La semaine du 12 au 18 septembre 2022
Les temps sont durs
Newsroom, 18.09.2022, 12:00
Les temps sont durs
Partout dans le monde,
les prix continuent de croître, et la Roumanie n’est pas épargnée. Le taux
annuel d’inflation a dépassé les 15 % en août dernier, si l’on en croit les
chiffres officiels publiés lundi dernier par l’Institut national de la
statistique. Ce sont les denrées alimentaires dont les prix ont le plus
augmenté, enregistrant une hausse de 1,8 %. Même tendance observée du côté des
services, qui enregistrent quant à eux une hausse de 0,4 %. En juillet dernier,
les transports aériens ont enregistré une hausse des prix significative de 24
%, le sucre de 10 %, le beurre de 6,8 % et le lait de plus de 5 %. Les tarifs
des transports routiers et des services téléphoniques ont quant à eux
enregistré une très légère baisse de prix. Si l’on compare aux chiffres du mois
d’août de l’année dernière, les hausses de prix les plus importantes ont été
enregistrées par le gaz avec 70 %, les pommes de terre, plus de 54 %, l’huile, environ
50 % et plus de 30 % pour les transports aériens, les combustibles, le sucre et
autres produits liés à la panification.
Où en sont les stocks de gaz
naturel ?
Les réserves de gaz de la
Roumanie ont dépassé, en fin de semaine, le seuil des 80 % imposé par la
Commission Européenne, a annoncé le ministre de l’Energie, Virgil Popescu. Ce
dernier estime qu’il s’agit du même niveau que celui enregistré l’année
dernière en novembre. Personnage controversé, à qui tout le monde reproche sa
mauvaise gestion de la crise énergétique (aussi bien les partis d’opposition
que la presse ou ses alliés sociaux-démocrates), le ministre estime malgré tout
que la Roumanie devrait traverser l’hiver sans difficultés, même si la période
s’annonce compliquée pour l’ensemble des pays de l’UE, qui doivent faire face à
l’incertitude des livraisons de gaz russe. Et d’ajouter que la nouvelle
ordonnance sur le plafonnement des prix de l’énergie pouvait être modifiée afin
d’aider les personnes dont la vie dépend d’un respirateur artificiel. Ces
machines consomment en effet énormément d’électricité, bien plus que le seuil
actuellement fixé par le gouvernement.
Blue Air a du plomb dans l’aile
La compagnie aérienne
nationale Tarom continue de rapatrier les Roumains que la compagnie Blue Air a
abandonnés sur les aéroports d’Europe. Le gouvernement de Bucarest a débloqué
près d’un million d’euros du Fonds de réserve afin de couvrir les frais de
rapatriement de ses ressortissants. Le ministre des Transports, Sorin
Grindeanu, a encouragé les passagers à exiger de Blue Air de se faire rembourser
et de se tourner vers d’autres compagnies afin de pouvoir rentrer au pays. En
effet, Tarom n’est pas en mesure de prendre en charge l’intégralité des vols
annulés par Blue Air. Cătălin Drulă, leader du parti d’opposition l’Union
Sauvez la Roumanie et ancien ministre des Transports, accuse Grindeanu d’avoir
été au courant de la situation de Blue Air et de « ne pas avoir averti les
Roumains de ne pas acheter leurs billets d’avion ». Et le même Cătălin
Drulă d’ajouter « Blue Air est en faillite, personne ne récupèrera son
argent ». La compagnie aérienne a en effet annoncé qu’elle ne garantissait
pas le remboursement des billets annulés, et conditionnait tout remboursement
ou dédommagement à la reprise des vols ou au rachat de la compagnie par un
investisseur privé. L’annulation de tous les vols opérés par Blue Air du 6
septembre au 9 octobre affecte plus de 230 000 personnes. Certains passagers
ont déjà été informés de l’annulation de leur vol au-delà de cette période, fin
octobre.
Sans la
Russie
Le gouvernement roumain
va contraindre toutes les autorités publiques centrales et locales à renoncer
aux solutions et applications russes d’antivirus. Un projet de loi a été à
l’ordre du jour de l’agenda de l’Exécutif qui s’est réuni cette semaine. Cette
décision fait suite à celle prise par d’autres Etats européens tels que
l’Allemagne et l’Italie. L’entreprise russe Kaspersky, qui vend des antivirus,
la plus connue dans le domaine, sera directement touchée par ces nouvelles
mesures, puisque tous ses logiciels vont être désinstallés des systèmes
informatiques publics de Roumanie. Tout programme antivirus est une porte
donnant accès à un ordinateur et peut être utilisé pour de l’espionnage. La
plupart des institutions roumaines, y compris la mairie de Bucarest, utilisent
des antivirus russes à cause de leur prix attractifs.
Mais avec l’Ukraine
La France
et la Roumanie, voisine de l’Ukraine, ont conclu un accord visant à faciliter
l’exportation des céréales ukrainiennes. Le document a été signé à Paris par le
ministre français des transports, Clément Beaune, et le secrétaire d’Etat
roumain aux transports, Ionel Scrioşteanu, en
présence de l’ambassadeur de l’Ukraine en France. Selon la correspondante de
Radio Roumanie à Paris, la France espère que l’Ukraine va retrouver son niveau
d’exportation d’avant l’invasion russe, à savoir six millions de tonnes de céréales
par mois. En vertu de cet accord, la France va soutenir la Roumanie afin
d’augmenter les flux de céréales ukrainiennes dans les ports de Constanţa sur
la mer Noire, de Galati sur le Danube et par le canal de Sulina dans le delta
du Danube. Les autorités roumaines vont travailler avec les autorités
françaises afin d’améliorer l’équipement et l’organisation des postes
frontières entre la Roumanie et l’Ukraine et d’augmenter le nombre de wagons de
marchandises pouvant passer la frontière.
L’ambassadeur
de l’Ukraine en France, Vadim Omelcenko, a adressé des remerciements aux deux
pays pour ce qu’il a appelé un soutien concret, utile et efficace reçu par son
pays, soutien qui s’est intensifié de manière significative depuis la visite
commune en juillet des présidents Emmanuel Macron et Klaus Iohannis à Kiev. Le
nombre d’Ukrainiens ayant choisi de franchir la frontière pour se réfugier en
Roumanie a depuis dépassé les 2,3 millions. (Trad. Charlotte Fromenteaud)