La semaine du 16 au 22 décembre
Corina Cristea, 21.12.2019, 11:50
30 ans depuis la révolution anticommuniste de
décembre 1989
Les
Roumains marquent ces jours-ci les 30 années écoulées depuis la révolte
anti-communiste éclatée à Timisoara, dans l’ouest du pays, en décembre 1989,
avant de se propager par la suite dans toutes les grandes villes roumaine et
culminer par la fuite de Nicolae Ceausescu. La Roumanie est le seul pays
ex-communiste où le passage vers la démocratie s’est fait violemment et où les
anciens dirigeants ont été assassinés. L’historien, Constantin Corneanu,
directeur scientifique de l’Institut de la Révolution roumaine, affirme qu’à l’époque,
toute l’Europe avait le regard tourné vers la Roumanie en attendant le
changement de régime de Ceausescu: « Pratiquement,
toute l’Europe était dans une grande attente, sorte de réaction aux propos du
président français de l’époque, François Mitterrand. Le 23 novembre 1989, dans
une allocution au Parlement européen, le leader français affirmait à présent,
on n’attend que la voix du peuple roumain après que tous les autres peuples
étaient dans la rue aussi bien à Prague, à Varsovie, que dans le Berlin de
l’Est, à Budapest ou encore à Sofia. Les Roumains étaient donc restés les seuls
à ne pas bouger et tout le monde avait les yeux rivés sur nous pour voir si on
est capable de faire bouger les choses. Et on l’a été, mais à quel prix! »
Par
ailleurs, le Parlement européen a voté jeudi, à Strasbourg, à une large
majorité, une résolution sur la commémoration des 30 ans écoulés depuis la
révolution anticommuniste de décembre 1989 en Roumanie. Conformément à ce
document, le Parlement européen commémore et rend hommage aux victimes de la
révolution et à leurs familles, en soulignant que leur sacrifice a permis la
transition de la Roumanie vers la démocratie, l’Etat de droit et vers
l’économie de marché ainsi que l’adhésion ultérieure du pays à l’OTAN, en 2004,
et à l’UE en 2007. Les parlementaires européens sollicitent à l’Etat roumain
d’intensifier ses efforts pour que toute la lumière soit faite sur les
événements de décembre 1989. La commémoration des
trente années écoulées depuis la chute du communisme en Roumanie a été marquée
cette semaine par une séance festive au Parlement de Bucarest.
Le gouvernement Orban engage sa responsabilité
sur le projet de budget 2020
Le
gouvernement roumain a parachevé le projet de budget sur 2020, tout en décidant
d’engager sa responsabilité politique devant le Parlement de Bucarest en vue de
son adoption – une première pour la Roumanie. Le futur budget tablera sur une
croissance économique de 4,1%, sur un déficit budgétaire de 3,6% et sur un taux
d’inflation de plus de 3,1%. Peu de temps après la décision du Parti national libéral (PNL) et mécontent
que le document ne sera pas soumis aux débats et au vote du Parlement, le Parti social-démocrate (PSD) -
le plus grand parti parlementaire, en opposition – a menacé de contester le
projet à la Cour Constitutionnelle. Dans une interview à Radio Roumanie, le
premier ministre Ludovic Orban a affirmé que l’engagement de la responsabilité
représentait l’unique moyen pour que le budget soit adopté avant la fin de
l’année. Le premier ministre a de nouveau affirmé que les salaires dans la
fonction publique seraient majorés à partir de l’année prochaine et il a passé en
revue quelques mesures censées permettre de faire des économies au budget: « Nous avons décidé de geler les
indemnités des dignitaires, de réduire de 30% les subsides dévolues aux
partis politiques et puis, d’interdire le cumul du salaire et de la retraite
dans le secteur public. »
Le gouvernement
envisage pour l’année prochaine une hausse de 23% du budget de la sécurité
sociale et une majoration des pensions de retraite, à l’exception des celles
minimales des ceux qui n’ont pas cotisé.
Le président Klaus Iohannis dresse le bilan et
prête serment
Deux
jours avant l’inauguration de son un second mandat à la tête de l’Etat roumain,
le président Klaus Iohannis a dressé le bilan de ses cinq années d’activités.
Sur l’ensemble des objectifs qu’il s’est donnés, le chef de l’Etat a rappelé
les efforts faits pour maintenir la Roumanie sur la voie pro-européenne et
démocratique, en se bataillant contre toute menace censée détourner le pays de
sa trajectoire occidentale. Sur le plan national, le principal objectif fut
d’assurer le bon fonctionnement des autorités publiques.
Par
ailleurs, Klaus Iohannis a rappelé que contribuer à la création d’une Roumanie
éduquée c’était un nouveau projet qui lui tenait au cœur. Sur le plan
économique, le président a tenu à rappeler ses efforts pour stopper les dérapages
et maintenir le dialogue constructif qu’il a mené avec le milieu d’affaires.
Les premières sentences dans le dossier
Colectiv
Le
Tribunal de grande instance de Bucarest a rendu lundi un premier jugement dans
l’affaire de la boîte de nuit bucarestoise Colectiv, détruite en octobre 2015
par un incendie qui a fait 64 morts et plusieurs centaines de blessés. L’ancien
maire du 4-e arrondissement, Cristian Popescu-Piedone, a été condamné à 8 ans et
6 mois de prison ferme pour abus de fonctions relatif à la délivrance des avis
de fonctionnement pour la discothèque Colectiv. Les trois patrons de la boîte
de nuit devront purger 11 ans et 8 mois de prison ferme pour homicide
involontaire en forme aggravée, coups et blessures involontaires en forme
aggravée et non-observation des mesures
légales de santé et de sécurité au travail. Les patrons de la compagnie
d’artifices ont été condamnés à 12 ans et 8 mois de prison ferme,
respectivement 3 ans et 6 mois de prison, et deux pyrotechniciens – à 9 ans et
8 mois, et respectivement à 10 années de prison ferme. Deux sapeurs-pompiers de
l’Inspection pour les situations d’urgence de Bucarest, qui ont vérifié la
discothèque Colectiv sans prendre les mesures légales pour faire respecter les
normes de sécurité, ont été condamnés à des peines de 9 ans et 2 mois de prison
ferme. Les personnes condamnées dans ce dossier doivent verser, en solidaire,
des dommages-et-intérêts de plus de 50 millions d’euros aux survivants et aux
familles des victimes.