La semaine du 12 au 17 avril 2021
La destitution du ministre de la Santé a engendré des tensions dans la coalition gouvernementale de Roumanie
România Internațional, 17.04.2021, 14:22
La destitution du ministre de la Santé a engendré des tensions dans la coalition gouvernementale de Roumanie
Alors que la Roumanie enregistre un pic de la pandémie de Covid-19, le ministre de la Santé de Bucarest, Vlad Voiculescu, proposé par l’Alliance Union Sauvez la Roumanie-Plus, a été révoqué par le premier ministre libéral Florin Cîtu. Après le refus de Dan Barna, co-président de l’Alliance USR-Plus, d’assumer ce portefeuille, c’est le premier ministre qui est devenu ministre de la Santé par intérim. La décision du chef du cabinet de Bucarest de destituer M Voiculescu a provoqué des tensions au sein de la coalition au pouvoir, constituée par le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie-Plus et l’Union démocrate magyare de Roumanie. Le chef du cabinet de Bucarest a justifié sa décision affirmant qu’il avait souhaité maintenir la confiance dans les institutions de l’Etat afin de pouvoir dépasser la période difficile générée par la pandémie.
En revanche, Dan Barna a annoncé que le premier ministre roumain ne disposait plus de l’appui politique de l’Alliance USR-Plus. Enfin, le vice-premier ministre Kelemen Hunor, président de l’Union démocrate magyare de Roumanie, affirme que la décision de Dan Barna de retirer l’appui politique au gouvernement Cîtu a été hâtive et il a appelé les leaders de la coalition de faire preuve de maturité politique. Du côté de l’opposition, le président du PSD, Marcel Ciolacu, a déclaré que « la révocation de Vlad Voiculescu est arrivée beaucoup trop tard pour nombre de Roumains qui ont perdu la vie ou qui ont vu leur santé ruinée. »
Depuis plusieurs semaines déjà, la destitution du ministre de la Santé a été intensément demandée tant par l’opinion publique que par les acteurs politiques, y compris par des responsables de la coalition gouvernementale. D’ailleurs, les restrictions censées limiter la propagation de l’infection au nouveau coronavirus, promues par l’ancien ministre de la Santé et par l’ancienne secrétaire d’Etat Andreea Moldovan, sont de plus en plus contestées par certains Roumains, qui ont même protesté dans plusieurs villes roumaines. Enfin, des centaines de membres des cinq confédérations syndicales de Roumanie ont participé à Bucarest à une protestation antigouvernementale. Ils demandent la démission de l’Exécutif, la majoration du salaire minimum à un niveau qu’ils appellent décent, des retraites équitables, des services publics de qualité et le déblocage des négociations collectives.
Coup d’accélérateur de la campagne de vaccination anti-Covid en Roumanie
En Roumanie, le nombre de malades de Covid est à la baisse : environ 13 000 personnes. Par contre, le nombre des patients atteints du Covid-19 en soins intensifs est toujours élevé – plus de 1 500 personnes, alors que le nombre de lits disponibles en soins intensifs pour ces malades est de plus en plus bas sur l’ensemble du pays. Une situation à laquelle les autorités roumaines tentent de remédier au plus vite. En même temps, le rythme de la vaccination anti-Covid s’est accéléré en Roumanie. Le nombre total des personnes qui ont reçu au moins une dose a dépassé les 2 millions et demi. Les listes d’attente sont plus courtes, actuellement près de 350 000 personnes y figurent, soit moins de la moitié par rapport à la semaine dernière. Les autorités exhortent la population à se faire vacciner, vu que c’est la seule solution pour surmonter cette période difficile et retrouver la normalité. D’autant plus qu’à compter de ce vendredi, il est possible de se faire vacciner sans rendez-vous préalable avec le produit AstraZeneca, dans les centres où il y a des places disponibles. Enfin, jeudi, le gouvernement roumain a approuvé un mémorandum portant sur l’achat de vaccins anti-Covid Pfizer-BioNTech supplémentaires, à hauteur de 4,2 millions de doses.
Nouvelles lois adoptées par le gouvernement de Bucarest.
Cette semaine, l’exécutif de Bucarest a adopté le projet de loi sur les communications 5G, qui accroît d’une manière significative la vitesse d’internet des dispositifs portables. Cette disposition normative a demandé une attention particulière, parce que selon le ministre de l’Intérieur, Lucian Bode, la nouvelle technologie risque de permettre des menaces complexes à l’adresse de la sécurité nationale par l’accès à des infrastructures informatiques sensibles. L’appel d’offres pour l’allocation du spectre 5G en Roumanie, déjà ajournée à deux reprises, pourrait avoir lieu dans la deuxième moitié de cette année. Jeudi également, le gouvernement a décidé des principes du nouveau système de rémunération des personnels publics. Les employés qui occupent un poste identique devraient recevoir la même rémunération, quelle que soit l’institution où ils travaillent. Tant le premier ministre que la ministre du Travail ont assuré que les revenus des salariés de l’Etat n’allaient pas diminuer. Ce qui plus est, les ministres ont examiné en première lecture deux décrets d’urgence qui simplifient les relations de travail par la numérisation et par la réduction de la bureaucratie.
Aide financière pour le secteur de l’HoReCa
La Commission européenne a approuvé le schéma de 500 millions d’euros par lequel le gouvernement de Bucarest souhaite appuyer les compagnies roumaines activant dans le tourisme et l’hôtellerie, dans le domaine des services alimentaires et les agences de tourisme dont l’activité a été affectée par la pandémie de coronavirus. Cette aide qui sera accordée sous forme de subventions directes servira à couvrir jusqu’à 20 % du manque à gagner enregistré de janvier à décembre 2020 par rapport à l’année 2019. L’aide sera accordée jusqu’au 31 décembre 2021 et 73 000 sociétés devraient en bénéficier.
La Roumanie devra retirer ses forces déployées en Afghanistan dans le cadre de la mission de l’OTAN
Le retrait des troupes roumaines d’Afghanistan démarrera le 1er mai, aux côtés de tous les autres alliés de l’OTAN. En vertu des décisions adoptées durant la réunion extraordinaire des ministères des Affaires étrangères et de la Défense des Etats membres d’Alliance, la mission sur ce théâtre d’opérations s’achèvera lorsque tous les militaires roumains déployés en Afghanistan rentreront en Roumanie, a déclaré le ministre roumain de la Défense, Nicolae Ciuca : « La Roumanie a décidé il y a deux décennies de participer à la coalition qui lutte contre le terrorisme et de rejoindre ses alliés stratégiques dans les efforts internationaux de combattre un ennemi qui a menacé la tranquillité et la sécurité des citoyens. Au cours de ces 20 dernières années, des dizaines de milliers de militaires roumains ont assuré des missions sur le théâtre d’opérations d’Afghanistan, ayant contribué de manière significative à l’amélioration de la situation sécuritaire dans la zone. Nous rendons hommage aux 27 héros de la Roumanie qui ont payé le prix suprême au nom de notre liberté. Nous sommes également reconnaissants aux plus de 200 militaires blessés au cours de ces missions. »
A présent, 649 militaires roumains participent à la mission Resolute Support d’Afghanistan sous l’égide de l’OTAN.