La semaine du 13 au 19 juillet 2020
L’état d’alerte est prolongé
Corina Cristea, 18.07.2020, 12:08
L’état d’alerte est prolongé
La Roumanie maintient l’état d’alerte sanitaire pour une nouvelle période de 30 jours, à partir du 17 juillet, en raison du nombre, considéré comme élevé, de cas de Covid-19. Cela veut dire que, sur l’ensemble du territoire, la population doit encore patienter avant de pouvoir retrouver la vie sans contraintes d’avant la pandémie. Il n’y aura pas de nouvelles limitations, mais il n’y aura pas d’allègement non plus. Le port du masque reste obligatoire dans les espaces publics clos, dans les lieux de commerce et sur les lieux de travail, ainsi que dans les transports en commun. La population est appelée à respecter les gestes barrières – porter un masque, se laver fréquemment les mains et garder la distanciation physique. Les rassemblements et les manifestations dans des espaces extérieurs sont interdits. Dans les localités, le déplacement des groupes de plus de 6 personnes, qui ne sont pas des membres d’une même famille, n’est pas autorisé. Les événements privés ne peuvent rassembler plus de 20 participants, s’ils sont organisés dans des espaces clos, et plus de 50, s’ils se tiennent en plein air. Seules les terrasses des restaurants et des cafés sont ouvertes. Dans les centres commerciaux, les boutiques peuvent accueillir les clients, mais les salles de cinéma et les aires de jeux pour les enfants restent fermées. Les services religieux sont autorisés à l’intérieur des lieux de culte, mais les fidèles doivent porter le masque de protection et respecter la distanciation physique. Enfin, mais pas en dernier lieu, certains vols de compagnies aériennes continuent d’être suspendus et des points frontaliers terrestres sont toujours fermés.
Par ailleurs, les mesures censées stimuler la relance économique du pays continueront d’être mises en place, a assuré le président Klaus Iohannis avant de participer au Conseil européen de Bruxelles, un sommet consacré à l’élaboration d’un budget communautaire pour les 7 années à venir et d’un budget censé contrecarrer les effets de la pandémie de coronavirus. Dans ce contexte, le gouvernement de Bucarest a adopté jeudi plusieurs projets. Il s’agit entre autres de l’octroi de fonds pour la numérisation et pour la formation du personnel destinés aux grandes compagnies et aux PME, d’aides financières pour les jeunes qui mettent sur pied des affaires innovatrices et pour la création d’entreprises en milieu rural. Un autre acte normatif porte sur le financement des idées nouvelles d’affaires proposées par des étudiants.
Plusieurs pays imposent des restrictions de voyage aux Roumains compte tenu de la situation épidémiologique dans le pays
Avec des centaines de nouveaux cas de Covid-19 rapportés d’un jour à l’autre, la Roumanie se retrouve dans une situation épidémiologique de plus en plus compliquée. Le nombre des cas est à la hausse depuis la levée des restrictions de circulation, surtout que tout le monde ne respecte pas les gestes barrières et les normes de sécurité sanitaire. Qui plus est, la Cour Constitutionnelle a décidé que la quarantaine, l’isolement à domicile ou l’hospitalisation ne pouvaient pas être imposées par décret ministériel, mais par la loi. En attendant l’adoption d’un tel document, de nombreuses personnes testées positives au coronavirus mais ne présentant pas de symptômes de maladie ont préféré quitter les hôpitaux. Le gouvernement a donc avancé un acte normatif réglementant l’isolement à domicile, l’hospitalisation ou la mise en quarantaine des malades. Adopté sans trop de problèmes par la Chambre des Députés, le document a reçu de nombreux amendements au Sénat, la chambre décisionnelle. Selon les représentants des groupes parlementaires, le résultat final est un compromis, offrant quand même le cadre légal nécessaire au système médical. Vu le contexte épidémiologique actuel en Roumanie, plusieurs pays européens ont imposé des conditions strictes, voire des restrictions d’entrée sur leur territoire. Certains demandent aux Roumains de présenter des tests négatifs récents, d’autres leur imposent la quarantaine ou auto-isolement. Les conditions exactes d’entrée sur le territoire de chaque Etat sont à retrouver sur le site du ministère roumain des AE à la rubrique « Avertissements de voyage en Europe Covid-19 » (Atenţionări de călătorie Europa COVID-19). Evidemment ces restrictions ne concernent pas uniquement la Roumanie, mais aussi d’autres pays à risque épidémiologique accru. Les listes sont mises à jour périodiquement.
« Sans condamnés de justice dans la fonction publique » – une initiative votée par les députés
La Chambre des Députés de Bucarest a adopté, cette semaine, en procédure d’urgence et avec un large consensus politique, la proposition législative issue de l’initiative citoyenne de réviser la Constitution, appelée « Fără penali în funcţii publice/Sans condamnés de justice dans la fonction publique ». Selon le texte du projet, les citoyens ayant écopé d’une peine de prison ferme pour des infractions intentionnelles ne peuvent plus être élus dans l’administration publique locale, au Parlement et aux fonctions de chef de l’Etat. La proposition législative fera l’objet de débats au Sénat et, selon la Constitution, afin de devenir loi, elle doit être ensuite validée par un référendum organisé dans les 30 jours suivant son adoption par la Chambre haute.
Verdict partiel dans le dossier de la manifestation de la diaspora du 10 août 2018
Deux ans après la manif de la diaspora roumaine, à Bucarest, contre le gouvernement social-démocrate de l’époque, la Direction d’investigation des infractions liées au crime organisé et au terrorisme a donné un verdict partiel dans le dossier des violences du 10 août 2018. A son avis, il n’y a pas de preuves pour justifier un coup d’état, comme l’avait appelé la Gendarmerie roumaine. Il n’y a pas de preuves non plus attestant le fait que la répression de la manif avait été préparée d’avance, comme le dénonçaient certains participants. Pour sa part, la procureure générale de la Roumanie, Gabriela Scutea, a déclaré comprendre l’émotion générale concernant cette enquête, plusieurs réactions critiques ayant circulé dans la presse suite à l’annonce du verdict. Tous les documents seront examinés attentivement dans le cadre du contrôle hiérarchique, a-t-elle encore précisé, vu qu’il a été décidé de transférer au Parquet militaire le volet du dossier qui porte sur l’intervention brutale des gendarmes contre les manifestants. Rappelons que lors de ces protestations contre le gouvernement social-démocrate de l’époque et qui avaient rassemblé près de 100 mille personnes, les forces de l’ordre sont intervenues brutalement et de manière disproportionnée, usant de gaz lacrymogène et de canons à eau. Il y a eu des blessés dans les deux camps et plusieurs poursuites pénales ont été ouvertes. Les procureurs ont constaté qu’il y a eu des situations où les forces de l’ordre avaient utilisé la violence de manière injustifiée. (Trad. Valentina Beleavschi)