La semaine du 11 au 17 novembre 2024
Le premier ministre roumain a effectué une visite officielle à Londres./ Les futurs commissaires européens ont été auditionnés à Bruxelles / La Banque centrale fait des prévisions moins optimistes pour l’économie roumaine / La Roumanie se dotera d’avions F-35 de dernière génération / Des précisions pour les électeurs roumains de l’étranger.
Ştefan Stoica, 17.11.2024, 09:30
Visite officielle du premier ministre roumain à Londres
Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a effectué cette semaine, une visite de deux jours au Royaume-Uni. C’était la première visite d’un chef de gouvernement de Bucarest des 17 dernières années. Ses pourparlers avec son homologue britannique Keir Starmer ont porté notamment sur les projets communs – économiques énergétiques et de sécurité. La Grande-Bretagne souhaite avoir une coopération plus étroite avec la Roumanie et les autres pays européens situés sur le Flanc Est de l’OTAN, voici le message qu’a prononcé le premier ministre britannique. Il s’agit notamment d’y envoyer des militaires qui puissent aider et s’entraîner aux côtés des militaires des pays du flanc oriental, tout cela dans un contexte de sécurité compliqué et avec une Fédération de Russie de plus en plus agressive. À cette occasion, la Roumanie et le Royaume-Uni ont également signé un accord de coopération dans le domaine de la Défense, en vertu duquel la partie britannique contribuera au Centre régional d’instruction maritime de Roumanie, destiné à la formation des militaires ukrainiens. Toujours dans le cadre de sa visite, le premier ministre roumain a participé au Forum économique roumano-britannique, il a rencontré le Lord-maire de Londres Sir Alastair King et le président de la Chambre des Communes Sir Lindsey Hoyle. Les Britanniques souhaitent travailler et faire des échanges économiques avec les Roumains ainsi qu’élargir les domaines de coopération, a précisé à son tour le Lord-maire de Londres.
Les auditions des futurs commissaires européens
L’eurodéputée sociale-démocrate roumaine Roxana Mînzatu, proposée par la Roumanie pour un poste de vice-président exécutif de la future Commission européenne et pour le portefeuille des politiques du domaine social et de l’éducation, a été auditionnée cette semaine à Bruxelles. Elle a déclaré que l’Union Européenne avait le modèle social le plus équilibré et le plus performant au monde, ce qui ne veut pourtant pas dire que c’est un mécanisme dépourvu de lacunes, dont certaines ne font que s’approfondir. Elle promet de mener des discussions dans la première année de son mandat avec tous les acteurs du domaine social des Etats-membres, tant avec les gouvernements, qu’avec les représentants des syndicats et des organisations de jeunesse, sans oublier les simples citoyens. La Roumaine affirme aussi que son mandat reposera sur trois piliers principaux : la formation professionnelle, les emplois de qualité et la justice sociale.
Des prévisions économiques moins optimistes
Les nouvelles ne sont pas très bonnes cette semaine côté économie. La croissance économique de la Roumanie a stagné au 3e trimestre de cette année par rapport à la période antérieure, et à comparer avec le même trimestre de l’année 2023, l’on constate que le PIB de la Roumanie a baissé de 0,2 %. Parallèlement, le taux annuel d’inflation a légèrement augmenté de 4,62 en septembre à 4,67 % en octobre dernier. D’ailleurs, la Banque Nationale de Roumanie a révisé à la hausse ses prévisions pour l’inflation à la fin de cette année, à 4,9 %, alors qu’en août dernier elle l’estimait à 4 %. De son côté, le gouverneur de la Banque Centrale, Mugur Isarescu, a souligné que la correction fiscale et budgétaire viserait notamment à réduire les déficits, ce qui aura une influence sur l’évolution du taux d’inflation. Réduire les déficits signifie adapter la consommation intérieure au niveau de la production en Roumanie, a-t-il encore expliqué. Et d’ajouter que la Banque Centrale attendait du futur gouvernement de Bucarest un programme crédible et cohérent de correction, qui bénéficie aussi de l’appui politique et qui soit accepté par la société toute entière. Et c’est toujours Mugur Isarescu qui a expliqué que l’évolution des prix était marquée par plusieurs risques et incertitudes influencés tant par la politique fiscale de Bucarest et les hausses salariales, que par des facteurs extérieurs, tels les évolutions des économies européennes avec lesquelles la Roumanie déroule la plupart de ses relations commerciales, la dynamique du prix international du pétrole dans le contexte de tensions géopolitiques toujours plus accentuées, ou encore l’évolution de la situation de conflit en Ukraine et au Proche-Orient.
Des avions F-35 pour la Roumanie et un avertissement
Le Sénat de Bucarest a adopté mercredi, en tant que chambre décisionnelle, le projet de loi portant sur l’acquisition d’avions F-35 de production américaine. Le document règlemente le programme par lequel la Roumanie rachètera 32 avions de dernière génération F-35 au prix de 6 millions et demi de dollars, soit l’acquisition la plus chère de l’histoire de l’Armée roumaine. Il s’agit entre autres de moteurs, de support logistique de services, d’instruction des pilotes et du personnel, de simulateurs de vol ainsi que de munitions air-air et sol-air. Pourtant, c’est à peine après l’année 2030 que les premiers avions F-35 devraient arriver en Roumanie. Et compte tenu de la valeur du contrat, celui-ci sera conclu entre les gouvernements des deys Etats.
Cette semaine encore, lors de l’anniversaire de l’État majeur de la Défense, son chef, le général Gheorghiţă Vlad a tiré la sonnette d’alarme : concernant la situation actuelle de sécurité, les indicateurs témoignent du fait que la paix n’est plus une certitude pour le continent européen. Et d’ajouter que, « contrairement aux normes du droit international humanitaire, les actions de la Fédération de Russie alimentaient l’avancée négative du potentiel des menaces et des risques de sécurité ». Selon le général, au niveau de la région de la mer Noire, une zone d’intérêt stratégique pour l’OTAN, on peut parler actuellement d’une situation de crise dans le domaine de la défense. Par conséquent, l’Armée roumaine a reconfiguré son architecture défensive, a encore précisé le général Gheorghiţă Vlad. Pour ce faire, elle a adapté ses procédures, a recalibré sa capacité de réaction et renforcé les structures destinées au service permanent de combat de la police de l’air et elle a aussi renforcé sa vigilance.
Des informations pour les électeurs roumains de l’étranger
Enfin, en Roumanie, la campagne électorale pour le premier tour du scrutin de l’élection présidentielle bat son plein. Ce premier tour de scrutin est prévu le 24 novembre prochain, alors que les élections législatives de Roumanie auront lieu le dimanche 1er décembre. Dans ce contexte, la cheffe de la diplomatie roumaine, Luminita Odobescu, et le président de l’Autorité électorale permanente, Toni Grebla, ont donné des détails techniques concernant l’organisation des scrutins à l’étranger. Les Roumains de la diaspora pourront exprimer choix dans les 950 bureaux organisés au-delà des frontières nationales, soit un nombre record. Près de 7 000 ressortissants roumains ont reçu par la poste les documents nécessaires pour voter par correspondance et doivent envoyer leurs options au plus tard deux jours avant le début du vote physique. A noter aussi que le 24 novembre, en parallèle avec le premier tour du scrutin présidentiel, les habitants de Bucarest, sont appelés à un référendum convoqué par le maire général de la capitale. Ils devront répondre à trois questions dont deux visent les manières de partager l’argent entre la marie générale et les mairies des arrondissements de Bucarest, alors que la troisième question porte sur un projet censé lutter contre la consommation de drogue à mettre en place dans les écoles romaines. (trad. Valentina Beleavski)