La semaine du 12 au 17 février 2018
La DNA au coeur d’un nouveau scandale
Roxana Vasile, 17.02.2018, 16:43
La DNA au coeur d’un nouveau scandale
La Direction nationale anticorruption se trouve au cœur d’un nouveau scandale politique. L’ancien député social-démocrate Vlad Cosma, condamné à 5 ans de prison en première instance, a accusé par l’intermédiaire de la presse des procureurs de la DNA de «fabriquer des dossiers». Grâce à des enregistrements audio non authentifiés pour l’instant, il a soutenu qu’en 2015, les procureurs du bureau DNA de Ploiesti lui avaient demandé de planter des preuves contre l’ancien Premier ministre Victor Ponta et l’ancien parlementaire Sebastian Ghita qui s’est enfui en Serbie. En réplique, lors d’une conférence de presse organisée mercredi soir, la direction de la DNA a rejeté toutes les accusations. Laura Codruta Kovesi : « Les procureurs de la DNA ne falsifient pas de preuves. Les procureurs de la DNA respectent la loi dans l’administration des preuves. La manière dont les procureurs de la DNA traitent une affaire pénale est soumise au contrôle judiciaire. Dans tous nos dossiers soumis à la justice, les juges vérifient si les procureurs ont respecté la loi lorsqu’ils ont administré une preuve. »
Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a pour sa part nié l’existence d’un soi-disant « Etat parallèle » qui voudrait, selon certains, s’emparer du contrôle politique du pays par une contrefaçon de dossiers. Le président de la Roumanie affirme soutenir inconditionnellement l’activité de la DNA et de sa chef, Laura Codruta Kovesi, qu’il n’envisage pas de révoquer de ses fonctions comme le réclament d’autres voix. Klaus Iohannis: « Un groupe de clients de la justice pénale s’attaquent dernièrement à la DNA et à sa direction dans une tentative lamentable de les discréditer. Même si ma position par rapport à cette direction est connue, je voudrais la répéter : la DNA et sa chef font un très bon travail ».
A son tour, la première ministre, Mme Viorica Dancila, a demandé au ministre de la Justice, Tudorel Toader, d’éclaircir les choses parce que si la confusion perdure, les Roumains risquent de perdre confiance dans ce système : « Toutes ces choses devraient être tirées au clair le plus vite possible. Car à force de faire traîner les expertises, le niveau de confiance des Roumains en la Justice finira par voir baisser, or cela serait regrettable ».
Rentré en urgence d’une visite au Japon, le ministre de la Justice, Tudorel Toader, a annoncé qu’il présenterait au plénum du Parlement, la semaine prochaine, un rapport sur l’activité de la Direction nationale anticorruption, de la Direction d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme et du ministère Public, organe du pouvoir juridique de Roumanie. Une conférence de presse est prévue le 22 février ; ce jour-là, le ministre de la Justice informera les médias du contenu et des conclusions de son évaluation au sujet de la DNA.
Une croissance économique record
La Roumanie a enregistré l’année dernière une croissance économique de 7% par rapport à 2016. Il s’agit de sa plus forte relance économique des 9 dernières années, selon les données fournies par l’Institut national de la statistique. Au 4e trimestre de l’année dernière, la Roumanie a affiché le niveau de croissance économique le plus important de l’UE, un aspect confirmé également par Eurostat. Dans une interview à Radio Roumanie, l’économiste Mircea Cosea a déclaré que cette croissance prouve que l’économie réelle, privée, fonctionne en Roumanie aussi, malgré certaines difficultés. Pourtant, il a alerté sur les dangers futurs qui risquent de porter atteinte à l’économie roumaine : « A force de continuer à alimenter la croissance économique par la consommation, le taux de croissance ne sera plus le même d’ici quelques années. Une croissance due principalement à la consommation n’est pas soutenable. Elle a des pics comme celui de l’année dernière, suivis par des périodes de déclin, et la baisse peut être même de 50% par rapport au niveau d’avant. »
Poursuite des programmes d’équipement de l’armée roumaine
Le gouvernement de Bucarest a approuvé cette semaine un projet de loi visant l’achat de trois systèmes américains lance-roquettes HIMARS et décidé des conditions dans lesquelles l’armée roumaine achètera quatre corvettes multi-missions. Les bâtiments de guerre devraient être construits les sept années à venir sur un chantier de Roumanie, et la première corvette devra être livrée à la Marine nationale dans un délai de trois ans tout au plus. Le constructeur des quatre corvettes s’engage également à moderniser les frégates que les forces navales roumaines possèdent actuellement. Selon un communiqué du ministère de la Défense, il s’agit du deuxième programme de dotation technique de l’armée, prévoyant une production locale de l’équipement acheté, par l’implication de l’industrie nationale de défense. Le premier programme de ce genre a été lancé en janvier et vise l’achat de 227 transporteurs blindés Piranha, dont la plupart seront produits par les Usines mécaniques de Bucarest.
L’Année européenne du patrimoine culturel
Lancée jeudi à Bucarest, l’Année européenne du patrimoine culturel prévoit des milliers d’événements censés faire connaître davantage le patrimoine culturel de l’Europe. Angela Cristea, la cheffe de la Représentation de la Commission européenne à Bucarest, a déclaré que : « Nous voulons rendre le patrimoine culturel accessible à tout le monde. Il y a toute une série d’actions dont l’accès est libre, et en même temps, nous souhaitons promouvoir une définition très démocratique, très inclusive du patrimoine européen ». Avec un budget de 8 millions d’euros, cette initiative contribue à l’éducation et à l’information du public (Roxana Vasile)