La semaine du 14 au 19 novembre 2016
Croissance économique record en Roumanie
Leyla Cheamil, 19.11.2016, 13:42
Croissance économique record en Roumanie
Les 9 premiers mois de l’année en cours, l’économie roumaine a connu une progression de 4,9% par rapport à la même période de 2015, et qui a été perçue même dans l’amélioration du niveau de vie de la population, a affirmé jeudi la ministre des Finances, Anca Dragu. Elle a ajouté que cette croissance était la plus grande de l’UE et a souligné que les principaux indicateurs économiques avaient connu des hausses consistantes par rapport à la période similaire de l’année dernière. D’autre part, l’année prochaine, la Roumanie aura le niveau de recettes fiscales le plus faible de son histoire, suite aux suppressions de taxes et d’impôts figurant dans le nouveau Code fiscal. L’annonce a été faite par le président du Conseil fiscal, Ionuţ Dumitru, qui a mis en garde que poursuivre ces réductions à l’infini peut entraîner même la dissolution de l’Etat. Il a également averti contre le risque de voir le déficit budgétaire dépasser le seuil de 3% du PIB.
La loi disposant de la suppression de 102 taxes, contestée auprès de la Cour constitutionnelle
Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a contesté, à la Cour constitutionnelle, la loi qui prévoit la suppression d’une centaine de taxes, votée le mois dernier par le Parlement. Elle stipule entre autres l’élimination, à partir du 1er janvier 2017, du Timbre d’environnement, de la taxe pour la délivrance du passeport temporaire et du casier fiscal, ainsi que de la redevance audiovisuelle. Dans la saisine des magistrats de la Cour, Klaus Iohannis soutient que la loi en question enfreint les normes constitutionnelles relatives aux principes de séparation des pouvoirs de l’Etat et de légalité, ainsi que ceux des rapports entre Parlement et gouvernement et le rôle de l’Exécutif. Liviu Dragnea, initiateur du projet législatif mentionné et chef de file des sociaux-démocrates, considère que la décision du chef de l’Etat est un geste politique. En ce qui les concerne, les libéraux sont d’accord avec la majeure partie des dispositions du texte, tout en estimant nécessaire de maintenir le Timbre d’environnement et la contribution à l’audiovisuel public. La suppression de cette dernière a suscité de vifs débats dans les milieux politiques. Les défenseurs de la redevance audiovisuelle – organisations médiatiques et experts du domaine – estiment que la suppression de cette taxe, ce qui se traduirait par le financement exclusif par le budget de l’Etat des chaînes publiques de radio et de télévision, est de nature à créer les prémisses d’une subordination politique. La Cour constitutionnelle devrait examiner la saisine du président de l’Etat avant le 14 décembre.
Le gouvernement dirigé par le technocrate Dacian Cioloş, une année de gouvernance
Une année après l’installation de son cabinet, le premier ministre roumain, le technocrate Dacian Cioloş, a déclaré que le principal objectif de sa gouvernance avait été d’assurer la stabilité politique, économique et sociale du pays en une année électorale. Le gouvernement a fait de la Santé et de l’Education ses priorités, a-t-il déclaré. L’on a réussi à débloquer les projets liés à l’infrastructure, et le gouvernement s’est concentré aussi sur les politiques sociales par des mesures d’embauche et par la stimulation de la création de nouveaux emplois. D’autre part, le premier ministre a indiqué que le gouvernement roumain déplorait, en revanche, le fait que la réforme de l’administration publique n’ait pas abouti, faute de soutien politique.
Réactions roumaines après les élections en République de Moldova
La République de Moldova doit poursuivre son parcours européen, alors que son nouveau président doit faire preuve de sagesse et d’équilibre au cours de son mandat. Cette déclaration a été faite par le président roumain Klaus Iohannis, suite aux élections présidentielles au pays voisin, remportées par le socialiste pro-russe Igor Dodon. La Roumanie doit redéfinir son modèle de relation avec la République de Moldova, a encore ajouté le chef de l’Etat roumain, estimant que Bucarest devra garder et défendre le caractère spécial de cette relation, dont l’objectif est d’aider les institutions moldaves et non pas des individuels. Pour sa part, le gouvernement de Bucarest espère que les institutions moldaves collaboreront pour soutenir le parcours européen de leur pays. A son tour, le ministre roumain des AE, Lazar Comanescu, a plaidé pour la poursuite de la mise en œuvre des réformes assumées par la République de Moldova.
Arrestations dans des affaires de corruption
Plusieurs jugements ont été rendus dans des dossiers de corruption cette semaine. L’ancien eurodéputé roumain Adrian Severin a été condamné mercredi à 4 années de prison ferme par une décision définitive de la Haute Cour de cassation et de justice de Bucarest. Les procureurs anticorruption avaient demandé des peines de 6 années et 6 mois pour pots-de-vin et de 5 années pour trafic d’influence. Adrian Severin a été accusé d’avoir accepté, entre décembre 2010 et mars 2011, la promesse de deux journalistes du Sunday Times, qui faisaient une enquête sous couverture, de lui payer 100.000 euros par an et qu’il déposerait en échange des amendements aux commissions de spécialité du Parlement européen. Mercredi encore, l’ancienne présidente de l’Autorité électorale permanente de Roumanie, Ana Maria Pătru, a été placée en détention provisoire, dans un dossier de blanchiment d’argent et de trafic d’influence. Elle est accusée d’avoir prétendu et reçu plus de 200.000 euros de pots-de-vin en échange du déroulement de contrats informatiques avec une société favorisée. Et c’est toujours cette semaine que l’ancien chef du Secrétariat d’Etat pour la reconnaissance des mérites de ceux qui ont lutté contre le régime communiste entre 1945 et 1989, Adrian Sanda, a été placé en détention provisoire pour 29 jours dans une affaire visant l’octroi illégal de titres de combattant à rôle déterminant dans la révolution anticommuniste roumaine de décembre 1989.