La semaine du 16 au 21 décembre 2013
Le budget 2014 en Roumanie
Roxana Vasile, 21.12.2013, 13:00
Le budget 2014 en Roumanie
Promulguée par le président de la République, Traian Basescu, la loi du budget d’Etat de la Roumanie pour 2014 a été publiée dans le Journal Officiel. Le chef de l’Etat a donné son avis favorable, après l’accord donné par le gouvernement à un report de 3 mois de l’introduction d’une accise supplémentaire sur les carburants ; aux termes d’un accord avec le FMI, cette nouvelle taxe aurait dû entrer en vigueur le 1er janvier prochain. Traian Basescu s’est dit convaincu que cette accise pourra être finalement complètement évitée: «Il y a des ressources très importantes pour que cette taxe barbare ne soit pas introduite. Mon objectif n’a pas visé à donner lieu à une confrontation mais à corriger une erreur dans les négociations avec le FMI et l’UE. Selon moi, il s’agit d’une erreur faite en égale mesure par le gouvernement, le FMI et la Commission européenne, qui ont excessivement et inutilement taxé la consommation de gasoil et d’essence. »
Renoncer à cette accise a été la condition que le président Traian Basescu avait posée pour signer aussi bien la loi du budget 2014 que le mémorandum d’accord de précaution avec le FMI, signé l’automne dernier. Si les sociaux-démocrates au pouvoir ont salué la signature de la loi du budget, les démocrates-libéraux, en opposition, l’ont critiquée. Le premier vice-président du Parti Démocrate Libéral, Catalin Predoiu: «C’est un budget qui a coupé des investissements, qui repose sur des recettes illusoires, qui refuse le développement des Roumains. C’est un budget qui en réalité porte en lui-même toute l’impuissance d’une majorité de 70% ». Le budget de la Roumanie repose sur une croissance économique estimée à 2,2%, un taux d’inflation de 2,4% ainsi que sur un taux de change euro/leu de 4,45.
La Loi de l’amnistie — en débat public
Après le tollé suscité par la tentative de modifier le Code pénal, les députés ont renvoyé cette semaine à la Commission juridique, une autre loi controversée, à savoir celle de la grâce et de lamnistie, qui fera l’objet des débats publics jusqu’au 1er février 2014.
La loi a donné lieu à une nouvelle dispute entre les co-présidents de l’USL, au pouvoir. Le social démocrate Victor Ponta affirme que le libéral Crin Antonescu, qui désavoue publiquement l’amnistie, lui aurait demandé, en aparté, que le cabinet adopte le texte par ordonnance d’urgence. A son tour, Crin Antonescu met en garde contre le fait, que si les échanges continuent dans ce même registre, il faudra prendre en compte le risque d’une rupture de l’alliance après le Nouvel An.
Par ailleurs, les députés roumains ont adopté le projet d’une nouvelle loi du partenariat public-privé. Le ministre chargé des grands projets d’infrastructure, Dan Sova soutient que le nouvel acte réglementaire permet aux autorités de s’occuper en même temps de plusieurs projets bénéficiant déjà d’un financement, sans devoir attendre l’approbation des crédits au budget d’Etat. Egalement, selon le document, si le partenaire privé ne remplit pas ses obligations, il pourra être remplacé sans passer par un nouvel appel d’offres. L’opposition affirme que la nouvelle loi permettra la signature non transparente de contrats et exige que l’acte réglementaire soit renvoyé à la Commission pour des débats.
Nouvelles désignations au Gouvernement et à la Cour constitutionnelle
Le libéral Gigel Sorinel Ştirbu est le nouveau ministre roumain de la culture. Après sa désignation, il déclarait: « Je considère être une personne qui connaît assez bien le ministère, je considère que, pour ce poste, il faut un bon manageur, quelqu’un qui connaît très, très bien tout ce qui se passe au sein du ministère. C’est une mission bien difficile, mais je suis persuadé que je pourrai y faire face. »
Gigel Sorinel Ştirbu succède à Daniel Barbu, qui a démissionné après avoir déclaré qu’à la différence de la culture, les gens malades du Sida se voient allouer beaucoup d’argent.
Par ailleurs, le sénateur Toni Greblă (du PSD, composante de la coalition au pouvoir) a prêté serment en tant que juge à la Cour constitutionnelle. Toni Greblă a été la deuxième proposition des sociaux-démocrates, après que Lucian Bolcaş, accusé d’antisémitisme, s’est retiré suite à la vague de protestations suscitée par sa candidature. Toni Greblă occupera le siège antérieurement occupé par la juge roumaine Iulia Motoc, nommée à la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg.
Les missions des militaires roumains en 2014
L’année prochaine, 1.311 militaires de l’armée roumaine participeront à des opérations et missions à l’étranger — soit 725 de moins par rapport à 2013. Le ministère de l’Intérieur pourra participer, en 2014, à des missions de l’UE et de l’OTAN ou de l’OSCE avec 791 militaires et policiers, soit 301 de plus par rapport à l’année en cours. Le projet concernant la participation des forces armées roumaines à des opérations au-delà des frontières du pays a été approuvé cette semaine par le Conseil suprême de défense de Roumanie. Le principal effort visera, l’année prochaine, l’ISAF et les opérations dans les Balkans.
Commémoration des 24 années écoulées depuis la révolution anticommuniste de Roumanie
Journée de deuil, drapeaux en berne, tombes fleuries, services religieux, moments de recueillement… De nombreux événements organisés à Timişoara et à Bucarest, ainsi que dans plusieurs autres grandes villes roumaines, rappellent le sacrifice de tous ceux qui, en 1989, ont lutté pour la liberté. Eclaté le 16 décembre à Timişoara, proclamée, le 20 décembre, première ville affranchie du communisme, le soulèvement anticommuniste allait gagner vite tout le pays et culminer par la chute du régime de Ceauşescu.
(Trad.: Alexandra Pop, Dominique)