La semaine du 06 au 11 janvier 2020
Visite à Bruxelles du premier ministre romain Ludovic Orban
România Internațional, 11.01.2020, 11:38
Visite à Bruxelles du premier ministre romain Ludovic Orban
Plusieurs rencontres avec des responsables européens et otaniens ont figuré à l’agenda de la première visite officielle à Bruxelles du premier ministre roumain, Ludovic Orban. Lors d’une entrevue jeudi, avec le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, le responsable roumain a examiné la situation au Moyen-Orient. L’occasion pour l’officiel otanien de saluer la contribution de Bucarest aux missions d’instruction et de formation menées par l’alliance en Irak et de préciser que l’OTAN se disait prêt à accroître son implication au Moyen-Orient, selon le souhait du président américain, Donald Trump. Pour sa part, Ludovic Orban a déclaré que la Roumanie considérait fondamental le rôle de l’Alliance de l’Atlantique Nord que Bucarest se montrait prêt à continuer à soutenir. La Roumanie participera à l’avenir aussi aux missions et initiatives alliées menées aussi bien sur le flanc oriental, tout comme en Afghanistan, Kossovo et en Irak. Les pourparlers des deux officiels ont également porté sur la coopération au sein de l’OTAN et sur la sécurité dans la région de la Mer Noire. Tout en insistant sur l’importance stratégique de cette région pour l’Alliance, Jens Stoltenberg a tenu à saluer la décision de Bucarest d’allouer 2% de son PIB à la Défense.
Dans le cadre de sa visite de trois jours à Bruxelles, le chef du cabinet de Bucarest a également discuté avec le président du Conseil européen, Charles Michel. Aux dires de celui-ci, la Roumanie soutiendra la promotion de l’agenda stratégique européen qui se fait une priorité aussi bien de la protection des droits et des libertés des citoyens, que de la construction d’une Europe verte et de la promotion des intérêts et des valeurs communautaires dans le monde. Lors de la rencontre avec le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, les deux responsables ont souligné l’importance de l’accord conclu avec le Royaume Uni, notamment pour la protection des droits des citoyens.
Au cours de son entretien avec le président du Parlement européen, David Sassoli, Ludovic Orban a rappelé le souhait de la Roumanie d’adhérer à l’espace de libre circulation Schengen, cet objectif que le Législatif communautaire partage. Au menu de l’échange, également, des sujets concernant les négociations du futur budget pluriannuel de l’UE et le Pacte écologique européen. Le chef du gouvernement roumain s’est dit inquiet des conséquences possibles sur la compétitivité des compagnies européennes de la mise en œuvre du « Pacte vert » de lutte contre les changements climatiques.
Les mesures de réforme de la justice roumaine, les programmes des autorités de Bucarest visant l’économie du pays ainsi que l’avenir de la construction européenne ont fait l’objet des discussions du premier ministre Ludovic Orban avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La Roumanie est un partenaire de confiance, responsable et engagé dans la réalisation des objectifs de l’Union et dans l’application des réglementations adoptées par les institutions communautaires, a affirmé le premier ministre roumain Ludovic Orban. A son tour, la cheffe de l’Exécutif communautaire a précisé que l’UE soutenait la Roumanie, que l’Union se préparait pour l’ère du numérique et comptait sur le soutien de Bucarest, dont la réputation est excellente dans ce domaine.
La situation au Moyen Orient, vue depuis Bucarest
L’ensemble de la communauté internationale a suivi de près cette semaine les évolutions de la crise entre les Etats-Unis et l’Iran, après que les Etats-Unis avaient tué le général iranien Qassem Soleimani. En réplique, Téhéran a lancé des missiles contre des bases militaires américaines d’Irak. Ces attaques ont agité les esprits partout dans le monde, y compris en Roumanie, Bucarest décidant de transférer temporairement les 14 militaires roumains déployés dans ce pays. Les responsables de Bucarest ont fait appel à une approche calme et diplomatique de la crise.
Le ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, a déclaré : « La Roumanie réitère fermement son appel à la désescalade. Nous pouvons vous informer aussi que les militaires roumains faisant partie de la coalition contre DAESH n’ont pas été touchés par les frappes, ce qui est une bonne nouvelle. De même, vu que plusieurs missiles ont aussi visé la région d’Erbil, où vit une communauté d’environ 180 Roumains, par le biais du Consulat général de la Roumanie sur place, nous avons confirmé le fait que les ressortissants roumains ne sont pas affectés par ces évolutions. »
A son tour, le président roumain Klaus Iohannis estime qu’une implication accrue de l’OTAN au Moyen Orient serait opportune pour la sécurité et pour la reconstruction de la zone. Bien qu’éloignées géographiquement, les tensions au Moyen Orient sont importantes pour la sécurité de l’Europe aussi, pas seulement pour les acteurs directement impliqués, a-t-il souligné. La Roumanie collabore en permanence avec ses partenaires de l’UE et de l’OTAN, notamment avec les Etats-Unis, et Bucarest soutient l’intégrité, l’unité et la souveraineté de l’Irak, a encore précisé le chef de l’Etat roumain. A son avis, la lutte contre le terrorisme doit continuer. Mais il a également appelé au calme, à la reprise du dialogue et au respect des engagements assumés.
Le président roumain, en visite de travail en Bavière
Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a entrepris ce mardi une visite de travail dans le land allemand de Bavière, où il a pris part à une réunion du gouvernement local. Le chef de l’Etat roumain a rencontré le ministre-président du land, Markus Söder, qui est aussi le président de l’Union Chrétienne – Sociale (CSU). Les deux responsables ont discuté des relations bilatérales, mais aussi d’une série de thèmes européens, dont le futur budget pluriannuel de l’Union, le Brexit ou encore la politique en matière de migration. Klaus Iohannis a promis que la Roumanie s’investirait aux côtés des autres Etats membres pour que l’UE devienne plus forte et plus unie. « La Roumanie attend toujours une décision concernant son adhésion à l’espace Schengen, sans laquelle on ne peut pas parler d’une fonctionnalité complète de la zone de libre circulation », a déclaré le président roumain dans son allocution devant les parlementaires du groupe de l’Union Chrétienne – Sociale au Bundestag.
A la même occasion, Klaus Iohannis a plaidé pour l’unité, la cohésion et la solidarité dans les efforts de renforcer le projet européen. A son avis, les objectifs majeurs de l’UE doivent viser toujours une Europe unie, qui apporte aux Etats membres davantage de convergence, d’égalité et des résultats concrets pour les citoyens. (Trad. Ioana Stăncescu, Ileana Ţăroi, Valentina Beleavski)