La semaine du 05 au 11 juillet 2021
Bogdan Matei, 10.07.2021, 12:36
Mis
en place en mai 2020, après deux mois d’état d’urgence engendré par l’épidémie
de COVID-19, en Roumanie, l’état d’alerte a été prolongé de 30 nouveaux jours à partir du 12 juillet. Selon le
chef du Département pour les situations d’urgence, Raed Arafat, l’arrêté
gouvernemental comporte une série de modifications. Mentionnons la possibilité
de prendre part à des événements en plein air portée à 1 000 personnes et la
réduction de quatre à deux mètres carrés de
l’espace à assurer pour les participants à un mariage ou un baptême. Le
certificat de guérison de la COVID est valable 180 jours, contre 90 jours
jusqu’à présent, et l’obligation de
vaccination pour ceux qui accompagnent les enfants sur les aires de jeux est supprimée.
Prévisions optimistes pour
l’économie roumaine
Selon les prévisions économiques d’été de la Commission
européenne, publiées mercredi, l’économie roumaine connaîtra une croissance de
7,4 % en 2021 et de 4,9 % en 2022. En mai dernier, l’estimation pour la
progression de cette année se chiffrait à 5,1 %, et celle pour l’année
prochaine – à 4,9 %. La performance de l’économie roumaine a été solide au
premier trimestre de l’année en cours. Le PIB s’est accru de 2,8 %, soutenu
principalement par la consommation privée et par les investissements. En
revanche, les exportations nettes ont été négatives, reflétant une faible
demande étrangère et des interruptions dans la chaîne d’approvisionnement,
estime l’Exécutif communautaire. La Commission s’attend à ce que la
consommation des ménages reste extrêmement robuste, suite à la levée des
restrictions, notamment dans les domaines sévèrement touchés par la pandémie,
tels les arts du spectacle, les loisirs, l’hôtellerie-restauration ainsi que la
hausse relativement solide des salaires les premiers mois de l’année. Les
investissements resteront solides pendant la période 2021-2022, soutenus tant
par le secteur public que par le secteur privé. Dans l’UE, l’économie devrait
connaître une progression de 4,8 % en 2021 et de 4,5 % en 2022.
Révocation au gouvernement
Installé en décembre dernier, le cabinet de coalition PNL-USR/PLUS-UDMR
s’estretrouvé sans un autre ministre après que son chef, le libéral Florin
Cîţu, eut révoqué jeudi le chef des Finances, Alexandru Nazare, du même bord. Jeudi également, M Cîţu a repris l’intérim aux Finances, où il
avait déjà été titulaire dans l’ancien gouvernement libéral. Après avoir
procédé à une analyse semestrielle, le premier ministre a affirmé avoir
constaté que de nombreux projets qui auraient dû attirer des fonds européens et
de lutte contre l’évasion fiscale avaient pris des retards. Nazare a rejeté les
accusations et a associé ce remaniement à son refus de soutenir Cîţu dans sa
campagne pour briguer la direction du parti. L’actuel leader libéral, Ludovic
Orban, affirme que le premier ministre n’a pas eu son accord ni celui du parti
pour limoger Nazare et que le mandat de ce dernier avait été un
succès. Orban et Cîţu se disputeront le poste de président du PNL au
congrès prévu en septembre prochain. De plus en plus visible, la guerre entre
eux n’est qu’un épiphénomène dans une coalition gouvernementale en proie à des
tensions majeures et de plus en plus dysfonctionnelle. Ses dirigeants ne se
sont pas mis d’accord sur la convocation d’une session extraordinaire du
parlement, pour trancher la dissolution de la Section d’enquête sur les
infractions de la Justice. Cette dernière avait été inventée par l’ancien
pouvoir de gauche, afin d’intimider les magistrats, selon l’opinion des
analystes.
Les objectifs du projet « La
Roumanie éduquée »
Le président de la
Roumanie, Klaus Iohannis, a annoncé que le gouvernement assumerait, la semaine
prochaine, par mémorandum, les cibles et les objectifs du projet « La
Roumanie éduquée », lancé en débat public en 2016. Il a indiqué que, suite
aux discussions des derniers jours, la coalition au pouvoir avait exprimé son
soutien pour ce projet et qu’un plan d’action clair serait établi, avec des
responsables et des délais de mise en œuvre. M Iohannis a discuté mercredi avec
les partenaires sociaux du secteur de l’éducation et avec les représentants des
ONGs qui s’investissent dans ce projet. Les sources de financement des réformes
seraient le Plan national de relance et de résilience, le budget de l’Etat et
différents fonds européens. Le projet « La Roumanie éduquée »
bénéficie d’un « soutien financier historique » d’environ 4 milliards
d’euros, a affirmé le chef de l’Etat. Décentraliser l’éducation, avoir de
meilleurs enseignants, de nouvelles normes pour l’infrastructure et la dotation
des écoles et des disciplines et évaluations centrées sur les compétences et
accroître l’accès à l’éducation – autant d’objectifs pour ce projet.
Le sommet de l’Initiative de Trois mers à Sofia
Le président roumain, Klaus Iohannis, a participé à
Sofia, capitale de la Bulgarie, au sommet de l’Initiative des trois mers, une
plateforme politique flexible et informelle qui réunit douze Etats membres de
l’UE situés entre la mer Baltique, la mer Adriatique et la mer Noire.
L’occasion d’établir les repères pour le développement de cet espace qui
bénéficie aussi du soutien américain, comme l’a assuré jeudi le président
américain Joe Biden, dans le message transmis aux participants. A l’agenda de
la réunion également : l’évaluation des progrès enregistrés jusqu’ici,
avec un accent mis sur la liste des projets stratégiques prioritaires
d’interconnexion, fixés lors du sommet de Bucarest de 2018 et complétés par la
suite, ainsi que le fonctionnement du fonds d’investissements de l’Initiative
des trois mers, dont la Roumanie et la Pologne sont les fondatrices. Le
président Iohannis y a mis en avant l’importance de la mise en œuvre des
projets stratégiques d’interconnexion, notamment Rail2Sea et Via Carpatica, qui
concernent directement la Roumanie. Selon Bucarest, ces projets sont essentiels
pour que l’Initiative des trois mers entraîne un réel développement économique
sur le long terme et rende l’économie des pays participants plus résiliente y
compris dans le contexte des efforts de relance économique post-pandémie.
L’EURO de football et les Jeux Olympiques
Dimanche, à Londres, l’Angleterre et l’Italie sont à l’affiche de la finale
du Championnat européen de football. La capitale roumaine, Bucarest, a
accueilli quatre matchs du tournoi final, trois de la phase des Poules et un de
huitième de finale. La Roumanie a eu un parcours médiocre dans les
qualifications et a raté la participation à l’EURO. En revanche, la sélection
tricolore des moins de 23 ans s’est qualifiée aux JO de Tokyo, où elle jouera,
dans le Groupe B, contre le Honduras le 22 juillet, contre la Corée du Sud le
25 juillet et contre la Nouvelle Zélande le 28 juillet. Cette participation aux
JO est due à la présence de la Roumanie dans les demi-finales du Championnat
européen de football espoir 2019, organisé par l’Italie et Saint-Marin. La
dernière présence de la nationale roumaine à un tournoi olympique remonte à
1964.