300 militaires roumains ont participé à un
ample exercice appelé Danube Protector 22 sur le bras de Sfântu Gheorghe, un
des 3 bras par lesquels le Danube se jette dans la mer Noire. Ils font partie
de la Flottille fluviale « Mihail Kogalniceanu », unique en son genre
au sein de l’OTAN et première force de réaction en cas de menace dans la région
du Danube. Parallèlement, les premiers convois de technique
militaire envoyés par la France en Roumanie sont déjà en cours de route vers la
base militaire de Cincu (centre). Cela vu que récemment la France a décidé de
renforcer sa présence au sein du groupement tactique de l’OTAN sis en Roumanie,
en y envoyant des chars Leclerc et des transporteurs blindés. D’ailleurs, c’est
la France qui dirige le groupement tactique Otanien de Roumanie, plusieurs
centaines de militaires français se trouvant déjà sur la base de Cincu. Tout
cela a lieu dans le contexte où, sur toile de fond de la guerre en Ukraine,
l’OTAN se voit obligée de renforcer son Flanc Oriental, en créant 4 nouveaux
groupements tactiques – en Slovaquie, en Hongrie, en Bulgarie et en Roumanie. (Trad.
Clémence Lheureux, Valentina Beleavschi)