La semaine du 17 au 23 mars 2025
11 candidats sont en lice pour le fauteuil présidentiel en Roumanie / Des perquisitions chez les influenceurs qui ont contribué à la campagne électorale menée sur TikTok par rus Călin Georgescu / La Roumanie aide la Macédoine du Nord / Le Livre Blanc sur la défense européenne a été présenté à Bruxelles / Pas de nouvelles officielles concernant le report de l’admission de la Roumanie au programme Visa Waiver

Leyla Cheamil, 23.03.2025, 11:00
11 candidats en lice pour le fauteuil présidentiel en Roumanie
La liste des candidats à l’élection présidentielle roumaine de mai prochain est définitive, après que la Cour Constitutionnelle a rejeté, jeudi, les dernières contestations. Au total, 11 candidats sont désormais en lice, dont 7 représentent des partis ou alliances politiques et 4 sont des indépendants. Parmi les candidats des formations politiques, l’ancien leader libéral, Crin Antonescu représente l’alliance gouvernementale formée du Parti Social-Démocrate (PSD), du Parti National Libéral (PNL) et de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR). Le même Crin Antonescu s’était porté candidat libéral à l’élection présidentielle de 2009, se classant en 3e position au premier tour de scrutin. Arrivée en 2e position au scrutin présidentiel annulé à la fin de l’année dernière, la présidente de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), Elena Lasconi a décidé de reposer sa candidature. Également en lice en tant que candidat indépendant : le maire général de la capitale, Nicusor Dan. Autre candidat indépendant : Victor Ponta, récemment exclu du PSD pour cette démarche. Pour rappel, il a été leader social-démocrate et premier ministre entre 2012 et 2015. Et ce ne sont là que quelques exemples.
Convoquées lundi par le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, les autorités en charge de l’organisation des électons présidentielles ont examiné l’état des préparatifs en vue du scrutin du mois de mai, pour conclure que les démarches étaient conformes à la programmation d’un point de vue logistique. Les autorités insistent sur la nécessité d’avoir une bonne coordination, surtout pour la campagne électorale menée en ligne. De son côté, Ilie Bolojan a assuré à plusieurs reprises qu’il ferait de son mieux pour que ces élections soient organisées de manière correcte, libre et transparente et pour qu’elles reflètent un débat politique dynamique et l’engagement pour la liberté d’expression.
Pour précision, la campagne électorale de cette élection présidentielle démarrera le 04 avril. Puis, le dimanche 04 mai, les Roumains sont appelés aux urnes pour le premier tour du scrutin présidentiel roumain, alors que dans la diaspora ils auront 3 jours à leur disposition pour aller voter. Enfin, le second tour est prévu le dimanche 18 mai en Roumanie, avec toujours trois jours de vote mis à la disposition des Roumains se trouvant à l’étranger.
Des perquisitions chez les influenceurs qui ont contribué à la campagne électorale sur TikTok de Călin Georgescu
Les procureurs roumains ont placé sous surveillance plusieurs influenceurs ayant reçu ou versé des fonds à la fin de l’année 2024 pour promouvoir, sur TikTok, la campagne électorale de l’ancien candidat indépendant et extrémiste pro-russe, Călin Georgescu. Jeudi, les autorités ont mené une série de perquisitions dans la capitale ainsi que dans neuf départements du pays. Parmi les lieux visés figurait une nouvelle fois le domicile de Bogdan Peşchir, identifié par les services de renseignement roumains comme l’un des principaux financiers de cette campagne, avec un investissement estimé à plus de 380 000 euros sur la plateforme TikTok.
Ces opérations ont également ciblé des membres d’un clan mafieux qui auraient été rémunérés via TikTok pour assurer la promotion du même candidat, dont le discours ouvertement pro-russe et anti-occidental avait suscité la controverse. Selon des documents récemment déclassifiés par le ministère de l’Intérieur et les services de renseignement, ces influenceurs étaient impliqués non seulement dans la diffusion de messages de propagande, mais aussi dans l’achat de votes. L’enquête en cours vise à établir les connexions entre les individus perquisitionnés et d’autres acteurs susceptibles d’avoir participé à cette fraude électorale, tout en cherchant à préciser les mécanismes de financement mis en place pour rémunérer ces opérations d’influence.
La Roumanie aide la Macédoine du Nord
Quatre patients blessés dans le dévastateur incendie d’une discothèque en Macédoine du Nord ont été transportés à Bruxelles à bord d’un avion Spartan des Forces de l’air roumaines, doté pour effectuer des missions spéciales. Une équipe mixte de médecins roumains et belges a suivi les patients durant le vol entre Skopje et Bruxelles, dans le cadre d’une mission faisant partie du Mécanisme européen de protection civile, mis en place en 2001 par l’UE. Au total, 59 jeunes ont perdu la vie dans l’incendie survenu dans une discothèque de Macédoine du Nord et 196 autres ont été blessés, dont une vingtaine d’enfants. Cette tragédie a eu des échos importants en Roumanie, étant similaire au cas de la discothèque Colectiv de Bucarest, elle aussi détruite par le feu en 2015, lors d’un concert de musique rock, faisant à 60 morts et plus de 180 blessés. Dans les jours qui ont suivi, les amples manifestations de rue dénonçant un système corrompu, ont entraîné la démission du premier ministre social-démocrate de l’époque, Victor Ponta.
Le Livre Blanc sur la défense européenne
Réunis à Bruxelles, les dirigeants des 27 États membres de l’Union européenne ont approuvé le Livre blanc sur la défense européenne, une initiative portée par la Commission européenne mettant l’accent sur l’acquisition d’armements issus de la production européenne, en rupture avec la dépendance traditionnelle aux équipements américains. Présent à cette réunion, le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, a souligné que le Conseil européen avait examiné les moyens d’accélérer la mise en œuvre des mesures visant à renforcer la défense européenne, tout en réaffirmant que l’OTAN demeure le pilier central de la sécurité collective. « Cela signifie que, dans la période à venir, les États membres pourront procéder à des acquisitions communes en matière de défense, offrant ainsi une opportunité pour l’industrie nationale de s’intégrer aux chaînes de production européennes et mondiales », a-t-il déclaré. Il a ajouté qu’en conséquence, les ministères roumains de la Défense et de l’Économie analyseront les possibilités de financement dans le cadre de partenariats européens dédiés à la défense.
Pas de nouvelles officielles concernant le report de l’admission de la Roumanie au programme Visa Waiver
Enfin, sur toile de fond des rumeurs selon lesquelles Washington pourrait reporter l’admission de la Roumanie au programme Visa Waiver d’exemption de visas, le ministère roumain des Affaires Etrangères annonce dans un communiqué, que pour l’instant, il n’y a aucune communication officielle concernant la modification de la date envisagée pour la mise à jour du système ESTA d’autorisation des voyages aux Etats-Unis pour les ressortissants roumains. « Le programme Visa Waiver est un partenariat de sécurité », précise encore la diplomatie roumaine, se disant persuadée que « l’admission de la Roumanie aidera à renforcer la sécurité des frontières et à lutter contre la migration illégale ». Tout cela dans le contexte où, selon plusieurs articles parus dans la presse roumaine, l’administration Trump envisagerait un report de deux mois de l’introduction de la Roumanie dans le système d’exemption de visas, invoquant des raisons techniques. A noter que la Roumanie devrait y figurer à partir du 31 mars.