La semaine du 17 au 22 octobre 2016
Le président de la Roumanie participe au Conseil européen de Bruxelles
Roxana Vasile, 22.10.2016, 15:09
Le président de la Roumanie participe au Conseil européen de Bruxelles
Les citoyens roumains n’auront plus besoin de visas pour se rendre au Canada, a fait savoir le président Klaus Iohannis, qui a participé au Conseil européen de Bruxelles. Après des négociations intenses, Bucarest et Ottawa ont convenu que les ressortissants roumains ayant déjà voyagé au Canada n’auraient plus besoin de visas à commencer de mai 2017 ; les visas canadiens seront supprimés pour l’ensemble des ressortissants roumains à partir du 1er décembre 2017. La Roumanie et la Bulgarie étaient les seuls Etats membres de l’UE dont les citoyens avaient toujours besoin d’un visa pour se rendre au Canada ; les deux pays conditionnaient la signature de l’accord commercial entre l’UE et le Canada par la suppression des visas. Bucarest renonce donc à s’opposer à cet accord. Par ailleurs, le président Klaus Iohannis a déclaré, également à Bruxelles, que la Roumanie s’impliquerait à fond dans la négociation du statut des immigrants du Royaume Uni, dans le cadre des pourparlers pour le Brexit.
Le chef de l’Etat roumain s’est entretenu jeudi avec la première ministre britannique, Theresa May, et a constaté le souhait partagé que les négociations soient justes. Le président Klaus Iohannis : Nous ne voulons pas que les ressortissants roumains vivant en Grande Bretagne subissent des pressions inutiles. J’ai trouvé beaucoup de bienveillance, madame la première ministre m’a assuré qu’elle s’impliquerait personnellement pour que de tels incidents ne se produisent ni avant ni après le Brexit. »
La motion simple « Le mensonge peut aussi tuer »
Le premier ministre Dacian Ciolos a pris acte de la motion simple contre la ministre de la justice, Raluca Pruna, votée cette semaine au Parlement de Bucarest, mais il considère que la ministre doit conserver ses fonctions. Le porte-parole du gouvernement, Liviu Iolu, a expliqué que les élus n’avaient pas eu d’objections concernant le mandat ministériel, mais seulement certaines déclarations publiques de Raluca Prună. Dans cette motion simple, intitulée « Le mensonge peut aussi tuer », les députés du Parti social-démocrate demandaient la démission de la ministre de la Justice en raison de plusieurs déclarations faites, le 6 octobre, à une réunion du Conseil supérieur de la magistrature.
La responsable roumaine y avait avoué avoir menti à la Cour européenne des droits de l’homme au sujet des fonds alloués aux prisons roumaines. Avant le vote au parlement, Raluca Prună s’est adressée aux élus : « Il faudrait construire un consensus politique et social sur des sujets stratégiques, qui couvrent plusieurs cycles gouvernementaux. Le temps est peut-être venu de mieux regarder autour de nous et d’accepter le fait qu’un nombre croissant de citoyens savent très bien le genre de pays qu’ils souhaitent avoir et qu’ils regardent d’un œil critique nos actions. Une justice indépendante ne peut pas être une justice sous-financée, à l’infrastructure précaire, suffoquée par des demandes en tous genres et avec une telle charge de travail, comme c’est le cas en Roumanie. »
Controverses autour de la conversion des crédits en francs suisses
Nombre de Roumains qui avaient contracté des prêts en francs suisses pendant le boom économique de la seconde moitié des années 2000 ont vu leurs mensualités doubler en janvier 2015, après le passage au franc fort. Par conséquent, mardi, la Chambre des députés, en tant que chambre décisionnelle, a adopté à l’unanimité la loi de la conversion en devise nationale de tous les prêts en francs suisses, au taux de change du moment de l’octroi du crédit. Au début, ce projet de loi était censé avoir un impact social majeur, puisqu’il concernait exclusivement les personnes aux revenus modestes, qui ne pouvaient plus rembourser leurs mensualités. Par la suite, le seuil d’endettement du bénéficiaire d’au moins 50%, la limite maximale de 250 mille francs suisses et d’autres éléments importants ont été éliminés du texte. Dans sa nouvelle version, cette loi sert aussi aux personnes ayant emprunté d’importantes sommes d’argent et qui ont les moyens de rembourser leurs prêts.
Les représentants des partis politiques affirment que cette loi est censée réparer une injustice et que les banques devraient revoir leur attitude à l’égard de leurs clients. Pour la Banque centrale de Roumanie, la loi votée mardi par les députés serait discriminatoire, puisqu’elle favorise les quelques 50 mille Roumains qui remboursent des crédits en francs suisses. L’acte normatif pourrait aussi constituer un précédent dangereux, car les Roumains, beaucoup plus nombreux, ayant contracté des prêts en euros pourraient eux-aussi demander des mesures similaires, ce qui mettrait le système bancaire roumain devant des risques majeurs.
Aux yeux du gouverneur de la Banque centrale roumaine, Mugur Isarescu, le principal risque de l’adoption de lois similaires, c’est de rendre superflue la discipline contractuelle. Afin d’entrer en vigueur, la loi de la conversion des crédits en francs suisses doit être aussi promulguée par le président Klaus Iohannis.
La surveillance vidéo du dépouillement des bulletins de vote
Les préparatifs en vue du scrutin législatif du 11 décembre battent leur plein en Roumanie. Lundi, un projet de décision gouvernementale, publié sur le site du Ministère de l’Intérieur, stipule que la dernière partie du processus de vote sera filmé. Les enregistrements seront mis à la disposition du Service de télécommunications spéciales, qui les gardera trois jours, avant de les détruire. Ce sera pour la première fois que le dépouillement des bulletins de vote sera filmé, selon le modèle de l’examen de baccalauréat, afin d’éviter toute suspicion de fraude. Le ministre de l’Intérieur, Dragos Tudorache, a informé les préfets que l’objectif de cette mesure était de dérouler les élections les moins contestées de l’histoire de la Roumanie.