La semaine du 16 au 23 avril 2018
La cheffe des procureurs anticorruption garde ses fonctions
Corina Cristea, 21.04.2018, 14:29
Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a rejeté, lundi, la demande de révocation de ses fonctions de la cheffe de la Direction nationale anti-corruption, Laura Codruţa Kovesi. Cette demande formulée par le ministre de la justice Tudorel Toader avait déjà reçu l’avis négatif de la section de procureurs du Conseil Supérieur de la Magistrature. « Les arguments ne m’ont pas convaincu » a expliqué le chef de l’Etat. Pour sa part, le ministre Tudorel Toader, accuse la cheffe des procureurs anti-corruption d’avoir excédé ses pouvoirs et d’avoir endommagé l’image de la Roumanie à l’étranger. Peu après l’annonce faite par le président du pays, il a fait connaître sur les réseaux sociaux son intention d’en saisir la Cour constitutionnelle. Sa démarche est soutenue par le Parti Social Démocrate (principale formation politique de la coalition au pouvoir) et par la première ministre Viorica Dăncilă. Quant au Parti libéral, d’opposition, il se félicite de la décision du président Klaus Iohannis de rejeter la demande de révocation de ses fonctions de Laura Codruţa Kövesi et qualifie de ridicules les accusations formulées contre cette dernière par le ministre de la Justice. Enfin, l’Union Sauvez la Roumanie, toujours dans l’opposition, juge tout à fait naturel le refus du président.
Protestations dans les hôpitaux
En Roumanie, les syndicats des professionnels de la Santé ont annoncé jeudi le calendrier des mouvements de protestation qu’ils organiseront dans la période suivante sur fond des mécontentements salariaux. Un ample mouvement de protestation est prévu le 26 avril, à Bucarest, avant une grève d’avertissement d’une heure, lancée le 7 mai et une autre, générale, prévue le 11 mai. Les médecins ont déploré la baisse des revenus jusqu’à 300 euros de moins, suite à l’application d’un nouveau règlement qui limite à 30% les suppléments de salaire. La ministre de la Santé, Sorina Pintea, a annoncé que les hôpitaux devraient couvrir ces diminutions de salaires à partir de leurs propres budgets et que ces dépenses seront ensuite couvertes par le gouvernement. La première ministre roumaine Viorica Dancila a demandé aux ministres de la Santé, de l’Emploi et des Finances de trouver une solution pour résoudre les problèmes liés aux salaires dans le système public de santé.
Coopération roumano-italienne
L’Italie souhaite investir en Roumanie, notamment dans les domaines de l’agriculture, des Technologies, de l’énergie ou encore de la défense. C’est ce qu’a déclaré jeudi le premier ministre démissionnaire de l’Italie, Paolo Gentiloni. Il s’est entretenu à Bucarest avec le président roumain Klaus Iohannis et avec la première ministre Viorica Dăncilă sur les relations bilatérales roumano-italiennes, considérées comme des relations privilégiées par les deux parties. L’Italie est un partenaire stratégique de la Roumanie, le taux des échanges commerciaux s’élevant à près de 14 milliards d’euros en 2017, soit un niveau record pour la dernière décennie. Les investissements italiens en Roumanie sont extrêmement variés, a souligné la cheffe du gouvernement de Bucarest. La communauté roumaine d’Italie a également figuré à l’agenda des pourparlers des deux premiers ministres. L’occasion pour Paolo Gentiloni de remarquer la très bonne intégration dans la société italienne des 1,3 millions de Roumains établis dans son pays. A son tour, le président roumain Klaus Iohannis s’est déclaré content de la situation des Roumains vivant en Italie: « Nous sommes tous les deux très contents du fait que les deux communautés soient non seulement acceptées mais parfaitement intégrées. Les Italiens sont très bien intégrés en Roumanie et je pense surtout la forte communauté d’hommes d’affaires italiens. A son tour, la communauté roumaine d’Italie, qui est très nombreuse d’ailleurs, vu qu’un million 300 mille Roumains y vivent, est très bien intégrée et parfaitement tolérée en Italie. » L’avenir de l’espace communautaire et la présidence tournante de l’UE que Bucarest assurera à compter du 1er janvier 2019 ont également figuré à l’agenda des pourparlers roumano-italiens.
Răzvan Burleanu, nouveau mandat à la tête de la FRF
Le président en exercice de la Fédération Roumaine de Football, Răzvan Burleanu, a été reconduit mercredi pour un nouveau mandat de 4 ans, ayant réuni 168 voix sur 254 membres affiliés de la Fédération. Son principal contre-candidat, l’ancien joueur Ionuţ Lupescu, membre de la soit disant « génération d’or du football roumain » des années 90, n’a recueilli que 78 voix. Ce qui a compté le plus, a été le fait que, tout au long de son mandat, Răzvan Burleanu a vivement soutenu les petits clubs, les équipes d’amateurs et le football féminin, si bien que sa victoire ait été assurée justement par les représentants des équipes des divisions inférieures. Selon la presse sportive, deux clubs de la Ligue 1 seulement ont voté pour M Burleanu : CFR Cluj et FC Botosani. « Je serai un président qui fera tout pour l’unité. Une unité de tous ceux qui veulent agir positivement » a affirmé Razvan Burleanu juste après le décompte des voix.