La semaine du 05 au 10 novembre 2018
Prévisions sur l’économie roumaine
Corina Cristea, 10.11.2018, 13:43
Prévisions sur l’économie roumaine
La vigueur économique de la Roumanie commence à baisser, selon les prévisions d’automne de la Commission européenne publiées jeudi. La Commission a révisé sensiblement à la baisse ses estimations sur la croissance économique de cette année, de 4,5% à 3,6%. Le boom économique de la Roumanie se calme à mesure que le rythme ascendant de la consommation privée ralentit, et la contribution négative des exportations nettes à la croissance continue d’empirer, explique la Commission. En 2019, elle table sur une progression de 3,8% par rapport à 3,9%, estimation faite au printemps, alors que pour 2020, la Commission indique une avancée de 3,6%. En ce qui concerne l’inflation, la Commission a révisé en légère hausse, à 4,3%, sa prévision pour 2018, par rapport à son estimation faite au printemps dernier – de 4,2%. Par ailleurs, l’inflation continuera à diminuer, et son taux annuel sera également à la baisse dans les mois à venir, pouvant atteindre les 3,5%, après avoir été pendant des mois le taux le plus élevé de l’UE, a déclaré jeudi le gouverneur de la Banque centrale roumaine, Mugur Isarescu, à l’occasion de la présentation du rapport trimestriel sur l’inflation. A son avis, les conditions sur le marché de la main d’œuvre restent tendues, la qualification professionnelle ne répond pas aux demandes des employeurs et le nombre des salariés est insuffisant. En même temps, l’évolution plutôt stable de la monnaie nationale – le leu – tout le long de cette année, a aidé à maintenir sous contrôle la dynamique des prix à la consommation, a expliqué encore Mugur Isarescu. A noter aussi que le déficit commercial de la Roumanie a augmenté de plus d’un milliard d’euros au cours des 9 premiers mois de cette année, a fait savoir l’Institut national de la statistique. Par conséquent, la différence entre la valeur des importations et celle des exportations se situe actuellement aux abords des 10 milliards d’euros. Cette année, ce sont les automobiles et les équipements de transport qui ont occupé une place importante dans la structure des échanges commerciaux de la Roumanie.
La Cour constitutionnelle a décidé au sujet des formations de jugement à 5 magistrats
La Cour constitutionnelle de Roumanie a décidé qu’il existait un conflit juridique de nature constitutionnelle entre le Parlement et la Haute Cour de Cassation et de Justice au sujet de la création de formations de jugement comportant 5 magistrats. Elle considère que la Cour suprême a émis plusieurs décisions en 2014, selon lesquelles seuls 4 membres des chambres à 5 juges étaient choisis par tirage au sort. Surtout que certaines formations ont devant elles des dossiers pénaux sensibles, visant entre autres les leaders des partis de la coalition au pouvoir, à savoir le chef du Parti Social Démocrate (PSD), Liviu Dragnea, et celui de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), Călin Popescu Tăriceanu, ou encore l’homme d’affaires controversé Sebastrian Ghiţă et l’ancien juge de la Cour constitutionnelle, Toni Greblă, actuellement secrétaire général du gouvernement. Suite à cette décision de la Cour constitutionnelle, le président de la Commission parlementaire spécialisée chargée de la modification des lois de la Justice, Florin Iordache, a déclaré que pour les dossiers en cours, tous les 5 juges devaient être tirés au sort, alors que pour les cas traités, ceux qui sont mécontents pouvaient demander à un tribunal de décider si oui ou non la formation de jugement en question avait été constituée de manière légale. Dans l’opposition, le député de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), Stelian Ion, considère cette décision de la Cour constitutionnelle comme une mauvaise surprise, qui doit être pourtant respectée. A son avis, elle s’ajoute à une longue liste de décisions critiquables qui affectent la crédibilité de la Cour.
Exclusions au sommet au sein du PSD
Deux leaders du PSD, principale formation politique de la coalition au pouvoir, ont été exclus du parti après avoir critiqué la direction sociale-démocrate. Lundi, lors d’une réunion, le Comité exécutif national du Parti social-démocrate a décidé à une large majorité d’exclure le secrétaire général Marian Neacșu et le vice-président du parti Adrian Țuțuianu de ses rangs. Une décision par laquelle, disent les exclus, le PSD souhaite sanctionner toute action à son encontre. C’est un geste sans fondement, une sorte d’exécution politique pour punir le simple fait d’avoir nommé à haute voix les problèmes au sein du parti, ont répliqué Neacsu et Tutuianu. On n’est pas contre le parti, ont-ils ajouté. Pourtant, la presse rappelle qu’Adrian Tutuianu est nul autre que celui qui avait qualifié le PSD de «parti de singes » puisqu’il a accepté un premier ministre imposé par Dragnea et assisté à la formation d’un gouvernement catastrophique du point de vue de la qualité. Tenus lors d’une réunion de la filiale qu’il dirige, ces propos ont été enregistrés sans que Tutuianu s’en aperçoive. L’actuel vice-président du PSD, Paul Stanescu, a pris la défense des deux membres, en affirmant que leur exclusion était une erreur. Pour sa part, l’édile de la capitale, Gabriela Firea, a précisé dans un communiqué que la vie au sein du PSD est devenue insupportable, en raison de la terreur des exclusions et des dissolutions.
La première ministre roumaine, en visite officielle au sultanat d’Oman et au Qatar
La première ministre roumaine Viorica Dancila a effectué cette semaine une visite officielle au sultanat d’Oman et au Qatar. La tournée était censée renforcer le dialogue politique bilatéral et la coopération économique avec les Etats membres du Conseil de Coopération du Golfe. Lundi à Mascate, dans le cadre d’un forum d’affaires, la première ministre a fait savoir qu’en tant qu’Etat membre de l’UE, la Roumanie souhaitait établir des ponts commerciaux solides entre l’UE et les pays du Golfe, censés constituer une base solide pour l’élargissement des relations bilatérales. Mercredi, la première ministre roumaine a présidé un forum économique organisé à Doha, présentant les principaux projets et opportunités d’affaires qui peuvent être réalisés sous la forme de partenariats public-privé, ainsi que l’intention des autorités de Bucarest de coopérer aussi étroitement que possible avec les hommes d’affaires de ce pays. Mme Dancila a mis en exergue la position géostratégique du pays et la situation ascendante de l’économie ces dernières années et a encouragé ces derniers à venir investir dans les secteurs clé de Roumanie, tels que l’infrastructure, l’agriculture, le tourisme et la santé. (Trad. Valentina Beleavski, Ioana Stancescu)