La semaine du 17 au 22 janvier 2022
Newsroom, 22.01.2022, 00:29
La pandémie se poursuit en Roumanie
La Roumanie a rapporté jeudi et vendredi plus de 19 000 nouveaux cas de contamination au coronavirus dépistés en 24 heures, soit un record absolu. Pourtant, le taux de mortalité associé est dix fois inférieur à celui enregistré en octobre dernier pour le même nombre de cas. L’intérêt pour la vaccination reste très faible, le nombre quotidien de Roumains ayant reçu au moins une dose ne dépassant pas les 4 000. La Roumanie recense 8 millions de personnes vaccinées d’au moins une dose, donc un taux de couverture vaccinale de 47,5 % de la population éligible, âgée de plus de 12 ans. A partir du 26 janvier, le pays commencera à faire vacciner aussi les enfants de 5 à 11 ans. En attendant, le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, a annoncé qu’un traitement antiviral innovateur serait bientôt disponible en Roumanie aussi. A l’heure où l’on parle, les hôpitaux ont un taux d’occupation de 22 %, ce qui permet aux écoles de continuer les cours en présentiel.
Les professeurs et les chauffeurs de la Société de transports publics bucarestois font la grève
Les syndicalistes de l’Education nationale ont repris leurs protestations par une grève d’avertissement de deux heures. Ils réclament au gouvernement une majoration salariale de 16 % promise depuis deux ans déjà, conformément à une loi datant de 2017. Ils exigent aussi une enveloppe majorée, soit 6 % du PIB pour l’Education, des primes pour les heures supplémentaires et plus de postes disponibles pour les enseignants. Autant de revendications pertinentes, a affirmé le ministre de tutelle, Sorin Cîmpeanu, qui a pourtant appelé les protestataires à comprendre que ce n’est pas le moment de faire la grève vu le contexte pandémique actuel. Par ailleurs, mécontents de voir leurs salaires stagner, les syndicalistes de la Société de transports publics bucarestois sont entrés en grève eux aussi, ce qui a bouleversé le trafic et le quotidien des deux millions de Bucarestois.
Nouvelles mesures pour réduire les factures d’énergie
Dans une tentative de protéger les consommateurs roumains de la flambée des prix de l’énergie, le gouvernement roumain a abaissé les limites du plafond et de majorer celles de la consommation. Décidées par la coalition au pouvoir, les nouvelles mesures seront en vigueur du 1er février au 31 mars. Ainsi, dans le cas de l’électricité, le prix dans le cas des ménages passera de 1 leu à 0,8 bani pour un kW, tandis que la limite de consommation augmentera 300 à 500 kW. Dans le cas des PME, le prix sera gelé à 1 leu par kW. Quant au gaz, le tarif baissera de 0,37 à 0,31 lei par kW et la limite de consommation pour les 5 mois à venir passera de 1 000 à 1 500 kw. Les fournisseurs qui ont mal calculé les factures, ignorant la loi, devront les refaire. Il sera interdit de débrancher les consommateurs ou de leur faire payer des pénalités de retard sur les factures impayées. Les mesures seront mises en place par un décret d’urgence qui sera adopté la semaine prochaine.
Le Plan national de lutte contre le cancer
Bucarest a lancé cette semaine le Plan national de lutte contre le cancer, qui fixe des objectifs réalistes et mesurables, définit un trajet type du patient et met l’accent sur l’encouragement et le financement complémentaire des investigations médicales. L’année dernière, la Commission européenne lançait le Plan européen de lutte contre le cancer qui alloue 4 milliards d’euros pour financer des programmes de prévention, de recherche et de traitement du cancer au niveau de l’UE. Ultérieurement, la Roumanie a mis en place un groupe de travail pour adapter le plan européen à la législation nationale. La Roumanie dispose actuellement d’un Programme national de lutte contre le cancer géré par la Caisse nationale d’assurance maladie, par lequel une partie des traitements et des analyses des malades du cancer sont remboursés, auquel s’ajoutent des programmes de prévention déroulés par le biais du ministère de la Santé. Le chef de l’Etat a souligné qu’à présent la Roumanie a la chance, mais aussi les moyens de repenser le système de santé, vulnérabilisé par l’absence d’investissements ces dernières décennies.
La Roumanie dans le contexte OTAN-Russie
Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a salué l’annonce de son homologue américain, Joe Biden, quant à un possible renforcement de la présence militaire américaine en Roumanie, sur le Flanc est de l’OTAN, si la situation sécuritaire l’impose. Le Partenariat stratégique roumano-américain, tout comme la solidarité des alliés sont très forts, a précisé M Iohannis dans un message sur Twitter. Et lui d’ajouter que la Roumanie renforcera aussi son partenariat avec la France, notamment dans la région de la mer Noire. Cette annonce intervient après que le président français, Emmanuel Macron, a fait part de la disponibilité de son pays d’envoyer des troupes en Roumanie dans le cadre des missions de l’OTAN. Les annonces de Paris et Washington surviennent dans un moment tendu en Europe de l’Est où la Russie a massé plus de 100 000 soldats à sa frontière avec l’Ukraine. Le Kremlin a appelé l’OTAN à retirer ses troupes déployées dans les Etats membres d’Europe de l’Est, y compris de Roumanie.
Assistance financière pour la République de Moldova
Le gouvernement de Bucarest a approuvé le mémorandum en vertu duquel la Roumanie pourra continuer à fournir une assistance technique et financière à la République de Moldova dans plusieurs domaines, afin de soutenir son parcours européen. C’est une décision importante et nécessaire, car le précédent accord de ce type, signé le 27 avril 2010, n’est plus en vigueur depuis le 28 mars dernier. La présente décision de Bucarest ouvre la voie aux négociations et à la signature d’un nouvel accord concernant la mise en œuvre du programme d’assistance sur la base d’une aide financière de 100 millions d’euros.