La semaine du 10 au 15 août 2015
Sécheresse prolongée en Roumanie
România Internațional, 15.08.2015, 13:22
La sécheresse sévère qui a touché la quasi totalité du pays a endommagé les cultures agricoles et rendu difficile la navigation sur le secteur roumain du Danube. La canicule et le manqué de précipitations enregistré ces deux derniers mois, ont affecté plus de 900 mille hectares de terrains agricoles. Plus d’un quart des cultures céréalières ont périclité, avertissent les représentants des agriculteurs. Le maïs est le plus affecté, mais d’autres plantes s’en ressentent aussi — le soja, le blé, le colza, le tournesol, ainsi que les légumes. Les fermiers roumains estiment leurs pertes à plus de 2 milliards d’euros, mais cette somme pourrait augmenter si la pluie manque toujours à l’appel et les températures restent élevées.
Le système national d’irrigation est détruit à 90%, ce qui se traduit par seulement 300 mille hectares de terrain agricole irrigués actuellement, contre 3 millions 300 mille en 1989. Selon le ministère de l’Agriculture, la réhabilitation du système national d’irrigation supposerait un effort financier de 1 milliard d’euros. Les autorités roumaines espèrent y parvenir à l’aide de fonds européens. Les représentants des plus importantes associations de producteurs agricoles de Roumanie doivent examiner, le lundi 17 août, les répercussions de la sécheresse sur les cultures agricoles. Ils tenteront aussi d’identifier les principales solutions censées diminuer les dégâts causés par ce phénomène.
En raison du niveau très bas du Danube, la navigation fluviale se déroule difficilement. Plusieurs restrictions ont été instituées et les transporteurs maritimes sont obligés de réduire la vitesse de déplacement notamment aux points difficiles. Le chenal navigable s’étant rétréci, les navires doivent attendre de passer l’un après l’autre, à certains endroits. Dans le delta, des dizaines de canaux sont colmatés et plusieurs centaines de poissons sont morts à cause du bas niveau de l’eau et des températures élevées. La situation ne sera pas meilleure la semaine prochaine, puisque, selon les prévisionnistes, le niveau des eaux du Danube continuera à baisser.
Nouveau plus bas historique de l’inflation annuelle
L’inflation annuelle en Roumanie s’est maintenue en territoire négatif au mois de juillet, étant de moins 1,7%, ce qui représente un nouveau plus bas historique en 25 ans, révèlent les données rendues publiques par l’Institut national de la statistique. La consommation, ce moteur de la croissance économique, a été une fois de plus influencée positivement par la réduction des prix des aliments, qui ont reculé en juillet de 1,17% par rapport au mois précédent, et de 7,25% par comparaison avec la période similaire de 2014. En ce qui concerne les prix des produits non alimentaires, leur niveau en juillet a été de 0,48% supérieur à celui enregistré un mois plus tôt et de 1,26% plus grand que pendant la période similaire de l’année passée. Toujours selon l’Institut national de la statistique, la réduction la plus significative a été celle des prix des médicaments et des articles médicaux. Par contre, les tarifs du gaz ont subi l’augmentation la plus importante. Les services sont eux aussi devenus plus chers en juillet, après une majoration de 0,09% en l’espace d’un mois et de 2,20% en une année.
Discussions en marge du Code fiscal et d’une nouvelle loi des salaires dans le secteur public
Le premier ministre roumain, Victor Ponta a affirmé que les nouvelles mesures dallègement fiscal sont soutenables et que limpact de leur mise en oeuvre peut être amorti par la croissance économique et par une collecte plus efficace des taxes. Par contre, a-t-il souligné, si le nouveau Code Fiscal nest pas voté par le Parlement, les employés du secteur public ne pourront pas bénéficier dune nouvelle loi des salaires. De lavis de Victor Ponta, lactuelle dispute autour du Code fiscal est à 100% politique. Le premier ministre roumain a répondu ainsi aux nombreuses critiques et aux avertissements lancés par le chef de lEtat, par le gouverneur de la Banque nationale et par des représentants des bailleurs de fonds internationaux de la Roumanie (dont le FMI et la Commission européenne). Ceux-ci mettent en garde contre le fait que la mise en oeuvre simultanée mesures dallègement fiscal risque d’engendrer de sérieux déséquilibres macro-économiques. Envoyé le 17 juillet au Parlement par le président Klaus Iohannis, le nouveau Code fiscal sera réexaminé fin août dans une session extraordinaire. Avant cette dernière au bout de vives disputes, les parties parlementaires ont accepté d’organiser des consultations à ce sujet.
Annonce surprenante de la Maison royale roumaine
Le roi Michel Ier de Roumanie a décidé de retirer à son petit-fils, Nicolae, le titre de « Prince de Roumanie » et le qualificatif « d’Altesse Royale », en l’écartant de la succession au trône de la Roumanie. L’ancien souverain lui avait conféré ces titres en 2010. Nicolae a affirmé dans un communiqué assumer cette décision, qu’il trouvait bénéfique. Il a expliqué que ce statut lui imposait un mode de vie difficile à accepter. Nicolae (30 ans) était l’héritier en 3e rang du trône de la Roumanie, après la princesse Margarita et la princesse Elena, sa mère. Forcé par les communistes à abdiquer, le roi Michel, dernier roi de Roumanie, s’est exilé en Suisse, d’où il est revenu après la Révolution anticommuniste de 1989.
Fonds européens pour les réfugiés et sécurisation des frontières
La Commission européenne a approuvé cette semaine des fonds de 2,4 milliards d’euros pour la période 2014-2020 pour soutenir 19 Etats, dont la Roumanie, à sécuriser leurs frontières et à améliorer leur capacité d’accueil des réfugiés. Les principaux bénéficiaires en sont l’Italie et la Grèce, pays confrontés, depuis le début de l’année, à des vagues de demandeurs d’asile provenant notamment du Proche Orient et d’Afrique. La Roumanie se voit allouer près de 100 millions d’euros. Les Etats européens les plus touchés par ce flux de migrants ont exigé que les autres membres de l’UE partagent ce fardeau. La Commission européenne a appelé de nouveau les Etats membres à accepter la redistribution des réfugiés. Selon le plus récent bilant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 224 mille migrants sont arrivés en Europe via la Méditerranée en 2015. (trad. Mariana Tudose; Dominique)