La semaine du 06 au 12 janvier 2025
Le calendrier du nouveau scrutin présidentiel est fixé / Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne à la Prospérité et à la Stratégie industrielle a effectué une visite à Bucarest / La Roumanie a été incluse au programme Visa Waiver
Corina Cristea, 12.01.2025, 11:00
Le calendrier du nouveau scrutin présidentiel est fixé
Les partis politiques qui forment l’actuelle coalition gouvernementale de Roumanie, aux côtés des représentants des minorités nationales, ont convenu mercredi du calendrier des nouvelles élections présidentielles : le premier tour aura lieu le 4 mai prochain et le second – le 18 mai prochain. Une décision qui doit encore se concrétiser de manière légale, la semaine prochaine, par des actes normatifs adoptés par l’Exécutif. Pour rappel, cette décision survient dans le contexte où, à la fin de l’année dernière, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a décidé d’annuler le processus de l’élection présidentielle, en raison des interférences hybrides extérieures et du financement non déclaré de la campagne électorale d’un des deux candidats arrivés au second tour de scrutin. Plus concrètement, il s’agit du candidat indépendant Calin Georgescu, ultra nationaliste et admirateur déclaré de Vladimir Poutine, qui a fait surprise générale en réunissant la majorité des voix au premier tour de l’élection présidentielle, du 24 novembre dernier.
Cette semaine encore, lors de sa première réunion de cette année, la coalition gouvernementale a aussi décidé que l’ancien chef de file des libéraux Crin Antonescu serait validé en février prochain en tant que candidat commun de la coalition à l’élection présidentielle. D’ici là, un sondage d’opinion sera organisé afin de connaître l’état d’esprit de la population et les problèmes auxquels celle-ci est confrontée. Annoncé le 23 décembre dernier, en tant que représentant unique de la coalition pour le fauteuil présidentiel, il y a quelques jours, Crin Antonescu déclarait avoir quitté cet accord, invoquant l’absence d’une date concrète de l’élection présidentielle, mais aussi le manque de soutien de toutes les forces politiques qu’il l’avaient proposé.
Et c’est toujours ce mercredi que la Cour d’Appel de Bucarest a publié la motivation de la décision par laquelle elle avait rejeté le 31 décembre, l’action lancée en justice par le candidat Calin Georgescu et la Coalition pour la Défense de l’État de Droit contre le Bureau Electoral Central au sujet de l’annulation de l’élection présidentielle. « Les décisions de la Cour Constitutionnelle de Roumanie sont définitives et obligatoires. Par conséquent elle ne peuvent pas être examinées en justice », écrit dans sa motivation la Cour d’Appel de Bucarest, qui précise aussi que par l’annulation du scrutin présidentiel, les droits civils et fondamentaux des citoyens, tels qu’ils figurent dans la Constitution n’ont pas été transgressés.
Stéphane Séjourné, visite à Bucarest
Cette semaine, le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a reçu à Bucarest Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne à la Prospérité et à la Stratégie industrielle, Commissaire européen à l’Industrie, aux PME et au Marché unique. Les deux responsables ont parlé de l’état de l’économie européenne et de l’importance de poursuivre les investissements nécessaires au redressement et au développement commun. Le chef de l’Exécutif de Bucarest estime que, malgré les défis économiques européens et mondiaux actuels, l’économie roumaine se développera et qu’elle compte sur le soutien de la Commission Européenne pour faire accroître l’absorption des fonds européens et pour protéger le niveau de vie des Roumains. Le commissaire européen s’est également entretenu avec le président du Sénat de Bucarest, Ilie Bolojan. Puis, aux côtés du ministre romain de l’Economie, Bogdan Ivan, il a visité l’usine roumaine « Prime Batteries Technology » qui produit des accumulateurs lithium-ion de dernière génération et des systèmes personnalisés de stockage de l’énergie. Les deux ont également visité les instituts de recherche aérospatiale et des turbo-moteurs, l’occasion aussi de discuter de l’utilisation des drones à des fins civiles et militaires, ainsi que de l’impact de la concurrence globale dans ce domaine. Lors de sa visite, le commissaire Stéphane Séjourné a déclaré que Bucarest était la première capitale qu’il visitait dans le cadre d’un tournoi plus large, son objectif étant de soutenir le développement industriel de la Roumanie et de souligner l’importance stratégique de ce secteur.
La Roumanie, incluse au programme Visa Waiver
Enfin, un évènement marquant l’entrée officielle de la Roumanie au programme Visa Weaver d’exemption de visa pour les États-Unis était organisé vendredi au siège du Département de Sécurité Intérieure à Washington, en présence du Secrétaire pour la sécurité intérieure, des États-Unis, Alejandro Mayorkas, et de l’ambassadeur de Roumanie, aux États-Unis Andrei Muraru.
Antérieurement, à Bucarest, le nouveau ministre des affaires étrangères, Emil Hurezeanu, a déclaré que les Roumains pourraient voyager sans visa aux États-Unis à compter de mars prochain, une fois que les autorités américaines mettent à jour la plate-forme électronique d’autorisation des voyages ESTA. Cela permettra aux ressortissants roumains de ne plus passer par des interviews au consulat des États-Unis. Ils recevront une autorisation de voyage valable pendant deux ans, avec un nombre illimité d’entrées et de sorties des États-Unis. Cette autorisation pourra être utilisée pour des visites allant jusqu’à 90 jours. Son coût est de 21 $ américains, à la différence des visas dont le prix est de 185 $. Les Roumains peuvent demander toujours des visas américains, dont l’avantage et la validité de 10 ans et une durée de séjour de six mois maximum.
Le chef de la diplomatie de Bucarest a aussi souligné les avantages économiques de l’inclusion de la Roumanie au programme Visa Waiver. À part la croissance du nombre de touristes, il y aura davantage des séjours d’affaires et des investisseurs qui voyageront plus facilement, ce qui entraînera la croissance des échanges commerciaux, a expliqué Emil Hurezeanu. Suite à cette décision du gouvernement fédéral des États-Unis, la Roumanie devient le 43e participant au programme américain d’exemption de visa. (trad. Valentina Beleavski)