La semaine du 13 au 18 janvier 2020
Décisions du gouvernement libéral de Bucarest
Corina Cristea, 18.01.2020, 11:35
Décisions du gouvernement libéral de Bucarest
Le gouvernement de Bucarest a décidé d’engager responsabilité sur la loi des élections municipales à deux tours de scrutin, a fait savoir jeudi le premier ministre libéral, Ludovic Orban. De l’avis des libéraux, cela conférerait aux élus locaux plus de légitimité et de représentativité. C’est une démarche censée améliorer les mécanismes démocratiques, ont-ils expliqué.
Le président du pays, Klaus Iohannis, appuie totalement la démarche de l’Exécutif, estimant que c’est un choix correct, démocratique et normal.
Par contre, cette idée a suscité de vives critiques de la part du principal parti de l’opposition, le PSD. Son président par intérim, Marcel Ciolacu, a déclaré que son parti et l’Union démocrate des Magyars de Roumanie allaient déposer une motion de censure contre l’Exécutif, tout en précisant que cela n’entraînerait pas d’élections anticipées.
En ce qui la concerne, l’Union Sauvez la Roumanie, (d’orientation libérale) a salué la décision du gouvernement roumain et rappelé que le retour aux municipales à deux tours de scrutin représentait un objectif de l’accord conclu avec celui-ci. Pour sa part, l’Alliance des démocrates et des libéraux (ALDE), d’opposition, préfère les élections municipales à deux tours de scrutin, et attire l’attention sur le fait que l’engagement de la responsabilité sur ce sujet vise à forcer la tenue d’élections anticipées.
Quant aux élections anticipées, tant le président Iohanis, que les Libéraux qui assument la gouvernance, sont favorables à l’organisation d’un scrutin anticipé aussi vite que possible. S’y ajoute l’Alliance USR-PLUS, selon laquelle tout report maintiendrait la Roumanie en blocage, avec un parlement contrôlé par le PSD, parti forcé à quitter le pouvoir en octobre dernier par motion de censure.
En attendant, les sociaux-démocrates ont demandé l’activation de la procédure qui constatera si la Roumanie a respecté – oui ou non – les normes démocratiques au moment où le gouvernement a modifié la légalisation électorale 4 mois avant le scrutin et en engageant sa responsabilité. La demande a été approuvée par la Commission de suivi des Etats membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Les coordonnées de la politique étrangère de la Roumanie
L’appartenance à l’OTAN, l’appartenance à l’UE et le partenariat stratégique avec les Etats-Unis – voici les 3 piliers sur lesquels se fonde la politique étrangère de la Roumanie. Ils ont été présentés jeudi par le président Klaus Iohannis lors de la réunion annuelle avec les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest. Autres priorités: l’adhésion à la zone euro et à l’espace Schengen. Cette dernière « contribuera d’une manière significative à la consolidation de la sécurité sur l’ensemble de l’espace de libre circulation européenne. En même temps, l’adhésion à la zone euro se réalisera lorsque la Roumanie remplira toutes les conditions nécessaires, a précisé le chef de l’Etat. En même temps, l’adhésion à la zone euro se réalisera lorsque la Roumanie remplira toutes les conditions nécessaires. Pour ce qui est de la relation avec Chisinau, la Roumanie envisage de reprendre la pleine coopération avec la République de Moldova si le gouvernement moldave entreprend des actions effectives visant à poursuivre le parcours européen du pays, à réformer la justice et l’administration ainsi qu’à combattre la corruption.
Le cas des meurtres de Caracal arrive devant les juges
Plus de six mois après l’ouverture de l’enquête dans l’affaire de Caracal, du nom d’une petite ville du sud de la Roumanie, Gheorghe Dincă, en détention provisoire, a été mis en examen pour huit chefs d’accusation : trafic de personnes, trafic d’enfants, deux infractions de viol, deux d’homicides volontaires et deux de profanation de cadavres. Plus précisément, les procureurs accusent l’ex-mécanicien sexagénaire d’avoir enlevé, violé, tué et incinéré deux adolescentes – Luiza Melencu, âgée de 18 ans, et Alexandra Măceşeanu, de 15 ans. Cette dernière, kidnappée et séquestrée au mois de juillet dernier, a réussi à appeler trois fois le service unique d’urgences 112. Malgré les indices fournis, le Service secret de télécommunications spéciales n’a pas réussi à déterminer sa position précise. La police a eu besoin de 19 heures pour se rendre au domicile du suspect, la descente des forces de l’ordre étant retardée aussi par le procureur assigné qui avait invoqué des dispositions légales. Depuis son apparition dans la presse, l’été dernier, l’affaire de Caracal a monopolisé l’attention de l’opinion publique roumaine. L’histoire a choqué, mais a aussi soulevé tout un tas de questions sur la manière dont l’enquête a été menée. Plusieurs responsables ont démissionné suite aux nombreuses irrégularités constatées.
La Journée de la Culture Roumaine
La Journée de la Culture nationale et le 170e anniversaire du poète national roumain Mihai Eminescu (1850-1889) ont été marqués, ce 15 janvier, pour la dixième année de suite dans de grandes villes de Roumanie et de l’étranger. Quasiment toutes les institutions culturelles roumaines ont organisé des programmes dédiés à cette double fête, suite à l’adoption par la Chambre des députés de Bucarest, en 2010, d’une loi ayant institué la Journée de la Culture nationale à la date anniversaire du poète emblématique des Roumains. Poète, écrivain, dramaturge, essayiste et journaliste, Eminescu est considéré par les critiques littéraires comme la voix poétique la plus importante de la littérature roumaine.