La semaine du 04 au 09 septembre 2017
L’état de l’économie roumaine
Corina Cristea, 09.09.2017, 13:05
Le premier ministre social-démocrate roumain Mihai Tudose a présenté l’état de l’économie nationale aux élus des deux Chambres du parlement de Bucarest, répondant ainsi à la demande du principal parti d’opposition, le Parti national libéral. Dans son discours, le chef du gouvernement a souligné que la croissance économique enregistrée cette année est de 5,8%, la plus élevée d’Europe, et que les investissements dépassent ceux de l’année passée. Le secteur privé a créé un nombre plus grand d’emplois et les mesures budgétaires et fiscales adoptées ont pris en compte les engagements extérieurs de la Roumanie – a encore précisé le premier ministre, qui a aussi rappelé les majorations salariales et des retraites appliquées par le pouvoir. Les sociaux-démocrates affirment que l’Exécutif investit dans le développement, en assumant un programme qui donne une image très réaliste des réformes à opérer dans les prochaines années. Les représentants de l’opposition ont contesté la gestion de l’économie du pays et affirmé que la réalité n’était pas celle présentée par le Parti social-démocrate. Pour respecter le déficit budgétaire arrêté par les traités européens, le gouvernement devra mettre une croix sur certaines mesures de son programme, mettent-ils en garde.
Visite à Bucarest de la commissaire européenne en charge de la Politique régionale, Corina Creţu
En visite à Bucarest, la commissaire européenne en charge de la Politique régionale, Corina Creţu, a mis en garde contre la lenteur de la préparation et de la mise en œuvre des projets. Des avancées existent mais elles sont timides, a dit la commissaire européenne : « Toutes les autorités nationales de gestion et de contrôle ont été accréditées pour l’enveloppe de 23 milliards d’euros allouée à la Roumanie pour la période 2014-2020. Cet été, la Commission a déjà remboursé 95 millions d’euros notamment pour les PME et l’assistance technique. Nous sommes en train d’analyser des demandes de remboursement pour un montant de 350 millions d’euros, qui doivent être versés le plus rapidement possible », a dit Corina Cretu. Selon elle, d’ici la fin de l’année, la Roumanie pourrait attirer un milliard d’euros des fonds de développement et de cohésion.
Démission au gouvernement de Bucarest
Le ministre social-démocrate de la défense, Adrian Ţuţuianu, a démissionné cette semaine, à la demande du premier ministre, Mihai Tudose, suite à un communiqué du ministère de la défense. Celui-ci a répondu ainsi à une sollicitation des médias, affirmant que les personnels de l’institution allaient toucher, le 15 septembre, juste leurs salaires. En revanche, l’indemnité de nourriture et les remboursements de loyers ne devraient pas se retrouver dans les sommes finales; de même les contributions à la sécurité sociale et l’impôt sur le revenu ne seraient pas non plus versés au budget de l’Etat. Tous ces arriérés doivent être payés le 25 septembre, selon le communiqué du ministère de la Défense. Les médias et l’opposition de droite ont tout de suite affirmé qu’il n’y avait plus d’argent pour les salaires des militaires. Le chef du gouvernement a reproché à Adrian Ţuţuianu la communication défectueuse. « Je suis désolé, mais nous parlons d’un élément essentiel de la sécurité nationale, nous parlons de l’armée de la Roumanie, pays membre de l’OTAN. Comment peut-on sortir devant les gens avec un tel message ? », s’est-il interrogé. Mihai Tudose a assuré que le budget du pays disposait de suffisamment d’argent pour la Défense, à laquelle avaient été accordés 2% du PIB. Les experts craignent, cependant, que ces malentendus du ministère de la défense ne cachent une réelle pénurie de liquidités, malgré une croissance économique record.
Réactions à la nouvelle loi de l’enseignement adoptée par l’Ukraine
Le ministère roumain des Affaires Etrangères a pris note avec inquiétude de la nouvelle loi de l’enseignement adoptée le 5 septembre 2017 par la Rada suprême de Kiev, soit le parlement ukrainien. Bucarest s’inquiète notamment de l’article numéro 7 qui vise l’utilisation des langues des minorités nationales dans l’enseignement et qui, dans sa forme actuelle, met en question toute forme d’éducation dans ces langues. Le ministère pour les Roumains de la diaspora dit suivre avec préoccupation l’évolution de ces modifications législatives qui introduit un nouveau système d’enseignement et élimine les langues des minorités dans les lycées et les universités, en faveur de l’ukrainien. Dans ce contexte, la ministre pour les Roumains de la diaspora, Andreea Pastârnac, a souligné l’importance de l’éducation dans la langue maternelle pour la communauté roumaine, une des minorités les plus importantes de ce pays, d’un point de vue culturel, historique et démographique. C’est pourquoi, le thème de l’enseignement en langue maternelle pour les ethniques roumains d’Ukraine figurera en priorité à l’agenda du secrétaire d’Etat Victor Micula qui doit se rendre à Kiev la semaine prochaine pour parler de la minorité roumaine de ce pays. La communauté roumaine d’Ukraine compte près d’un demi-million de personnes.
Le Festival Enescu
Jusqu’au 24 septembre, plus de trois mille musiciens roumains et étrangers des plus réputés se produisent à Bucarest et dans sept autres grandes villes de Roumanie, dans 80 concerts et récitals, dans le cadre du Festival international de musique classique George Enescu. L’évènement a pour président d’honneur le célèbre chef d’orchestre Zubin Mehta, tandis qu’un autre chef d’orchestre renommé, Vladimir Jurowski, en sera le directeur artistique. C’est sous la baguette de ce dernier que l’Orchestre philharmonique de Londres a ouvert le festival avec la version concertante de l’opéra « Œdipe » de George Enescu. Cette semaine, l’affiche du festival a inclus des concerts de l’Orchestre national russe, l’Orchetsre philharmonique tchèque, l’Orchestre roumain de la jeunesse, le Pittsburgh Simphony Orchestra et l’Orchestre de chambre de Lausanne. Radio Roumanie est le seul média de Roumanie à diffuser en direct les concerts du Festival Enescu – organisé pour la première fois en 1958, suspendu en 1971 par le régime communiste de l’époque et repris après la chute de ce régime en 1989. Le Festival a lieu tous les deux ans. (Corina Cristea)