La semaine du 15 au 21 avril 2019
Référendum du 26 mai
Corina Cristea, 20.04.2019, 13:40
Référendum du 26 mai
Réunies en séance commune, mercredi, les deux Chambres du Parlement de Bucarest ont donné leur avis favorable à la demande du président Klaus Iohannis d’organiser un référendum le 26 mai, le même jour que les élections européennes. Quant aux thèmes du référendum, il sagit dinterdire lamnistie et la grâce pour des infractions de corruption et de ne plus permettre au gouvernement dadopter des décrets durgence dans le domaine des infractions et de l’organisation judiciaire. Le chef de l’Etat souhaite aussi connaître l’opinion de l’électorat au sujet de la possibilité que d’autres autorités, en dehors de l’Avocat du peuple, aient le droit de saisir directement la Cour constitutionnelle au sujet des ordonnances d’urgence. La démarche du chef de l’Etat intervient sur la toile de fond des nombreuses modifications législatives dans le domaine de la Justice. Promues par la majorité parlementaire et le gouvernement du Parti social-démocrate et de l’Allinace des libéraux et des démocrates (PSD — ALDE), ces modifications controversées sont vivement contestées dans le pays et critiquées par les partenaires européens de la Roumanie. La demande du président, qui a eu la semaine dernière des consultations en la matière avec les partis parlementaires, avait reçu, mardi, l’avis favorable unanime des parlementaires des commissions juridiques.
Remaniement du gouvernement Dăncilă
La première ministre Viorica Dăncilă a soumis au chef de l’Etat des propositions de nomination de nouveaux ministres aux Fonds européens, au ministère des Roumains de la diaspora et à celui de la Justice. Les trois titulaires de ces ministères ont démissionné, à savoir Rovana Plumb et Natalia Intotero, pour se porter candidates du Parti social-démocrate aux élections européennes, tandis que Tudorel Toader a pris cette décision après que le principal parti au pouvoir le PSD) lui eut retiré son appui politique. La première ministre a proposé sa révocation. Le retrait du soutien politique est survenu suite au refus de ce dernier d’adopter les décrets d’urgence controversés qui modifient la législation pénale roumaine. Le président a annoncera au début de la semaine prochaine sa décision relative aux propositions de nomination des nouveaux ministres, mais a déclaré que selon lui, le nouveau remaniement vise à renforcer ce qu’il a appelé « l’assaut du PSD sur la justice ». La Roumanie doit revenir en urgence sur la voie des réformes et poursuivre la lutte contre la corruption, a mis en garde, d’autre part, la commissaire européenne à la Justice, Věra Jourová, dans un débat au parlement européen au sujet de l’Etat de droit.
Bilan des 100 premiers jours de mandat de la Roumanie au Conseil de l’UE
La première ministre Viorica Dăncilă a annoncé que, après cent jours de mandat à la tête du Conseil de l’UE, la Roumanie avait conclu 90 dossiers difficiles. Selon Mme Dăncilă, la Roumanie a géré 1.100 événements et réunions. Mentionnant certains dossiers récemment finalisés, Mme Dăncilă a salué l’adoption formelle par le Conseil, en tant que dernier pas du parcours législatif, des normes communes pour le marché du gaz, celles concernant les droits d’auteur, les normes relatives aux contrats de vente de biens et du contenu numérique en ligne. Bucarest s’est également investi de manière active dans les négociations pour le Brexit, a précisé la cheffe du cabinet roumain. La première ministre a parlé aussi de l’importance des élections prévues le 26 mai prochain, comptant pour la composition du futur Parlement européen. En tant que présidente du Conseil de l’UE, la Roumanie a œuvré à la création d’un environnement positif, et pour que les élections européennes aient lieu dans les meilleures conditions possibles, établissant des normes pour la protection des données à caractère personnel et pour sanctionner l’usage abusif de ces dernières dans une éventuelle tentative visant à manipuler les résultats.
Conférence sur les défis sécuritaires sur le flanc Est de l’OTAN
Une conférence sur les défis sécuritaires sur le flanc oriental de l’Alliance de l’Atlantique Nord, organisée à Bucarest, a mis en exergue une fois de plus le besoin de renforcer les capacités de l’OTAN à la mer Baltique et à la mer Noire. Le président roumain Klaus Iohannis a plaidé en faveur d’une présence alliée unitaire, renforcée et cohérente sur l’ensemble du flanc Est. Une telle présence est nécessaire, de la mer Baltique à la mer Noire, pour réaliser une posture efficace de dissuasion et de défense de l’OTAN, a ajouté M Iohannis. Il a mentionné que la région de la mer Noire continue d’être marquée par des conflits gelés et par des tensions latentes. En plus, constat est fait d’un climat de confrontation plus poussé, d’une forte militarisation de la mer Noire et de l’intensification des actions hybrides, particulièrement dangereuses par leurs effets, qui visent tant la Roumanie mais aussi nos partenaires de l’Alliance dans la région, a ajouté le chef de l’Etat. A la conférence, les Etats Unis et l’Allemagne ont apprécié la manière dont la Roumanie respecte ses engagements au sein de l’OTAN.
Ouverture de la Saison Roumanie-France
La Saison Roumanie — France s’est ouverte, cette semaine, à Bucarest ; les quatre prochains mois, des rencontres, des expositions, des festivals et des concerts sont prévus dans des dizaines de villes. L’ambassadrice de France en Roumanie, Michèle Ramis, a mentionné que son pays organise pour la première fois la Saison avec un autre Etat membre de l’UE, ce qui illustre très bien la spécificité des relations entre la Roumanie et la France. A son tour, le ministre roumain de la Culture, Daniel Breaz, a évoqué des aspects liés aux relations culturelles entre les deux pays, soulignant qu’au fil des générations, la culture française reste un modèle, un miroir et un compagnon de route des Roumains. La Saison France — Roumanie a été organisée du 28 novembre au 5 avril dans une centaine de villes de l’Hexagone et a eu un immense succès, les Français redécouvrant la Roumanie et ses artistes. L’événement est censé renforcer les rapports économiques, scientifiques, culturels et de société qui unissent les deux pays.