La semaine du 16 au 21 mars 2015
La Roumanie et son voisinage
Roxana Vasile, 21.03.2015, 13:00
La Roumanie et son voisinage
Bucarest entend être un acteur de premier rang dans la solution politique de la crise dans lest de lUkraine, affirmait mardi le président Klaus Iohannis, lors de sa visite officielle à Kiev. Lors de son entretien avec le chef de lEtat ukrainien, Petro Porochenko, le responsable roumain a répété que Bucarest appuyait la souveraineté, lunité et lintégrité territoriale de son voisin oriental, condamnant les actions agressives de la Russie, accusée dappuyer la rébellion sécessionniste du Donbass. Klaus Iohannis: « La position de la Roumanie est favorable au maintien du régime des sanctions de l’UE à l’adresse de la Fédération de Russie tant que l’accord de cessez-le-feu de Minsk n’est pas appliqué pleinement ou si la situation sur le terrain continue de se dégrader ».
Le président roumain souhaite, en égale mesure, renforcer les relations bilatérales avec lUkraine – plutôt distantes avant le début du conflit -, et soutenir le rapprochement de Kiev de lUE. Même approche en ce qui concerne la République de Moldova, dont le nouveau gouvernement dirigé par Chiril Gaburici doit mener à bien les engagements assumés par ce pays devant ses partenaires occidentaux. Lors de la session inaugurale du Conseil dassociation UE-République de Moldova, lundi, à Bruxelles, le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a souhaité que lUnion réponde à ses six partenaires ex-soviétiques en fonction des progrès réels enregistrés par ces derniers. En ce sens, la République de Moldova est le pays le plus avancé, a-t-il estimé: « Il y a déjà des changements en matière déchanges commerciaux, dans le sens dune réorientation plus évidente du commerce de la République de Moldova vers le marché européen. Les exportations vers les pays communautaires sont à la hausse. Et, selon les statistiques, cest la Roumanie qui a enregistré les exportations les plus importantes », a encore dit le ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu.
Klaus Iohannis présent au sommet européen de Bruxelles
Un Sommet européen des chefs dEtats et de gouvernements de lUnion européenne s’est tenu à Bruxelles, le jeudi, 19 mars et le vendredi, 20 mars, dans la perspective du Sommet du Partenariat oriental prévu en mai, à Riga. Celui-ci marquera un moment important du renforcement des rapports de l’UE avec les pays partenaires, notamment avec ceux ayant progressé dans leur rapprochement de Bruxelles, à savoir la République de Moldova, l’Ukraine et la Géorgie. Lors du récent sommet de Bruxelles, les leaders européens dont le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, ont convenu de créer une union énergétique sur la toile de fond de tensions avec Moscou et de l’approvisionnement en gaz russe. Selon le président roumain, cette union apportera des avantages importants aux pays communautaires: « Les principaux objectifs portent sur la création d’un marché énergétique intérieur réel, parallèlement à la mise en valeur plus efficace des ressources énergétiques indigènes, à la diversification des sources énergétiques et des routes d’approvisionnement, tout comme au développement de l’infrastructure afin de permettre une meilleure interconnexion entre les Etats membres ».
Favorable au maintien des sanctions à l’adresse de la Russie jusqu’à la fin de l’année, la Roumanie a rejoint ses partenaires européens dans leur décision de contrecarrer les campagnes de désinformation menées par Moscou.
Fiscalité et corruption
Le gouvernement de Bucarest a lintention dadopter la semaine prochaine les Codes fiscal et de procédure fiscale quil soumettra par la suite au Parlement. Ces nouveaux actes réglementaires devraient faciliter la création de plus 300 mille emplois, espèrent les responsables gouvernementaux. Le Cabinet propose également une baisse de la TVA de 24% à 20%, à partir de 2016. Dans le même temps, à compter de 2017, les contributions versées par les employeurs et les salariés à la sécurité sociale devraient également diminuer, tandis que le taux unique dimposition devrait reculer de 16% à 14% à lhorizon 2019. La touche et le vote finaux sur ces projets doivent être apportés lundi. Toutefois, le cerveau de ces projets, lancien ministre des Finances Darius Vâlcov, ne sera pas présent. Il a présenté sa démission après avoir été mis en examen pour corruption.
Et cest pour la même raison que le chef de lAgence nationale dintégrité, Horia Georgescu, a quitté son poste, cette semaine. Il a été interpellé et ensuite placé en détention provisoire pour abus de fonction. La semaine a également apporté des problèmes judiciaires au très controversé maire social-démocrate de Constanta (sud-est), Radu Mazare, au sénateur social-démocrate, Dan Şova, et au député libéral Theodor Nicolescu, tous sous enquête pour corruption.
Nouvelle loi de financement des partis politiques
La Chambre des députés a adopté mercredi en sa qualité de forum décisionnel la loi sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales. Si le chef de l’Etat la promulgue, les campagnes électorales seront financées exclusivement de fonds publics. Pour emprunter de l’argent auprès de personnes physiques et morales, les partis politiques et les candidats doivent se munir de documents authentifiés par un notaire. Par ailleurs, la distribution de biens frappés de logo électoraux sera interdit, tandis que les donations en argent d’un montant supérieur à la valeur totale de dix SMICs pourront se faire uniquement par virement bancaire. Le député social-démocrate Mircea Draghici, initiateur de la proposition de loi mentionnée, déclare: « Largent reçu par les candidats pourra financer seulement certains types de dépenses : publicité électorale dans les médias – télévision, radio, presse écrite, Internet – sondages, dépliants et brochures. La distribution de biens portant des enseignes électorales sera interdite. Afin daméliorer la transparence, on a rendu obligatoire le virement des donations en argent sur des comptes bancaires », a précisé le député social-démocrate Mircea Draghici. Le député du groupe parlementaire populaire et démocrate, Tudor Ciuhodaru, estime toutefois que les financements illégaux ne disparaîtront pas des campagnes électorales, même avec cette nouvelle loi. (trad.: Ioana Stancescu, Andrei Popov)