La semaine du 10 au 16 septembre 2018
Roxana Vasile, 15.09.2018, 00:35
Motion simple contre la ministre de lIntérieur
Les députés de Bucarest ont rejeté mercredi la motion simple déposée par le PNL, dopposition, contre la ministre de lIntérieur, Carmen Dan. Les libéraux demandaient la démission de Mme Dan, quils accusaient davoir coordonné les représailles contre les participants à la manifestation anti-gouvernementale du 10 août dernier. Lors des débats qui ont eu lieu la veille, la ministre avait déclaré que lintervention des gendarmes pendant la manifestation était légale, vu le risque quelle présentait pour lordre public. Les déclarations de la ministre sont loin de convaincre les représentants de lopposition. Pour sa part, le PSD, principale formation politique de la coalition au pouvoir, a demandé aux institutions habilitées dinvestiguer les informations véhiculées dans lespace public concernant un possible financement extérieur de la manifestation du 10 août et le caractère prémédité des violences survenues ce jour-là. Entre temps, le Parquet militaire poursuit son enquête sur lintervention des forces de lordre pendant le rassemblement. Quelque 770 plaintes pénales ont jusquici été déposées par des personnes qui ont été blessées durant cette intervention.
Visites de haut niveau en Roumanie
Une série de visites de haut niveau a eu lieu cette semaine en Roumanie. Dans la perspective du futur mandat de Bucarest à la tête du Conseil de lUE, au premier semestre de 2019, le premier ministre néerlandais Mark Rutte sest entretenu avec la cheffe de lExécutif roumain, Viorica Dăncilă et avec le président du pays, Klaus Iohannis. Ce dernier a réaffirmé que la Roumanie souhaitait intégrer lespace Schengen le plus vite possible. Il a également mis en exergue le volet économique des relations roumano-néerlandaises et le volet social, vu les quelque 30 mille ressortissants roumains qui vivent aux Pays-Bas. Klaus Iohannis et Mark Rutte ont par ailleurs déclaré que même si les opinions de leurs pays sur les différents dossiers ne convergeaient pas toujours, les deux parties oeuvraient ensemble au renforcement de lUE.
Présent lui aussi à Bucarest, cette semaine, le premier ministre slovaque, Peter Pellegrini, sest entretenu avec son homologue roumain, Mme Viorica Dancila. Cette dernière a déclaré que durant le mandat à la tête du Conseil de lUE, au premier semestre de 2019, la Roumanie prêterait une attention particulière à lavancée des pourparlers au sujet du futur cadre financier pluriannuel 2021-2027. Les deux parties ont signé un protocole de coopération dans le domaine de linspection du travail, dont bénéficieront les ressortissants roumains qui travaillent en Slovaquie, ainsi quun programme visant à élargir la coopération dans le secteur de lEducation. Cette semaine encore, les ministres des Affaires étrangères roumain, polonais et turc, respectivement Teodor Meleşcanu, Jacek Czaputowicz et Mevlut Cavuşoglu ont participé à Bucarest à la 5e rencontre trilatérale dans ce format sur des thèmes liés à la sécurité.
Le virus de la peste porcine africaine gagne du terrain en Roumanie
Selon les autorités sanitaires vétérinaires, 207 localités de 12 départements du pays sont touchées, le nombre des foyers de maladie sélevant à environ 900. Plus de 232 mille animaux ont été abattus depuis la confirmation de la présence du virus en Roumanie, le 31 juillet 2017. La première – ministre, Viorica Dăncilă, a fait savoir que le gouvernement adopterait un décret durgence prévoyant loctroi, six mois durant, de compensations financières aux personnes ayant travaillé dans des élevages danimaux et qui ont perdu leur emploi à cause de cette situation. Le commissaire européen à lAgriculture et au Développement rural, Phil Hogan a déclaré que la Commission européenne envisageait doctroyer une aide financière aux éleveurs roumains de cochons affectés par la peste porcine africaine. Le Service roumain de renseignement a pour sa part mis en garde contre une autre possible maladie chez les ovins et les caprins.
La rentrée des classes
Pour les quelque 3 millions délèves de Roumanie, le lundi 10 septembre a été le jour de la rentrée scolaire. Les problèmes de lEnseignement roumain sont nombreux et récurrents: des établissements qui n’ont pas été remis à neuf, qui fonctionnent en l’absence d’un certificat de prévention incendie ou d’une autorisation sanitaire, des manuels scolaires qui contiennent des erreurs, un nombre décroissant d’élèves. Pourtant, la joie des enfants est bien réelle; après les longues vacances d’été, ils sont heureux de retrouver leurs camarades et leurs enseignants, de développer leurs aptitudes et de compléter leur bagage de connaissances. La tradition, qui veut que de hauts représentants des autorités soient présents à des cérémonies de rentrée des classes, a été reconduite. Le chef de l’Etat Klaus Iohannis a choisi de se rendre au Lycée « Colegiul Naţional Horea, Cloşca et Crişan » d’Alba Iulia (centre de la Roumanie), qui fêtera son centenaire l’année prochaine. A l’autre bout du pays, à Constanţa, au bord de la mer Noire, le ministre de la défense, Mihai Fifor, a assisté à la cérémonie de refondation du lycée « Colegiului Naţional Militar Alexandru Ioan Cuza, cet établissement scolaire ayant interrompu son activité pendant 20 ans.
Référendum pour la famille traditionnelle
Un référendum sur la famille sera organisé le 7 octobre prochain, après ladoption, cette semaine, par le Sénat roumain, du projet de loi sur la révision de la Constitution. Le texte se propose de redéfinir la famille comme fondée sur le mariage entre un homme et une femme et non entre les époux, comme stipulé à présent. La décision dorganiser cette consultation populaire repose sur une initiative citoyenne. Les promoteurs ont recueilli 3 millions de signatures en faveur de la proposition. Signée y compris par des représentants des cultes de Roumanie, cette initiative est similaire à celle de Croatie et de Slovaquie dil y a quelques années. Les représentants de l’association ACCEPT, qui milite pour les droits des minorités sexuelles, ont réagi, précisant que le vote du Sénat représente une violation du droit à la vie privée et familiale, droit inaliénable de toute personne, quel que soit son genre ou son orientation sexuelle.