La semaine du 15 au 20 janvier 2018
Changement de gouvernement en Roumanie
Corina Cristea, 20.01.2018, 13:24
Changement de gouvernement en Roumanie
A Bucarest, l’alliance entre le Parti social-démocrate (PSD) et l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE) est en train de créer un nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre désigné, la sociale-démocrate Viorica Dancila. Il s’agit de la première femme désignée à conduire un Exécutif roumain et son cabinet serait le troisième à être proposé par la coalition majoritaire en une année seulement. Ce changement intervient suite à la démission de Mihai Tudose qui s’est vu retirer l’appui politique cette semaine, six mois seulement après le début de son mandat. Après des consultations avec les partis parlementaires, le président Klaus Iohannis a accepté la proposition de la majorité et confié à la sociale-démocrate Viorica Dancila la tâche de former un cabinet, décision qui a suscité des critiques de la part de l’opposition et d’une partie de la société civile. Le chef de l’Etat a été farouchement critiqué sur les réseaux sociaux pour avoir cédé sans aucun combat et accepté la nomination d’une personne qui n’a aucune qualité pour pouvoir remplir les fonctions de premier ministre outre la loyauté envers Liviu Dragnea.
Pour sa part, le président a justifié sa décision invoquant la Constitution et l’arithmétique parlementaire, rappelant toutefois au PSD que les Roumains attendaient toujours se réaliser les promesses faites durant la campagne électorale. Klaus Iohannis : « Les Roumains ont des attentes importantes. Et moi aussi. Le PSD a promis des choses importantes tant pendant la campagne électorale qu’après. Le PSD a promis salaires, retraites, manuels scolaires, infrastructure, mais jusqu’ici, trop peu a été réalisé. Maintenant, le PSD doit prouver qu’il livre ce qu’il a promis. »
Visiblement satisfait, le leader social-démocrate Liviu Dragnea a estimé que par cette décision, le président avait choisi la stabilité. Le Parti national libéral, le parti le plus important de l’opposition de droite, qui aurait préféré l’organisation d’élections législatives anticipées, affirme pourtant que la nouvelle crise au sein du PSD ne fait que prouver l’incapacité des sociaux-démocrates de gouverner.
Visite du premier ministre japonais en Roumanie
Cette semaine, le premier ministre japonais Shinzo Abe a fait une visite historique à Bucarest, la première d’un premier-ministre nippon en Roumanie durant les 100 dernières années, soit depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. La Roumanie et le Japon ont décidé de lancer les démarches nécessaires pour faire progresser les relations bilatérales au niveau de partenariat stratégique, a déclaré le président Klaus Iohannis, à l’issue des pourparlers, mardi, avec le premier ministre japonais Shinzo Abe.
Les relations entre les deux pays ont atteint un niveau supérieur de maturité, ce qui contribuera à l’intensification et à la consolidation de la coopération dans tous les domaines, affirme le président roumain Klaus Iohannis : « Nous avons conclu que nous partageons les mêmes valeurs et objectifs stratégiques, nos évaluations en matière de sécurité sont les mêmes, tout comme nos intérêts économiques. J’ai encouragé les Japonais à faire davantage d’investissements en Roumanie et d’amplifier les échanges commerciaux et c’est pourquoi, je me réjouis du fait que M le premier ministre soit venu en Roumanie accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires. Notre échange d’opinions a été consistent et il a visé notre coopération dans le domaine de la sécurité. Nous avons analysé la situation sécuritaire dans nos régions, avec un accent particulier mis sur les évolutions dans la région de la Mer Noire et dans le dossier de la Corée du Nord. »
La Roumanie occupe une position géographique stratégique et constitue un partenaire crucial pour le Japon, a précisé à son tour le premier ministre Shinzo Abe, soulignant que les deux pays partageaient les mêmes valeurs et principes tels la liberté, la démocratie, les droits de l’Homme, l’Etat de droit. Il a également souligné l’importance de la composante coopération économique et sécuritaire. Les entreprises japonaises s’intéressent à la Roumanie, a également dit le premier ministre Shinzo Abe, qui a par ailleurs annoncé l’éllimination des visas pour les ressortissants roumains qui souhaitent voyager dans son pays. Mentionnons aussi qu’à cause de la démission du premier ministre Mihai Tudose, la réunion entre les chefs des gouvernements des deux pays a été annulée.
La Journée de la Culture nationale
Cela fait 8 ans que les Roumains rendent hommage à leur culture nationale, le 15 janvier, date de la naissance de leur poète emblématique Mihai Eminescu. Poète, écrivain, dramaturge, essayiste, journaliste, Eminescu est considéré par la critique littéraire posthume comme la voix poétique la plus importante de la littérature roumaine. Il y a huit ans, la date de sa naissance a été déclarée Journée de la Culture nationale, à l’initiative de l’Académie roumaine, sur la proposition de son président de l’époque, Eugen Simion.
Eugen Simion : « En pleine mondialisation, si nous perdons notre culture, nous nous perdons en tant que nation, nous finissons par disparaître de la carte de l’histoire. C’est pour cette raison que j’ai proposé le choix de la date anniversaire d’Eminescu, car pour les Roumains il est leur poète représentatif, leur symbole, le mythe de leur existence. Eminescu doit énormément à la culture allemande et la culture roumaine s’appuie sur deux références: française et allemande ».
Spectacles, colloques, lancements de livre et vernissages d’expositions ont été organisés à cette occasion, en Roumanie et dans de grandes villes du monde. Ces événements ont été programmés par l’Institut culturel roumain, qui a pour mission d’exporter la culture roumaine sous toutes ses formes.