La semaine du 16 au 20 mai 2022
Un pas important vers l’indépendance énergétique
România Internațional, 21.05.2022, 13:34
Un pas important vers l’indépendance énergétique
Le projet portant modification de la loi offshore a été adopté mercredi par la Chambre des Députés de Bucarest, en tant que chambre décisionnelle dans ce cas. Le nouvel acte législatif permettra lexploitation des gisements de gaz en mer Noire. C’est un nouveau pas vers l’indépendance énergétique de plus en plus évoquée dans le contexte des débats économiques engendrés par la guerre en Ukraine. Alors que le PSD, le PNL et lUDMR, au pouvoir, ont soutenu la nouvelle loi, mentionnant quelle assure la sécurité énergétique de la Roumanie, lAUR, nationaliste, dopposition, la critiquée, affirmant que les investisseurs nauront que des droits, et pas de sanctions. Toujours dans l’opposition, les parlementaires de l’USR ont voté en faveur la forme proposée par la coalition au pouvoir, bien qu’ils aient préféré que les bénéfices de l’extraction soient redirigés vers le 2e pilier des retraites, administré par les compagnies privées. De son côté, le ministre de lEnergie, Virgil Popescu, a expliqué que la nouvelle forme des dispositions légales assure la stabilité, la prévisibilité et un environnement fiscal favorable aux investisseurs. Elle protège en même temps le consommateur roumain et les intérêts nationaux dans leur ensemble. Les revenus supplémentaires provenant de lapplication de cette loi doivent être orientés vers les investissements, a-t-il encore précisé. La Loi offshore confère également à l’État roumain la primauté à l’achat du gaz extrait. Le bénéfice sera réparti entre l’État — 60 % – et les investisseurs — 40 %. Le gouvernement pourra également intervenir dans des situations de crise énergétique et réorienter la production de gaz vers la consommation intérieure.
L’économie roumaine — sous pression
La Roumanie a connu la plus forte croissance économique de l’UE, de 5,2 %, au cours des 3 premiers mois de cette année, par rapport au trimestre précédent. Cette bonne nouvelle est donnée par l’Eurostat et elle confirme les données de l’Institut national de la statistique. Toutefois, les prévisions pour les mois à venir ne sont pas tout aussi optimistes. En fait, la situation de léconomie roumaine devient de plus en plus préoccupante, selon les spécialistes, suite aux prévisions pessimistes de la Banque centrale de Roumanie et du rapport économique de la Commission européenne. Conformément aux prévisions de la Commission, après une forte croissance économique de 5,9 % enregistrée en 2021, le rythme de léconomie roumaine ralentira à 2,6 % dici la fin de lannée. Et ce en raison du taux élevé de linflation et de la guerre en Ukraine, principalement. Pour 2023, Bruxelles anticipe une légère hausse de léconomie, jusquà 3,6 %, parallèlement à une baisse de linflation. Les experts estiment que le chômage demeurera à 5,5 %, tandis que les prix connaîtront une forte augmentation dici la fin de lannée, avant de baisser à partir de lannée prochaine. Pour ce qui est de l’inflation, la Commission européenne a majoré considérablement ses prévisions pour cette année, de 5,3 % à 8,9 %, s’attendant à une baisse à 5 % à peine l’année prochaine. Le déficit gouvernemental et la dette gouvernementale seront eux aussi à la hausse selon la Commission. Enfin, un terme de plus en plus véhiculé en cette période est « la stagflation », soit un phénomène plus dangereux quune inflation prolongée, puisquà part linflation, on se confronte aussi à la stagnation économique. Et la Roumanie risque de traverser bientôt une telle période de stagflation, de l’avis des spécialistes.
Nouvelles mesures pour soutenir la population
L’augmentation des pensions de retraite et des allocations familiales, la réduction des contributions sociales, le plafonnement des factures d’énergie pour les consommateurs domestiques et les entreprises, le programme de mesures sociales intitulé « Soutien pour la Roumanie » – autant de décisions qui ont vidé les caisses de l’Etat roumain. De ce fait, les sociaux-démocrates sont désormais en alerte et proposent le retour à l’imposition progressive. Par contre, pour les libéraux, il est hors de question de renoncer au taux unique d’imposition. Le sujet est actuellement en débat au sein de la coalition au pouvoir. En attendant une décision, de nouvelles mesures du programme « Soutien pour la Roumanie » sont mises en place. Parmi elles : un décret d’urgence adopté mercredi, qui permet aux compagnies privées qui le souhaitent de majorer de 200 lei (40 euros) le salaire minimum de leurs employés. La mesure entrera en vigueur le 1er juin et cette somme sera exemptée d’impôts et du paiement des contributions sociales. Une autre initiative vise à compenser la hausse du prix des carburants pour les transporteurs routiers et de passagers. Quelque 3 000 compagnies bénéficieront d’une aide de l’Etat.
L’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN et le renforcement du flanc est de l’Alliance
La Roumanie a salué l’intention de la Finlande et de la Suède d’intégrer l’Alliance de l’Atlantique Nord. Le président Klaus Iohannis a déclaré qu’il soutenait ces deux pays dans leurs processus d’adhésion et s’est déclaré persuadé qu’une fois que les deux Etats deviennent membres de la famille de l’OTAN, l’Alliance deviendrait plus forte. Pour sa part, le premier ministre Nicolae Ciucă affirme que l’actuel contexte, où la Russie a transgressé toute norme du droit international et a eu recours à l’agression armée contre un Etat souverain et indépendant, tout cela a déterminé les deux pays à décider d’intégrer une alliance qui a prouvé son caractère défensif, son esprit de solidarité, l’unité, la solidité et la volonté de faire tout ce qui est possible pour défendre chaque centimètre du territoire des Etats membres. Après l’intégration des deux Etats à l’OTAN, le flanc allié le plus exposé reste celui de l’est, et notamment du sud-est. C’est justement sa consolidation qui a figuré à l’ordre du jour des pourparlers à Bucarest entre le premier ministre roumain Nicolae Ciucă et son homologue portugais Antonio Costa. Les deux ont visité un bataillon d’instruction dans le sud de la Roumanie, où s’entrainent quelque 200 militaires du Portugal, déployés cette année pour renforcer le flanc sud-est de l’OTAN. Les alliés ont également transmis un message ferme à la Russie : toute attaque contre un Etat sera considérée comme une attaque contre tous ses membres, a encore souligné le premier ministre Costa. Les ministres de la Défense roumain et portugais ont signé jeudi à Bucarest un accord bilatéral relatif à la coopération dans le domaine de la défense.
Les cinéastes roumains participent au Festival de Cannes
Le réalisateur roumain Cristian Mungiu revient cette année au Festival international de film de Cannes, avec le film « R.M.N », en lice pour la Palme d’Or dans la compétition officielle. Cristian Mungiu compte déjà à son palmarès un grand trophée de Cannes, datant de 2007 pour « 4 mois 3 semaines et 2 jours » et deux autres prix au même festival — celui du meilleur scénario et celui de la meilleure réalisation. Cette année encore, deux autres productions roumaines figurent à l’affiche d’autres sections de cette 75e édition du Festival de Cannes : « Metronome » d’Alexandru Belc et le court-métrage « Les Potemkines » (Potemkiniștii) réalisé par Radu Jude.