La semaine du 13 au 19 mars 2023
Daniela Budu, 19.03.2023, 10:30
Le
partenariat stratégique roumano-bulgare
La Roumanie et la Bulgarie
poursuivront les efforts communs pour que la décision de leur admission au sein
de l’espace Schengen soit prise cette année même. L’annonce a été faite
mercredi, par le président roumain, Klaus Iohannis, lors de sa visite à Sofia,
où il a été reçu par son homologue Rumen Radev. A cette occasion, les deux
chefs d’Etat ont signé une déclaration de Partenariat Stratégique, qui
encourage, entre autres, le renforcement du dialogue politique bilatéral, des
échanges économiques et de la coopération transfrontalière, ainsi que la
garantie de la sécurité énergétique des deux pays. Quant à l’espace Schengen,
le chef de l’Etat roumain a réitéré que la Roumanie et la Bulgarie étaient
prêtes pour l’intégrer, tout en sachant que son élargissement n’était pas lié à
la migration illégale aux frontières de l’UE. Klaus Iohannis: « L’espace
Schengen donne au citoyen européen le droit de circuler librement entre les différents
Etats membres de l’UE. La migration illégale est une autre affaire. Elle parle de
toutes ces personnes qui entrent illégalement dans l’UE et qui tentent par la
suite de voyager d’un pays à l’autre. C’est pour des raisons politiques que certains
politiciens européens ont préféré confondre ces deux questions. C’est une
erreur. Nous comprenons très bien les difficultés que la migration illégale
pose à certains Etats membres et nous sommes prêts à participer à tous les
programmes censés combattre ce phénomène».
A son tour, le président bulgare,
Rumen Radev, a réaffirmé l’intention de son pays de redoubler d’efforts en vue
d’une adhésion aussi rapide que possible à l’espace Schengen. D’ailleurs, ces
deux derniers mois, les deux pays ont lutté contre le flux de migrants
illégaux, un flux qui a considérablement diminué, a-t-il encore précisé.Pour rappel, lors du Conseil
Justice et Affaires Intérieures (JAI) de décembre dernier, la Roumanie et la
Bulgarie se sont vu refuser l’admission dans l’espace Schengen, suite à
l’opposition de l’Autriche et respectivement des Pays Bas. Vienne a invoqué la
migration illégale dans les Balkans, une accusation démentie aussi bien
par Bucarest que par Bruxelles.
La transition vers une société verte
Le gouvernement de Bucarest
vient d’adopter une ordonnance d’urgence pour obliger la Roumanie de répondre à
une nouvelle exigence imposée par Bruxelles afin qu’elle se voit accorder une
deuxième tranche de paiement du PNRR, d’un montant de 3,2 milliards d’euros. Concrètement,
au terme du document voté, les promoteurs immobiliers seront obligés d’installer
des bornes de recharge pour les véhicules électriques dans tous les nouveaux
immeubles résidentiels. Les propriétaires de bâtiments plus anciens auront la
même obligation s’ils effectuent d’importantes rénovations. Le gouvernement de
Bucarest a également décidé de suspendre, à partir de juin prochain, l’activité
des centrales thermiques de Turceni et Rovinari. Les deux seront conservées
trois ans durant et pourront ainsi être remises en service si cela s’avère
nécessaire. Le cabinet Ciuca a également adopté un acte normatif établissant un
régime d’aide financière de 26 millions d’euros pour les PME et les grandes
entreprises afin de construire des infrastructures permettant le recyclage des
déchets. Selon le Premier ministre roumain Nicolae Ciuca, les projets financés
via ce mécanisme auront comme principal objectif, la protection de
l’environnement. Par ailleurs, la
Chambre des députés de Roumanie a adopté en tant que chambre décisionnelle le
projet de loi avalisant la signature de l’Accord de soutien entre l’État
roumain et la Société Nationale d’Electricité Nucléaire – Nuclearelectrica pour
la construction des 3ème et 4ème réacteurs de la Centrale
de Cernavodă (sud-est de la Roumanie). De cette manière, la contribution de
l’énergie nucléaire à la production énergétique du pays sera de 36% et la
contribution de l’énergie nucléaire à la production de l’énergie sans émissions
de CO2 sera de 66%.
L’inflation, à la hausse
En Roumanie, le taux
d’inflation annuel a progressé légèrement en février, en passant de 15,07% à
15,52%, selon l’Institut national de la Statistique. Selon les analystes, cela
ne devrait pas modifier les prévisions de la Banque centrale roumaine qui table
sur une baisse de l’inflation à moins de 10% vers la fin 2023. L’expert
financier Adrian Codirlasu explique: Le processus désinflationniste
se poursuit, sauf que la baisse ne se fait pas d’une manière linéaire, tous les
mois, ce qui laisse la place à des tendances à la hausse comme celle que l’on
vient de remarquer. Cette situation n’est pas propre à la Roumanie, on l’a déjà
vue dans d’autres pays européens où le taux d’inflation en février a dépassé
celui de janvier.
Les chiffres publiés par l’Institut national de la
Statistique illustrent le fait qu’en février ce furent les aliments qui ont
connu la hausse de prix la plus significative, de près de 3,4%, suivies par les
services avec 2,5%. Parmi les aliments ayant connu la flambée de prix la plus
significative ces douze derniers mois, c’est le sucre qui a encaissé la
majoration la plus spectaculaire, de 63%, suivi par le beurre, 45% et les gaz,
42%. Les pommes de terre, les œufs, la margarine ou les produits laitiers ont
vu leurs prix augmenter de 30%. Adrian Vasilescu, conseiller du gouverneur de
la Banque centrale de Roumanie explique: Pourquoi en Roumanie les aliments voient leurs prix
augmenter? D’abord, parce que cette tendance à la hausse est signalée partout
dans le monde. En plus, chez nous, les tarifs sont impactés par un fort
déséquilibre entre les importations de produits alimentaires, très grandes et
les exportations. Ce qui se traduit par le déficit le plus élevé de ces
dernières années. C’est là le problème!
La flambée des prix a entrainé
aussi des manifestations. Les salariés de l’Education nationale sont sortis
dans la rue dans plusieurs villes à travers la Roumanie, en menaçant de faire
la grève généralesi leurs salaires
n’augmentent pas. Les leaders des syndicats dénoncent l’absence du dialogue et
accusent les autorités de malveillance.
Le
roumain devient la langue officielle de la Moldavie
La langue roumaine remplacera la langue moldave dans tous
les documents officiels de la République de Moldavie, y compris dans le texte
de la Constitution, suite à un vote du Parlement. Le projet adopté en deuxième
lecture met en place une décision d’il y a une dizaine d’année de la Cour
Constitutionnelle selon laquelle le roumain est la langue officielle en République
de Moldavie. Selon Radio Chisinau, le vote a été salué par les députés
pro-européens du Parti Action et Solidarité, PAS, majoritaires au Parlement et
initiateurs de ce projet. De l’autre côté, les députés socialistes et communistes
pro-russes ont brandi des pancartes critiques à l’adresse de l’actuel pouvoir.
La classe politique roumaine a également salué la décision du Législatif de
Chisinau.