La semaine du 15 au 19 mars 2021
Situation épidémiologique en Roumanie
Corina Cristea, 20.03.2021, 13:50
Situation épidémiologique en Roumanie
La Roumanie entre dans la 3e vague de la pandémie de coronavirus, vu que le nombre des contaminations ne cesse de croître. Selon les données officielles, une année après l’identification du premier cas sur le sol roumain, notre pays recense près de 900 000 contaminations et quelque 22 000 décès causés par la Covid. Récemment, le nombre des cas rapportés en 24 h a de nouveau dépassé les 6 000 personnes, pour la première fois cette année. Autre aspect inquiétant : le nombre toujours croissant de malades hospitalisés en soins intensifs. Néanmoins, les autorités de Bucarest assurent contrôler la situation, mais n’oublient pas de faire appel à la responsabilité de la population. De son côté, le président roumain Klaus Iohannis estime que cette nouvelle vague pourrait bien être la dernière, vu que de plus en plus de personnes sont déjà vaccinées contre le coronavirus et que de nombreuses autres seront bientôt immunisées. D’ailleurs, la 3e étape de la campagne de vaccination a démarré cette semaine ; elle s’adresse à la population générale qui peut désormais prendre rendez-vous sur la plateforme dédiée, alors que de nouvelles doses des trois vaccins approuvés par l’UE sont attendues en ce mois de mars. Précisons aussi que, sur toile de fond de la hausse des cas de contamination, l’état d’alerte a été de nouveau prolongé en Roumanie. Aux restrictions déjà en place s’ajoutent le couvre-feu qui a reculé d’une heure, étant valable entre 22 h et 5 h du matin, et le fait que les établissements touristiques des stations de montagne peuvent fonctionner à un maximum de 70 % de leur capacité.
Plan national de redressement et de résilience
Le président roumain Klaus Iohannis s’est entretenu cette semaine avec le premier ministre libéral, Florin Cîțu, et avec plusieurs membres du gouvernement, sur les montants qui seront alloués via le Plan national de redressement et de résilience. C’est la Santé qui en bénéficiera le plus, a déclaré le chef de l’Etat à l’issue des pourparlers. Les quelque 30 milliards d’euros que Bucarest touchera de la part de l’UE grâce à ce plan conçu pour l’ensemble de l’espace communautaire sont la chance de la Roumanie de se développer et de mettre en œuvre les réformes reportées pendant des années, a encore précisé Klaus Iohannis. Les investissements ainsi envisagés permettront de créer des emplois et des opportunités d’affaires, de consolider l’entrepreneuriat et d’accroître la compétitivité de l’économie nationale. Le Plan permettra aussi de développer le réseau d’autoroutes de Roumanie, en parallèle avec la promotion d’un transport moins polluant. Un autre grand bénéficiaire de ces fonds européens sera la Programme « La Roumanie éduquée », qui doit être approuvé par le gouvernement la semaine prochaine avant d’être envoyé à la Commission européenne.
Encore un pas vers la fin du cumul d’une retraite et d’un salaire dans le système public
Cette semaine encore, le gouvernement de Bucarest a fait le premier pas concret vers la suppression du cumul d’une retraite et d’un salaire dans le secteur public. Il a adopté en première lecture le projet de loi relatif à ce sujet. Aux termes du document, si au moment du départ à la retraite, le salarié souhaite poursuivre son activité, son droit à la pension de retraite est suspendu tant qu’il continue de travailler. Bref, on pourra opter soit pour le départ à la retraite, soit pour la continuation temporaire de son travail. Actuellement 35 000 Roumains touchent une pension de retraite et un salaire de la part de l’Etat. Ils devront bientôt opter pour l’un des deux.
Motion contre le ministre de l’Économie
Le Sénat de Bucarest a rejeté mardi la motion déposée par le principal parti d’opposition, le PSD, contre le ministre de l’Economie Claudiu Nasui, membre de l’USR, à qui les sociaux-démocrates reprochent, entre autres, l’absence de toute stratégie de soutien à l’industrie roumaine, le report de l’application du régime d’aides d’Etat à l’HoReCa, l’élimination des chèques vacances ou le blocage des paiements dans le cadre du programme Start-Up Nation. Claudiu Nasui a rejeté toutes les accusations portées contre lui, il estime que cette simple motion a trait à la publication de la liste des contrats conclus par le ministère de l’Économie et a annoncé qu’il ne s’arrêterait pas là avec les décisions en toute transparence. « J’ai fermé beaucoup de robinets d’argent public et je vais continuer à le faire, nous encouragerons les exportations et nous allons promouvoir le travail d’internationalisation des entreprises », a déclaré le ministre de l’Économie lors du débat de la motion contre lui.
Mécanisme de coopération et de vérification
La Roumanie peut clôturer cette année le Mécanisme de coopération et de vérification de la justice, si toutes les recommandations de la Commission européenne sont mises en œuvre, et à partir de l’année prochaine elle pourrait être évaluée, pour la première fois, uniquement dans le cadre du rapport sur l’État de droit, comme tous les autres Etats de l’UE. La déclaration exclusive a été faite pour Radio Roumanie par la vice-présidente de la Commission, Věra Jourová, qui a noté que l’exécutif communautaire continue de considérer que la Section spéciale d’enquête sur les magistrats est une institution très intrusive, qui affecte l’indépendance des juges. Věra Jourová a eu des consultations en ligne avec des responsables roumains, des magistrats, des parlementaires et des membres de la société civile. Dans un message publié sur Facebook à l’issue d’une discussion avec l’officiel européen, le Premier ministre Florin Cîţu a déclaré que le gouvernement souhaitait éliminer et réparer les modifications législatives inappropriées des lois de la justice en 2017-2019 et qu’il partageait la volonté de la Commission de finaliser, au premier semestre de cette année, les engagements sur l’État de droit. Jeudi, l’exécutif a approuvé le projet de loi sur la suppression de la Section d’enquête sur les infractions en Justice. Le ministre de tutelle, Stelian Ion, a précisé qu’il était prévu de revenir à la situation d’avant l’existence de cette Section, et les dossiers concernant les magistrats retourneront au Parquet compétent pour les traiter.
« Affaire collective » – le premier film roumain nominé aux Oscars
Le documentaire « Affaire collective », réalisé par Alexander Nanau, est devenu, cette semaine, le premier film roumain nominé aux Oscars, où il entrera en compétition dans les catégories « Meilleur documentaire » et « Meilleur long-métrage international ». Le film, une coproduction Roumanie-Luxembourg, présente les efforts conjoints des médecins, des responsables gouvernementaux et des journalistes d’investigation qui découvrent une fraude à grande échelle dans le système de santé de Bucarest après l’incendie du club Colectiv, qui a eu lieu en octobre 2015 et a fait des dizaines de morts et de blessés. La première mondiale a eu lieu en 2019 au Festival international du film de Venise. Le film a été nominé meilleur documentaire aux prix de l’Académie européenne de film et aux London Film Critics Circle Awards. « C’est une histoire sur l’Etat, sur des autorités incompétentes, qui, par le mensonge et la manipulation, ont foulé aux pieds la vie des gens » – dit le réalisateur.
(Trad. : Valentina Beleavski, Ligia)