La semaine du 15 au 19 novembre
Daniela Budu, 19.11.2021, 17:43
Négociations politiques à Bucarest
Deux semaines déjà depuis le début des négociations entre
le Parti national libéral – le Parti social-démocrate et l’Union démocrate
magyare de Roumanie, jeudi les responsables politiques de Bucarest annonçaient
que la Roumanie aurait prochainement un gouvernement aux pleins pouvoirs. Les
trois partis ont continué cette semaine aussi les pourparlers au sujet du
programme de gouvernance et débloqué les négociations. Les sociaux démocrates
ont pourtant exclus toute possibilité que le président du PNL, Florin Cîtu soit
nominé pour un nouveau mandat de premier ministre obligeant ainsi les libéraux
d’avancer à nouveau le nom de l’actuel ministre par intérim de la défense,
Nicolae Ciuca. Entre temps, les sociaux-démocrates proposent pour ces fonctions
le leader du parti Marcel Ciolacu. Il a pourtant précisé que les deux partis
n’avaient pas décidé sur qui sera le premier chef du cabinet de Bucarest sans
le mécanisme de rotation convenu jusqu’ici. Ce qui est sûr c’est que le premier
parti qui donnera le premier ministre devra céder le ministère des Finances à
l’autre parti. Une fois achevé le programme de gouvernance, le PNL, le PSD et
l’UDMR pourraient de la structure et des membres du nouvel Exécutif. L’actuelle
crise politique à Bucarest a été déclenchée par la destitution le mois dernier
du gouvernement dirigé par Florin Cîtu par motion de censuire, initiée par les
actuels partenaires de négociations et votée aussi par l’Union Sauvez la
Roumanie et par l’Alliance pour l’Unité des Roumains. Deux tentatives de
constitution de gouvernements minoritaires ont ensuite échoué.
Enfin, moins de pression sur le système sanitaire de
Roumanie
Alors que d’autres Etats d’Europe rapportent des chiffres
record de l’infection au nouveau coronavirus et l’Europe semble se confronter à
une nouvelle vague de la pandémie, en Roumanie tant les nouveaux cas de covid
dépistés quotidiennement que les décès des suites du virus ont connu un recul
cette semaine aussi. Pourtant, il y a toujours des milliers de Roumains
dépistés positifs à l’infection au coronavirus chaque jour alors que des
centaines sont ceux qui perdent chaque jour le combat contre cette la maladie.
Heureusement, le nombre des personnes hospitalisées et en état grave a
considérablement baissé. Ce qui plus est, il y a des places libres en soins
intensifs, ce qui n’était pas le cas au moment de la quatrième vague de la
pandémie. Jeudi, l’Institut national de santé publique a annoncé que plus de
89% des personnes décédées des suites de la Covid 19 en Roumanie n’étaient pas
vaccinées. Suite aux appels répétés des autorités, la Roumanie vient juste de
dépasser le seuil de 7 millions de personnes entièrement vaccinées, 11 mois
depuis le début de la campagne de vaccination anti-covid. Ce résultat est loin
de la moyenne des Etats de l’UE et de la cible des autorités qui était de 10
millions de personnes entièrement vaccinées avant le 1er
septembre ! Heureusement la
campagne de vaccination s’est ranimée ces dernières semaines, une tendance maintenue
jusqu’à présent après près de 100 mille vaccinations faites chaque jour. Certes
la peur de se faire infecter a compté pour beaucoup dans la décision de se
faire enfin vacciner, mais l’introduction du certificat vert a également pesé
dans cette décision puisque l’accès aux centres commerciaux et aux restaurants
demeure limité aux personnes qui peuvent produire ce certificat. Y a également
contribué l’introduction dans le Parlement de Bucarest d’une loi qui réglemente
l’utilisation du certificat vert sur le lieu de travail selon le modèle de
plusieurs Etats européens où le certificat vert a été partiellement ou
totalement introduit au travail. A Bucarest, le projet de loi fait l’objet de
disputes intenses parmi les partis politiques. Même s’il a été rejeté par le
Sénat, la Chambre des Débutés est chambre décisionnelle et le projet figure
déjà à l’ordre du jour des réunions de
la Chambre basse la semaine prochaine. Autrement dit, s’il obtient la majorité
des voix des députés, il sera promulgué et ensuite publié au Journal Officiel.
Après ces pas, l’acte normatif devrait entrer en vigueur. D’ici là les
autorités tentent de tirer au clair le scandale des vaccinations fictives.
Plusieurs personnes, soignantes et fonctionnaires ont été placées en détention
provisoire par la Direction nationale anticorruption accusées d’avoir issu des
milliers de faux certificats de vaccination en échange de quelques centaines
d’euros pour chaque document.
L’Europe s’inquiète du faible taux de vaccination en
Roumanie
En visite jeudi, à Bucarest, pour des pourparlers avec le
chef de l’Etat roumain et les autorités sanitaires locales, le commissaire
européen responsable du marché intérieur, Thierry Breton, a fait un appel à la
solidarité européenne, en encourageant la Roumanie à introduire le certificat
sanitaire que plusieurs pays communautaires utilisent déjà. Les discussions
avec Klaus Iohannis ont principalement porté sur la campagne de vaccination que
la Roumanie devrait continuer, selon les propos du président roumain. Tout en
affirmant que la CE devra poursuivre ses efforts de lutte contre la pandémie,
Thierry Breton a appelé les pays européens à utiliser d’une manière appropriée
les instruments et les mécanismes dont ils disposent actuellement pour endiguer
l’épidémie. Selon le commissaire européen, il faut «du courage politique » pour
introduire le certificat vert. « Il est très important qu’un tel pass soit mis
en place. Il est important de s’en servir car, avec la vaccination, il
représente la clé de notre survie, tout en nous permettant de continuer à faire
partie de la communauté européenne », a affirmé Breton. Lors des discussions de
Bucarest avec les autorités sanitaires locales, l’officiel de Bruxelles a opiné
que le faible taux de vaccination constaté dans les rangs des Roumains mettra
en danger leur santé et nuira aux efforts de redressement de l’Etat roumain en
particulier et de l’UE en général.
Nouvelle visite à Bruxelles
Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, s’est
rendu en début de semaine à Bruxelles, pour participer à la Réunion
ministérielle des pays du Partenariat oriental. L’événement s’est déroulé en
présence des ministres des Affaires Etrangères de l’UE et des pays européens et
partenaires : l’Arménie,
l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la
République de Moldova et l’Ukraine. Lors des pourparlers, le responsable
roumain a plaidé pour un renforcement de l’engagement commun en faveur d’un
partenariat ambitieux qui reflète la nécessité d’un redressement et du
renforcement de la résilience et des réformes dans la région. Et Bogdan Aurescu
de mettre en lumière l’importance d’encourager et de reconnaître les
aspirations européennes et les efforts d’adhésion communautaire déployés par
les pays associés. Selon le Ministère roumain des Affaires Etrangères, le chef
de la diplomatie de Bucarest a également plaidé en faveur d’une identification
des options concrètes censées encourager la coopération sectorielle dans
différents domaines tels le Transport, l’Energie, les Economies vertes,
l’Environnement, le Commerce et les Investissements. (Trad. Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)